U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Marre du Black Metal qui vous glace le sang ? Vous préférez l'aridité du désert du Nevada au blizzard de Mother North ? U-zine, par mon intermédiaire, va vous emmener aujourd'hui contempler de nouveaux horizons. Rares encore sont les albums de Sludge chroniqués. Pourtant, ce genre à mi chemin entre Doom et HxC bâti par des groupes comme Eyehategod, mérite beaucoup mieux que le peu d'exposition qu'on lui offre actuellement sur U-zine et ailleurs...
Quoi de mieux pour ceux qui ne connaissent pas encore ce style mais qui ont une envie soudaine d'élargir leur culture que le dernier album de Centurions Ghost, Blessed & Cursed In Equal Measure ? Pas beaucoup d'autres formations peuvent se payer le luxe d'avoir ouvert pour les mythiques Saint Vitus. Talent reconnu du Doom Metal, Centurions Ghost sort ici son troisième album depuis sa formation en 2001.
Acquis sur un coup de tête, cet album se révèle pour moi comme ma révélation de ce début d'année 2010. Pour un groupe présenté comme pratiquant du Doom, Centurions Ghost reste tout de même violent et rapide grâce au chant Hardcore enragé de Mark Scurr dont la prestation est en tout point remarquable par la conviction qu'il met dans son chant. Il donne tout au point de sembler par moment être au bord de la rupture. Il sait, de plus, le varier quand le besoin s'en fait sentir entre voix Death (« Hyena Circle ») et plus rarement voix claire (« Powerful Sense Of Dread »). Cette voix claire, aux interventions aussi résiduelles soient elles, apportent clairement quelque chose de plus moderne et accrocheur à un morceau excellent qui n'en demandait pas tant. On ne devrait pas retrouver « Powerful Sense Of Dread » très loin dans mon classement des tubes de l'année. Le morceau d'ouverture va vous faire comprendre la recette Centurions Ghost en très peu de temps. Si vous aimez ce itre alors tout l'album ira dans le même sens tant Blessed And Cursed in Equal Measure est monolythique dans ses ambiances. Pas de moments faibles. Chaque morceau est une épopée vers le cratère d'un volcan en éruption, le soufre rentrant par votre nez et ressortant par vos oreilles dans une chaleur insoutenable, pour assister à une messe occulte qui se tient sur le dernier morceau « Temple ». Parti sur les même bases que ses collègues, il devient très vite le morceau le plus lent rappelant, avec ses incantations maléfiques, quelque peu les atmosphères du Monotheist de Celtic Frost.
La base rythmique ne souffre d'aucun défaut tout comme le poste de guitariste dont il convient de faire remarquer le travail fabuleux de riffing. Inspirée par Crowbar, Candlemass ou encore Cathedral, Federica Gialanzä (oui c'est bien une femme) proposent des riffs pachydermiques et étouffants (le final de « Wizard Of The Edge ») passant du Stoner au Blues (« Blessed And Cursed ») avec l'esprit toujours Rock as fuck qui mettent en avant les parties mélodiques qui les suivent de forte belle manière. Les soli ne sont jamais laissés de coté et brillent par leurs feelings et leurs durées, somme toute, raisonnables.
Blessed And Cursed In Equal Measure n'est pas un nom qui convient à cet album qui est une véritable bénédiction des dieux. Un album qui restera surement des années sous-estimé car n'ayant pas la retombée médiatique qu'il mérite mais qui fera parti, et j'en mets ma main à couper, des grandes sorties Doom de cette année. J'espère tout de même que la sublime pochette attisera la curiosité de certains qui ne seront pas déçu de la découverte.
1. Powerful Sense of Dread
2. Blessed & Cursed
3. Wizard of Edge
4. A Born Leader
5. Hyena Circle
6. In Equal Measure
7. IV Stronghold
8. Temple