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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Lumberjack

Timber

LabelAutoproduction
styleDeath forestier
formatAlbum
paysFrance
sortiejuillet 2009
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Lumberjack, qui signifie « bûcheron » en anglais, est un groupe provenant de Marseille et formé en 2007. Il a sorti son tout premier EP, Timber, en juillet 2009, après avoir réalisé une démo en 2008, au nom de Bunyan Wiskey. L’artwork de Timber, sorte d’énorme plante carnivore qui attaque dans les bois, rend bien le message que veut faire passer Lumberjack. Aussi cette identité propre est bien mise en avant à travers le nom du groupe, les titres des morceaux et les textes. Certains penseront que c’est cliché tandis que d’autres trouveront cela original. Voyons comment est élagué cet EP ?

Tout d’abord, ce qui saute aux yeux est la très bonne technique du groupe en dépit des 2 années d'existence de celui-ci. La vitesse et le groove sont au rendez-vous et le bon rendu du tout pallie à un petit manque d’originalité dans leur musique. En effet, on y retrouve le spectre d’un Suffocation rodant dans la forêt, mais c’est plutôt un compliment ! Chaque titre est tronçonné de manière précise et il a sa propre spécificité. « Jack Herrer » est un excellent morceau, avec tous les ingrédients qu’il faut pour faire mouche : une intro prenante, une belle dose de brutalité, un break lourd avec changement de tempo, arythmie, solo de guitare court et accélération meurtrière à la fin.
Ensuite, il faut noter que le groupe a fait un travail soigné, pensant même à toutes les transitions entre les morceaux. Le sample final au passage paraît être une illustration sonore de la pochette de l’album, avec l’attaque de la plante géante. Timber au global et avec ses transitions, semble être une tranche unitaire de tronc d’arbre que le bûcheron vient de tronçonner. Ce n’est surtout pas une branche d’arbre aux multiples ramifications, dans lesquelles on se perdrait. Ce côté « gros tronc de chêne » doit pour sûr s’avérer redoutable en concert.
Lumberjack nous présente aussi un « Revenge Of The Carnivorous Plant », avec une intro à 100 à l’heure et un sample de plantes carnivores rampantes. Il donne vraiment l’impression d’être pourchassé par ces plantes. Mais quand ce ne sont pas des plantes, ce sont les vers qui nous attaquent : « Infected By Worms » est plus traditionnelle dans le Brutal Death, mais se révèle être le morceau le plus violent de l’EP, notamment avec l’attaque agressive à partir des 40 secondes du titre.
Bref, tous ces assauts musicaux, alliés au concept forestier du groupe et aux textes boisés rendent bien. Ce n’est pas une image que veut se donner le groupe mais réellement ce qu’est le groupe.
Maintenant, passons au travail en studio au Tydirium Studio et au Deviant Lab : pour une auto production, ce disque a bénéficié d’un très bon travail. Chaque coup de hache du groupe est clairement audible et il y a de la puissance. Bref, cette production, pour une auto production, taille des bûches !
De plus, on se rend bien compte du travail de chaque membre du groupe : Thomas Bonini, le garde forestier gronde dans les bois. Sa voix, ou plutôt ses voix, sont parfaitement adaptées à la musique de Lumberjack. Sorte d’ours des forêts pyrénéennes, on peut penser qu’il doit être redoutable en live, avec une voix allant du gros death caverneux en passant par le cri strident et tâtonnant de temps en temps le grind. Ensuite, le duo Carles (Rémi et Denis) à la guitare et à la basse est très efficace, alliant technique, précision, rapidité. Leurs compositions sont incisives et réussies : il n’y a pas de linéarité, des riffs accrocheurs, des changements d’ambiance et du rythme ! Concernant la présence d'un seul guitariste, même si dans l'EP on a de temps en temps de superpositions de guitares, le groupe semble être taillé pour être à 4 sur scène.
Enfin, je termine par le plus impressionnant : Florian Vovau fait un sans faute à la batterie. A la fois dans les parties lancinantes, dans celles en blast ou encore dans les parties arythmiques (fin de « Jack Herrer »), il a été excellent. Son jeu à la double est déconcertant, à la fois avec des changements de rythmes très prompts, mais aussi de la longévité à très haute vitesse.

Pour conclure, Lumberjack a proposé un premier EP très convaincant. Les 20 minutes de celui-ci défilent rapidement et montrent que les marseillais ont un potentiel à exploiter. Surveillez de près le groupe, il pourrait se révéler rapidement sur scène !
J’illustrerais bien cet EP par une expression bien connue : « C’est l’arbre qui cache la forêt » : nous verrons donc bien si leur premier album mettra encore plus en avant leur talent à l'avenir.

1. Intro
2. Were Wolf
3. Jack Herrer
4. Horror Forest
5. Revenge Of The Carnivorous Plant
6. Infested By Worms