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Quand on fait du heavy métal, on se perd rarement dans des considérations philosophique. Et bien Dawn of Silence a décidé de briser les codes et de poser sur son deuxième album un titre qui pourrait ressembler à un sujet du cours de philo dont chacun d'entre vous a des souvenirs émus pour différentes raisons. Alors Wicked Saint or Righteous Sinner ? Peu importe, le groupe a décidé en 2008 de se jeter à l'eau et deux ans après leur premier essai Moments of Weakness sorti en 2006, donc. Ils se sont rendus au Black Lodge Studio de Jonas Kjellgren connu pour son travail avec Scar Symmetry. Et de là est sorti cette deuxième galette, qui fleure bon le heavy métal traditionnel. Le son est au poil pour ce type de production : batterie gonflée et qui claque, guitares bien acérées et une voix bien devant pour profiter des performances de Patrik Johansson. La pochette est sans grand intérêt, dans des tons bleutés, pas forcément très attractifs. Elle représente parfaitement le titre et la dualité qu'il évoque avec la figure assez classique de la femme avec capuche, l'index sur la bouche en signe de silence pour rappeler le nom du groupe. Quelle finesse dans les symboles !
Côté son, vous aurez le droit à dix titres pour environ quarante-cinq minutes. Pas de gros morceau, ou d'instrumentales pour ennuyer l'auditeur. Dawn of Silence développe son heavy métal dans la plus pure tradition d'Europe du Nord. Pas de fioritures, et des rythmiques plutôt simples à appréhender, vous aurez plus mal aux cervicales qu'aux neurones après l'écoute de cet album. Ce dernier est monté de manière classique, enchaînant titres rapides (on prendra en exemple les trois premiers morceaux : Chasing a Ghost, Escape The Night, Release Me (From Myself)) avec morceaux plus pesants (In Quest For Life, Crucifire ou encore Masquerade).
On notera que In Quest For Life a de flagrants relents d'Edguy. Si on veut d'ailleurs pousser la comparaison avec d'autres maîtres du genre, on pourra citer Primal Fear pour le côté marteau pilon des rythmiques (Shadow Of Guilt m'a fait penser à la bande à Scheepers). On devine que Crucifire peut devenir un des hymnes du groupes : le riff fait penser à un rouleau compresseur, la voix monte dans les aigus, le refrain se retient merveilleusement bien, les soli sont de sortie après deux couplets et deux refrains et on a un pont héroïque. Bref tout va bien à l'école du heavy, les leçons ont été apprises et retenues. On prévient l'auditeur que vous n'allez pas tomber sur le séant avec l'originalité développée par Dawn of Silence, mais qu'un disque d'école ne fait pas de mal, histoire de travailler ses fondamentaux.
Car il faut être honnête, on ne trouve pas grand chose à reprocher à Wicked Saint or Righteous Sinner. Les chansons sont assez courtes pour que l'on ne s'ennuie pas, assez rythmées pour que l'on accroche. Les riffs et les refrains sont plaisants même s'ils finissent par se ressembler. Car les ficelles sont usées, on anticipe une grande partie de ce qu'il se joue sur ce disque et on finit par ne plus écouter des titres comme Haunted Dreams, qui sonne un peu trop comme du déjà-entendu. Le carbone commence à être trop pâle pour faire une copie vraiment propre. De plus, certains passages semblent superflus comme les « oh ohohhhh ! » de Shadow Of Guilt, trop cliché pour être moderne.
Si l'on veut conclure sur le cas Dawn Of Silence, on pourrait sans difficulté user une fois de plus du classique, bon album qui devrait plaire aux fans du genre. Car Wicked Saint or Righteous Sinner s'approche des canons du genre définis par les grosses machines allemandes et gagnerait peut-être à s'en éloigner un peu, histoire de ne pas être taxé d'énième copie de ces dernières. Pour preuve, c'est presque la première fois que je n'aurai aucun mal à trouver trois groupes similaires, comme vous le constaterez ci-dessous. C'est dire.
01. Chasing A Ghost
02. Escape The Night
03. Release Me (From Myself)
04. In Quest For Life
05. Cage Of Fear
06. Crucifire
07. Away From Heaven
08. Haunted Dreams
09. Shadow Of Guilt
10. Masquerade