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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Watain

Lawless Darkness

LabelSeason Of Mist
styleBlack Metal
formatAlbum
paysSuède
sortiejuillet 2010
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Sworn To The Dark avait marqué un profond changement dans l’évolution du son des suédois de Watain, une évolution vers un son plus propre, des compos plus directes et surtout STTD marquait là l’entrée de Watain dans la cour des grands. Que l’on aime leur nouvelle voie ou que l’on soit resté sur l’ancienne il est indéniable que Sworn To The Dark avait fait son petit raffut en 2007, 3 ans plus tard il était intéressant de voir où irait Watain.

Et c’est donc avec ce « Lawless Darkness » que les suédois d’Uppsala nous reviennent. Cet album étant précédé un mois auparavant d’un single, bon nombre d’entre nous avait pu alors se faire une idée sur ce que serait ce nouveau Watain. Et quand je dis une idée, c’est une idée rien de plus, alors oui si le titre en question « Reaping Death » pouvait nous apporter quelques indices sur le son, la prod et l’orientation somme toute classique du groupe, on était loin de se douter que cet album pourrait avoir un tel impact. Rare sont les albums de plus d’une heure dix, surtout dans ce style, à savoir tenir la longueur, et pourtant ce « Lawless Darkness » lui le fait, et sans aucun souci. Là où certains groupes auraient pu abuser sur une telle densité de certains inutilités ou autres morceaux sans intérêt, cet album lui s’articule parfaitement, chaque titre étant le penchant du précédent et ainsi de suite. Un album si bien façonné qu’il trouve même le moyen de s’articuler avec les albums précédents comme le début du titre « Malfeitor » qui ne reprend ni plus ni moins que le riff de fin de… « Stellarvore ». Si ce clin d’œil volontaire et génialement placé fera son effet, on en arrive à ce qui sera le seul point faible de cet album : cette impression de déjà-vu. Alors quand Watain se reprend lui-même et ceci dans un démarche qui se veut cohérente et intéressante ça va, mais quand on se retrouve avec des riffs qui rappellent étrangement du Aura Noir ou du Marduk, cela devient un peu plus gênant. Mais ne boudons pas notre plaisir, c’est au final le seul point noir d’un album qui a déjà tout d’un grand.
Ceux et celles qui reprochaient à Sworn To The Dark d’être un tant soit peu easy-listening par rapport aux deux premiers opus du groupe pourront être rassuré…tout en restant sur leurs positions. Car si cet album retrouve un production quelque peu plus « sale » (ne vous attendez pas non plus à un Rabid Death’Curse hein) et des compositions peut être moins faciles d’accès qu’un « Sworn To The Dark » ou un « Storm Of The Antichrist » il n’en reste pas moins un penchant direct de « Sworn To The Dark » puisqu’outre le clin d’œil à Stellarvore cité plus haut, nous retrouvons là plusieurs éléments qui faisait la force de l’album précédent, à commencer par cette capacité à sortir des refrains qui se retiennent en un clin d’œil. « Wolves Curse », « Total Funeral » ou « Kiss Of Death » pour ne citer qu’eux font partie des titres qui risquent d’en secouer plus d’un à en juger en live vu leurs potentiels déjà énorme en live.
La principale « surprise » de cet album se trouve dans le morceau éponyme, qui est en réalité une instrumentale, oui mais voila contrairement à des « Dead But Dreaming » ou autre « Whitershins » qui au final n’était que de vulgaires interludes, il s’agit là véritablement d’un vrai titre instrumental que mis à part le fait de laisser l’auditeur respirer quelques instants, aura également l’intelligence de couper l’album en deux parties bien distinctes. Cette deuxième partie justement venons-y.

C’est véritablement lors de ces 4 derniers qu’on comprend vraiment que l’on tient là l’album le plus abouti du groupe, déjà on a des solos assez magiques il faut bien le dire, mais on sent surtout là une maturité encore plus affiné qu’auparavant et j’en veux pour preuve la pièce finale de cet album, celle qui nous clou définitivement le bec après un album déjà sans faille : Waters Of Ain (Oui oui ça fait Watain, ça c’est vu je vous rassure). Un joli petit morceau de 14min 29 pour être exact mais qui ne souffre d’aucun vide, aucune faiblesse, mieux que ça c’est une véritable montée en puissance que nous offre ce morceau, un montée en puissance sur un penchant mélodique de Watain que l’on ne connaissait que trop peu, jusqu’au soli final qui se passe de commentaires.

Un morceau qui résume parfaitement cet album : Grand, maitrisé de bout en bout, et parti pour être un futur classique.


1. Death's Cold Dark
2. Malfeitor
3. Reaping Death
4. Four Thrones
5. Wolves Curse
6. Lawless Darkness
7. Total Funeral
8. Hymn to Qayin
9. Kiss of Death
10. Waters of Ain

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