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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Intwine

Kingdom of Contradiction

LabelTiefdruck Music
styleMétal éclectique aux accents fusion
formatAlbum
paysPays-Bas
sortieaoût 2009
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Parfois un peu de naïveté ne fait pas de mal. En préparant cette chronique sur le nouvel album des Néerlandais d'Intwine, j'étais loin de me douter de la bonne réputation que possède ce groupe. C'est donc en parfait ingénu que j'ai repassé Kingdom of Contradiction un certain nombre de fois. C'est en voyant les photos promo du groupe que j'ai commencé à émettre des doutes sur les théories que j'avais échafaudées sur l'identité de la formation : casquette, tatouages, chemise bûcheron à la mode, air provocateur et faussement méchant. Mais le groupe annonce une envie de contradiction, saupoudrée de rébellion, comme le montre cet étendard en feu sur leur pochette qui reste pour le moins mystérieuse. Le tout est emballé dans un son parfaitement adapté, avec les voix un peu plus en avant pour mettre en valeur un chanteur aux capacités surprenantes, et les effets qui font la richesse de la musique d'Intwine.

Un rapide coup d'œil sur la liste des titres pour voir que vous aurez le droit à 16 titres, un disque bien plein et en bonus on reconnaît la reprise de Police Walking on the Moon, à deux voix (homme et femme) et en version planante comme sous les effets d'une substance illicite, ça ne donne pas envie d'y aller ! Pléthore de musique donc sur cet album et vous allez en avoir pour votre argent car on ne repasse guère deux fois au même endroit. Le fil conducteur reste une musique hybride qui emprunte au métal, au rock, au reggae et de fusion, le tout avec des noms de chansons aussi courts que sur un disque de System of a Down, ce qui a le mérite d'aguicher la curiosité.

La voix du chanteur, Roger Peterson, m'a immédiatement fait penser à l'extraordinaire Myles Kennedy qui officie dans le groupe rock Alter Bridge dans ses intonations, son timbre, et ses capacités mélodiques très chaudes. Il use et abuse des effets, voix distordues et autres modifications pour créer une ambiance sur certains titres et multiplier les couches vocales (Cut Me Loose ou encore Perfect). On sent aussi une certaine proximité avec le reggae, dont ils se réclament, autant dans le chant que dans la musique, on débordera même sur un petit côté dub, sur Sleep in Silence. Pour vous rassurer, tout ceci est noyé dans une bonne grosse distorsion et les passages musclés s'enchainent. Et que dire de No Ones ? On se croit déjà dans les Caraïbes mais version métal !

Car Intwine n'a pas peur de sortir la grosse artillerie, sans tomber pour autant dans une tranchée pleine de gadoue qui les ferait passer pour un groupe complètement inaccessible. Perfect rentre bien dans notre lard auditif et sert parfaitement sa fonction de single, avec une basse qui claque; une rythmique simple et un refrain que l'on retient du premier coup. Il faut cependant noter que l'on sent que le groupe a parfois céder à la facilité sur certains riffs et l'on sent, comme sur Feel It, un côté commercial qui se retrouve ça et là dans tout l'album et qui nous rappelle le statut de superstar des Bataves. De même, on passera volontiers sur cette bizarrerie musicale qu'est You, dernier titre de l'album, long de dix minutes, tout en ambiance puis tout en acoustique avec un son étouffé, pour un rendu assez peu intéressant au final.

On lui préférera les titres qui mélangent cette ambiance parfois glauque, parfois travaillée allant crescendo jusqu'à l'explosion de la guitare. On peut citer en exemple la musique subtilement arabisante de Abyss ou le thème « de l'espace » de For Goodness Sake afin d'illustrer ces faux départs. Ne vous attendez pas à des soli ou encore à des structures de dingues, Intwine, ça vient des tripes, ils recherchent le côté jouissif de la musique, la sensation du rock, et transmettent cette impression non sans un certain talent.

Au final, Kingdom of Contradiction est un album homogène et équilibré, et même si je ne me considère pas comme le fan numéro un du genre, j'ai trouvé l'écoute de ce disque aux accents multiples fort plaisante. Je ne sais pas s'il va servir de tremplin international à Intwine dans un style qui n'attire pas forcément les foules aujourd'hui mais c'est un bon début d'année pour moi ! A recommander chaudement.

01. Cookie Jar
02. Cut Me Loose
03. Feel It
04. Perfect
05. For Goodness Sake
06. Ravenclaw
07. Solo
08. No Ones
09. Glory
10. Abyss
11. Walking On The Moon
12. Sorry
13. Cruel Man
14. Sleep In Silence
15. Slow Down
16. You