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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

August Burns Red

Constellations

LabelTooth and Nail Records
styleMetalcore cristallin
formatAlbum
paysUSA
sortiejuillet 2009
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Brillante illumination au compteur d’August Burns Red que ce nouvel album enfanté dans la digne lancée d’un metalcore réfléchi et cohérent de bout en bout. Un Constellations plus abrupte, suivant les traces de son prédécesseur – le son et l’orchestration minutieuse en plus, offrant de surcroît de sérieux atouts à une formation pas toujours innovante mais agréablement bien dans son rôle. Pari tenu de redonner donc du baume au cœur à une discipline en perte de vitesse tout en rabibochant les amateurs de détonation sonore aux mélodies fines et légères.

Sur le plan du ramonage auditif qu’avait déjà amené les deux précédents albums, la bande de Lancaster n’a vraiment rien à envier à ses précurseurs (As l Lay Dying, All Shall Perish, All That Remains … ) tant les douze titres de cette nouvelle galette sont en mesure de réjouir les amateurs de résonance caverneuse et de phonèmes charnus. A l’image du titre « Indonesia » rassemblant autour de la table le hurleur Tommy Rogers de Between The Buried And Me, August Burns Red fait usage des pieds et des poings pour prêcher sa bonne parole. La sacro-sainte voix de Jake Luhrs ayant gagné ses galons depuis la dernière échappée du groupe. Un chanteur davantage mis en avant face à la virulence des guitares et certains breaks salvateurs auxquels le groupe n’avait pas l’habitude de nous exposer. « White Washed », battant les blancs en neige vigoureusement comme a toujours su le faire l’excellent Matt Greiner, est un exemple parfait de ce déferlement d’énergie et la combinaison gagnante entre mélodie et efficacité.
Alors que groupe ne savait pas sur quel pied danser sur ces dernières réalisations et se sortait non sans difficulté du mariage mélodique d’avec le métal, August Burns Red se retrouve aujourd’hui grandi de sa relation avec la scène et un univers retrouvé que ce dernier essaye inlassablement de peaufiner.

Côté raffinement et finesse, ce Constellations est bien l’étoile du Berger ayant guidé les Américains jusqu’à des terres fertiles et empreints de créativité. Outre le fait que l’on reste sur des esplanades mélodiques fort bien amenées de la part d’un groupe ayant construit sa notoriété sur son sens aigu et entraînement des arrangements, August Burns Red parvient à placer derrière chaque morceau des décorums diversifiés démontrant toute la richesse d’un groupe peu maladroit (« Thirty And Seven » ; « Meridian »). La moyenne d’âge des guitaristes et de l’ensemble de la bande étant d’ailleurs très peu élevée, on est en mesure de se demander ce qui anime autant les ardeurs et réveillent les sens de ces cinq garçons dans le vent. « Rationalist « et « Meddler » se succèdent en emportant tout sur leur passage et en ponctuant leurs discours de valeureuses parties de poignets communes. Rien d’obscène, juste la particularité d’un groupe ayant su marier sur cet opus la puissance des parties rythmiques et l’intelligence des cordes accordées sous une bannière salvatrice.

August Burns Red régale sur ce nouvel album et réclame au comptoir l’addition de tous ses efforts entrepris depuis Thrill Seeker. Constellations marque donc une nouvelle étape dans la carrière du groupe avec de quoi rivaliser avec les formations coreuses les plus en vogues du moment même si le style s’égosille et tant à regrouper une manne peu fertiles de nouveaux arrivants. Peu importe ici, le jeu d’acteurs ne trompe pas et récompense les efforts de travailleurs bien peu silencieux, mais avant tout consciencieux.

01. Thirty and Seven
02. Existence
03. Ocean of Apathy
04. White Washed
05. Marianas Trench
06. The Escape Artist
07. Indonesia
08. Paradox
09. Meridian
10. Rationalist
11. Meddler
12. Crusades