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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Trans-Siberian Orchestra

Beethoven's Last Night

LabelBMG
styleMétal de Broadway
formatAlbum
paysEtats-Unis
sortieoctobre 2010
La note de
U-Zine
5/10


U-Zine

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lorsque l'on chronique des albums, il faut se renseigner un peu avant d'attaquer toute rédaction. Histoire de connaître le sujet et trouver un éventuel angle d'attaque pour une critique. Mais parfois, on tombe sur des détails qui nous interpellent. On tombe aussi dans des trous noirs temporels. Beethoven's Last Night, album de Trans-Siberian Orchestra est programmé pour les 15 et 18 octobre 2010 en Europe. Lorsque l'on regarde le site du groupe, on apprend que ce dernier est sorti en ... 2000 aux USA ! Dix ans pour traverser l'Atlantique, c'est long. Mais il semble qu'une des raisons d'exister de cet « orchestre » soit le live et la mise en place en Europe de tels concerts aura pris une décennie. Et c'est donc pour préparer leur tournée, surtout dirigée vers l'Allemagne, que le groupe sort cet album à l'automne 2010. TSO est le projet de membres du groupe de heavy progressif Savatage, notamment Jon Oliva. Il a trouvé un vecteur adéquat pour véhiculer son enthousiasme pour les histoires comme les chants de Noël ou cette fiction sur les dernières heures du compositeur. Sachez que cet album a été disque d'or aux Etats-Unis.

Je passerai sur les déclarations de circonstance qui veulent que les musiciens voient en Beethoven leur plus grande influence pour me concentrer un instant sur l'histoire. Je parlais un peu plus haut de fiction, en effet sont narrées ici les dernières heures de la vie de Beethoven et comment il a déjoué le piège tendu par Méphistophélès, venu voir à tout hasard s'il ne pouvait pas récupérer son âme et bousiller le travail de toute une vie. S'enchaînent flashbacks et autres moments dramatiques qui feront avancer l'histoire jusqu'à l'heureux dénouement, bien sûr. L'album étant déjà daté, on trouve facilement des résumés précis du concept sur lequel je ne m'étendrai pas plus.

Ce qui caractérise le TSO c'est son côté rock / orchestre / comédie musicale. Pour distribuer les rôles sur cet album il a fallu inviter un grand nombres de musiciens, et à la manière d'un Lucassen, donner une partition à chacun. On trouvera Jon Oliva dans le rôle de Mephisto, son compère de Savatage Zak Stevens dans le rôle d'une muse ou encore Patti Russo (la partenaire de scène de Meatloaf) dans le rôle de la bien-aimée de Beethoven, Theresa. En tout neuf chanteurs sur cet album dont les références au classique sont nombreuses.

Bien sûr, si l'on évoque la vie de Beethoven et ses contemporains, il est difficile de ne pas jouer un air de la Lettre à Elise (Für Elise) ou lancer des références à l'Ode à la Joie (What is Eternal) en ce qui concerne le héros ou bien à Mozart et son Requiem (Requiem (The Fifth)). La liste n'est pas exhaustive et presque chaque morceau à son petit ou gros clin d'œil. Après, on peut se poser la question de l'intérêt d'inclure de tels pièces. Et avec ça se pose la question de la nature de l'album. Car il ne vous aura pas échappé que j'ai fait référence aux comédies musicale pour définir le style de TSO. De par la distribution et son côté histoire, on met un peu les pieds dans ce style, mais la musique donne le coup de grâce. À quelques très rares exceptions, Beethoven's Last Night ne contient que des chansons que l'on pourrait assimiler à des power ballads.

La présence du piano est quasi permanente et vient enfoncer le côté dramatique. Souvent pleurnichard (Who Is This Child) ou parfois plein de suspens. Même si elle est cohérente pour son lien avec le classique, cette présence vient parfois plomber le côté rock. Le rock est principalement représenté par quelques passages au tempo assez lent ou d'autres plus explosifs pour donner du relief comme sur Misery. TSO n'est pas métal et certainement pas progressif. Les instruments sont un écrin aux chanteurs / chanteuses qui tiennent le haut du pavé.

Il faut bien le dire, l'intérêt de ce disque est la performance vocale. Le reste ressemble à une mélasse coulante que nos amis d'Albion caractériseraient de « cheesy ». Certes, le public habituel des comédies musicales et les fans de Broadway auront l'impression de s'encanailler en écoutant ce genre de disque. Mais le fan de métal que je suis ne trouve pas vraiment d'intérêt à suivre Trans-Siberian Orchestra. En plus, soyons honnêtes, revoir la pochette pour faire neuf et se démarquer de l'édition américaine n'a pas été leur plus grosse réussite. Méphisto vs Beethoven avec leurs sourcils froncés et leurs airs renfrognés ne donnent pas un côté sérieux au disque. Alors peut-être que je me trompe lourdement et ne voit pas le point que veut marquer ce disque. En tous cas, je reconnais le talent pour la comédie mais pas à placer dans le rayon métal.

1. Overture
2. Midnight
3. Fate
4. What Good This Deafness
5. Mephistopheles
6. What Is Eternal
7. The Moment
8. Vienna
9. Mozart
10. The Dreams Of Candlelight
11. Requiem
12. I'll Keep Your Secrets
13. The Dark
14. Für Elise
15. After The Fall
16. A Last Illusion
17. This Is Who You Are
18. Beethoven
19. Mephistopheles' Return
20. Misery
21. Who Is This Child
22. A Final Dream