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2010 est une année particulière dans le sens où la sortie d’un nouveau Integrity n’a rien d’anodin! Oh que non mes amis! Croyez-moi!
Integrity est un groupe atypique, un groupe qui séduit, autant qu’il fait peur, un groupe référence autant que confidentiel. Depuis ses débuts, en 1988, Integrity est en marge de l’éthique hardcore connu à l’époque, pour la plupart Straight Edge. Amateurs de substances diverses et variées, faisant l’apologie du meurtre et de la violence (le symbole utilisé à outrance par le groupe étant Charles Manson), voilà ce qui a fait d’Integrity l’un des groupes les plus haïs de cette période.
Integrity est effectivement devenu une référence pour énormément de combos ayant vu le jour dans les années 90. Outre les clones, qui ont souvent imités mais jamais égalés, des groupes comme Kickback, Converge, Hatebreed (Frank 3 Gun, à d’ailleurs fait parti d’Integrity durant la belle période), ou toutes cette cultissime scène de Cleveland (Ringworm, One Life Crew, The Spudmonsters, Confront, Ascension…) ont succombé à leur manière aux charmes lugubres, haineux et malsains dans la bande de Dwid Hellion. Avec des albums comme ‘Those Who Fear Tomorrow’, ‘System Overloaded’, ‘Humanity is the Devil’, ou ‘Seasons in the Size of Days’, Integrity a marqué l’histoire de la musique à grand renfort d’hémoglobine.
Et cela faisait 7 longues années que l’on attendait un successeur au fameux ‘To Die For’, l’album du come-back. Un album exquis, qui replaçait direct Integrity dans la coure des ‘grands’.
La sortie de ‘The Blackest Curse’ est donc un gros événement dans le milieu et même si le line-up a une nouvelle fois été remanié, capitaine Dwid tient toujours la barre et il a su bien s’entourer... Et ma foi, ce retour d’Integrity s’annonce comme un grand cru. Riffs acérés et vicieux, basse omniprésente et percutante, ambiances malsaines, et mystérieuses, ‘The Blackest Curse’ porte définitivement bien son nom. Nous voilà plongé dans un monde totalement obscur, où règnent le chaos et la folie. Cet album est un véritable appel à la guerre et au carnage, une sorte de ‘Kickback meets Slayer meets Hatebreed’, en version interdite au moins de 18 ans. Le hardcore/metal d’Integrity n’a pas pris une ride, l’ensemble est pêchu, hargneux et flirte à merveille et naturellement avec les incartades acoustiques de Dwid rappelant son magnifique projet solo Roses Never Fade, notamment sur l’épic et somptueux ‘Before the VVorld VVas Young’. Enfin quand je parle d’acoustique, il ne faut pas oublier qu’on parle de Dwid Hellion, et pas de Paco de Lucia ou de City & Colour, donc mélodique oui ! Dark et oppressant, assurément également !
Integrity nous propose un album d’exception. D’une part, et vous l’avez bien compris, parce que les sorties du groupes se font rares, mais aussi de par son contenu. ‘The Blackest Curse’ est riche, touche à tout, et la recette prend encore une fois. Les guitares, et notamment les leads, sont inspirés et efficaces, Dwid nous fait succomber encore une fois avec son chant hors du commun et emblématique, Le garçon n’en fini pas de balancer des vocaux aussi dark que gras, aussi violent que malsain. C’est comme ça qu’on le connaît et c’est surtout comme ça qu’on l’aime l’ami Dwid! Integrity nous démontre une nouvelle fois pourquoi il est une telle référence en matière de hardcore/metal et pourquoi il en est même devenue une en dehors de ses propres frontières musicale. Je parlais de Slayer un peu plus haut, alors oui, vous serez confrontés à des passages qui feront fortement penser aux Californiens, notamment sur ‘Learn To love The Lie’, ou d’autres, à certains vieux Sepultura. Mais peu importe… Cet aspect plus métallique n’enlève rien à la qualité de cet album qui est largement à la hauteur de notre longue attente.
Avant son écoute on savait à peu près à quoi nous allions être confrontés, Integrity ne peut sonner que comme du Integrity. J’attendais cependant un album de la trempe de ‘To Die For’, pas plus. Il est pourtant évident que ‘The Blackest Curse’ s’élève à un tout autre niveau.
Avec ‘The Blackest Curse’ l’approche d’Integrity reste intacte, il reste fidèle à ses convictions mais il n’essaye pas de rééditer ses coups de maître avec les albums que j’ai évoqués en début de chronique. Il se renouvelle sans cesse à chaque production alors qu’il aurait été si simple de nous pondre une ‘version bis’ d’un de ces albums et que tout le monde soit content. Aucun groupe n’aura définitivement aussi bien porté son nom...
Alors si vous vous sentez le cœur bien accroché, foncez ! En revanche, si Kickback était déjà trop pour vous, passez vite votre chemin! Par chance, Korn et Limp Bizkit sortent bientôt…
1. Process Of Illumination
2. Through The Shadows of Forever
3. Simulacra
4. Learn to Love the Lie
5. Secret Schadenfreude
6. Before the VVorld VVas Young
7. The Last Great Seance
8. Spiderwoven
9. Invocation of the Eternally Coiling Serpent
10. Take Hold Of Forever