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mardi 19 novembre 2019

The Exploited + Maid of Ace

Secret Place - Montpellier

Sleap

Live reporter et chroniqueur occasionnel dans divers genres (principalement extrême).

Sleap : Aujourd’hui est pour moi un jour très spécial. En effet, c’est celui où je me serai enfin décidé à aller voir The Exploited en live. Pendant des années, les légendes britanniques sont passées maintes et maintes fois à la Secret Place, mais je m’étais toujours débrouillé pour esquiver chacun de leurs concerts montpelliérains. Show sold out, pas de copains pour y aller, pas de moyen de locomotion, ou simplement par flemme… Les raisons étaient diverses. Mais ce soir, cette série de dérobades (plus ou moins volontaires) prend fin. Mieux vaut tard que jamais. Surtout que pour le mythique groupe anglais, c’est peut-être l’une des dernières occasions que j’aurai !

Comme pour chaque gros événement Punk à la Secret Place, le concert est quasi sold out. Les crêtes et les jaquettes à spikes pullulent de partout, et une bonne partie des fans ne vient même pas de Montpellier en plus ! Il n’y a pas à dire, ça nous change des dates Metal à cinq pelos. Ce soir, c’est Drain Down et Maid of Ace qui les accompagnent. Mon arrivée tardive me fait malheureusement rater les premiers, je n’assiste qu’à la toute fin de leur set. Du peu que j’entends, il s’agit du groupe Punk le plus « metallisant » de la soirée. Mais aucune crainte à avoir, on va très vite revenir aux racines Punk UK avec le second groupe. Ou plutôt devrais-je dire les secondes

Maid of Ace

Sleap : Je ne connaissais Maid of Ace ni d’Eve ni d’Adam, mais le groupe va assurément scotcher une bonne partie de l’assemblée ce soir. Et il y a du monde ! Il s‘agit en fait d’un quatuor guitares / basse / batterie formé par quatre sœurs, ce qui, on peut le dire, n’est pas courant, surtout dans la scène Punk. Toutes quatre assez jeunes, elles sont pourtant parfaitement à l’aise dès leur arrivée sur scène. Et, même si leur Punk n’est pas assez violent pour moi, je constate qu’elles parviennent à mettre un joli boxon dans cette salle bondée.

Comme pour beaucoup d’autres concerts, le son n’est pas des plus clean. Ici c’est surtout la gratte de droite que l’on peine à entendre. Les vocaux principaux sont également un peu trop noyés dans le mix. Fort heureusement, les deux guitaristes et la bassiste se partagent les parties de chant. Celui, très harsh, de la guitariste frontwoman est donc bien complété par les vocaux plus mélodiques de la bassiste et les chœurs plus Oi de la seconde gratteuse. Je me réjouis d’ailleurs d’entendre quelques « ugh ! » très bien placés. Même si les morceaux sont vraiment très simplistes – c’est du Punk me direz-vous –, cela reste ultra carré musicalement. Les quatre musiciennes, batteuse comprise, sont toutes à fond sur scène et ne cessent d’headbanguer et de faire signe au public. Et celui-ci le leur rend bien ! Ça mosh du début à la fin du concert, et certains chorus sont même repris par quelques fans au milieu de la mêlée. Pour ma part, même si je reste à l’écart, je suis content de revoir enfin un vrai pogo de Punks. Ça stomp, ça joue des épaules mais ça ne court pas dans tous les sens (et encore moins en cercle !). Pas de slam ni de stage dive. Il faut dire que, lors des concerts blindés, la Secret Place installe des barrières devant la scène. Ça faisait bien longtemps que je ne les avais pas vues d’ailleurs !

Dans tous les cas, ce concert me dépayse totalement des shows Metal ou Punk Hardcore auxquels j’étais plus habitué. L’ambiance est vraiment roots. Tant visuellement que musicalement. Bon, la beauferie reste malheureusement toujours de rigueur, avec notamment quelques Punkach’ bien avinés qui gueulent des tristement familiers « à poil ! » çà et là. Sur ce point, les communautés Metal et Punk sont malheureusement sur la même longueur d’onde… Mais bon. En définitive, cela reste un moment assez agréable. Même si ce n’est pas du tout ma came, ça fait du bien d’assister à un concert de Punk UK aussi effervescent. Et cela ne fait que commencer…

The Exploited

Sleap : 1979-2019. Cette année marque effectivement les 40 ans de carrière de ce mastodonte du Punk anglais. Et au vu des récents événements survenus au sein de The Exploited, je suis presque rassuré d’assister au moins une fois à l’un de leurs concerts. En effet, le précédent passage du groupe ici il y a un ou deux ans s’était fait sans Wattie, leur légendaire frontman. Car celui-ci avait eu une attaque cardiaque quelques jours après leur antépénultième concert ici-même en 2014. Mais ce soir, tout le monde est bien là. Certes, moins en forme qu’il y a 40 ans, mais qu’importe ! Certains des nouveaux compères de Wattie sont d’ailleurs bien plus jeunes. Mention spéciale au guitariste qui arbore un hoodie Nails… Voilà pour la dose de WTF de la soirée.

La parlotte avec quelques connaissances me fait rater l’ouverture de set, mais lorsqu’on rentre dans la salle, l’atmosphère ne saurait être plus suffocante. Il a beau cailler dehors, c’est une véritable fournaise dedans. La foule est à l’étroit mais ça n’empêche pas la plupart des fans de mosher de part et d’autre du poteau central. Coté scénique ça se démène aussi pas mal, y compris Wattie malgré les problèmes qu’on lui connait. Celui-ci a d’ailleurs une voix bien plus grave et éraillée qu’auparavant, ce qui n’est pas pour me déplaire. Sa communication entre les morceaux reste cependant au ras des pâquerettes (quelques « tralala » ou autres onomatopées improbables)… En revanche, même si ça s’améliorera au fil du set, on n’entend quasiment que la basse de mon côté. Certaines choses ne changent jamais… Mais niveau setlist, la part belle est faite à Troops of Tomorrow, pour mon plus grand plaisir. UK82, Alternative, Disorder et bien sur Fuck the USA dédicacé, sans surprise, à Donald Trump. La plupart des autres classiques sont gardés pour la fin de set. Le batteur nous fait même quelques blagues avant que les autres musiciens ne reviennent pour le rappel sur les éternels tubes Punks not Dead et Sex & Violence. Ce dernier titre est d’ailleurs interprété au chant par un guest du public qui nous vient de Russie. Le gars suit visiblement toute la tournée européenne du groupe (gros respect !) et se débrouille très bien au « chant » malgré l’IMMENSE difficulté des paroles… Même si je préfère toujours leurs confrères de Discharge ou de Chaos UK, je suis assez satisfait de cette date de The Exploited. Un peu long par moments mais fort divertissant. Une légende Punk de plus à rayer de la liste « à voir avant la fin »… Merci à la TAF comme toujours, et on se retrouve début décembre pour leurs compatriotes GBH, que je prends toujours plaisir à revoir dans cette salle !