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Le 1er juillet 1916, jour de la grande offensive franco-anglaise dans la Somme pour reconquérir les terres gagnées par les allemands, fut aussi la journée la plus meurtrière de la première guerre mondiale. C’est cette date symbolique, et le reste de l’année 1916 qu'Azziard a choisi d’illustrer à travers son album, 1916. A l’heure où plus aucun poilu n’existe en France, il semble que les black metalleux parisiens veulent leur rendre hommage grâce à ce concept album, le premier de leur discographie après une démo, Eternal Remains, qui avait retenu l’attention.
Tout Azziard suit ce concept de guerre : la pochette de l’album, son titre, le logo du groupe comportant des balles et une lance, le livret ayant beaucoup d’illustrations photographiques et écrites de la guerre. Voyons si musicalement, le combat est gagné ou pas ?
Après un état des lieux à la fin de l’année 1916, dans l’introduction froide « Hiver 1916 », Azziard fait un flashback pour démarrer sur les chapeaux de roues, en engageant la bataille de « Verdun ». Pas de fioritures, il faut tuer l’ennemi et c’est ce que parvient à faire Azziard à l’aide de blasts très rapides à la batterie, de riffs aiguisés à la guitare et de la voix de Derleth, déchirée et déchirante (bien que manquant de variété). Les paroles en français, facilitent notre compréhension de 1916. Un seul champ lexical y est présent : la guerre. Cette guerre semble s’être étoffée entre Eternal Remains et 1916 : 1916 a en plus des parties de thrash metal intéressantes et fait place à la mélodie (qu’on peut trouver étonnant, puisque le clavier, présent dans le groupe auparavant, a disparu dans cet album).
Ensuite, on note une série de titres aux accents différents, en fonction du thème des paroles :
« Tranchée » est un morceau bien construit de l’album, se présentant sous une longue introduction lente et lourde dans un premier temps, il prend d’assaut nos oreilles ensuite. C’est exactement l’image du combat en tranchée qu’Azziard est parvenu à véhiculer. Il en va de même pour « Rébellion », titre le plus incisif de 1916 avec « Verdun ». Au niveau de la complexité des structures, c’est « Défiguré » qui semble l’emporter. C’est pourtant le titre le plus court de l’album, hormis l’intro du début, et il contient à sa fin une chanson d’époque, que l’on aurait pu écouter à la radio en temps de guerre. Cependant, à l’écoute d’un « Régression » par exemple, on a pu s’essouffler un peu, malgré la présence d’un break avec double solo de guitare. On ressent ce même ressentiment sur le morceau « Effondrement », avec ses riffs lancinants.
Puis, la production est de bonne facture, elle rend bien l’ambiance de guerre que donne le groupe à travers sa musique. Azziard, justement, a bien joué le coup musicalement, autant à la composition que techniquement : leur assaut, bien que très violent, est maîtrisé de bout en bout. On peut souligner notamment le bon travail des guitaristes A.S.A. et Zyule, ainsi que du batteur Arkyon.
Au final, on pourra regretter que 1916 manque un peu d’originalité musicalement, mais sa principale qualité est l’ambiance guerrière qu’Azziard a parfaitement su insuffler. Le tempo change assez souvent, ce qui leur permet de ne pas mener un combat trop linéaire. 1916, un album efficace qui permet de penser que les troupes de fans vont être bien chahutées en live. Azziard, le Endstille français ?
1.Hiver 1916
2.Verdun
3.Regression
4.Défiguré
5.Effondrement
6.Tranchée
7.Rebellion
8.Dernière volonté