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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Enochian Theory

Evolution : Creatio Ex Nihilio

LabelAnomalous Music Group
styleMetal Progressif
formatAlbum
paysAngleterre
sortieaoût 2009
La note de
U-Zine
7/10


U-Zine

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Formation relativement expérimentée mais totalement inconnue en dehors des milieux spécialisés (et encore), Enochian Theory nous sort tout droit d'Angleterre son troisième album qui comme le reste de sa discographie risque de passer inaperçu alors que la qualité est bien présente mais le manque de promotion de la part du groupe et de son label qui ne lui feront jamais passé de paliers et feront du groupe qu'il restera toujours un groupe de seconde zone alors qu'il a pourtant un potentiel intéressant. Jugeons-en justement.

Enochian Theory s'est formé en 2004 autour de quatre amoureux de musiques progressives mais n'est maintenant plus qu'un trio dont le principal fait d'arme de l'année après la sortie de l'album Evolution : Creatio Ex Nihilio est de faire partie de l'affiche du Progpower Europe qui est un festival basé aux Pays Bas qui cette année propose des têtes d'affiche comme Andromeda, Mercenary et Evergrey, ce qui n'est pas rien.

Evolution : Creatio Ex Nihilio est le deuxième album sorti par les Anglais après A Monument To The Death Of An Idea et comme son nom l'indique est terriblement ambitieux ou prétentieux selon l'endroit où l'on se place. Je me range plutôt derrière ceux qui y voit une œuvre encore un peu prétentieuse. En regardant la pochette de l'album que je ne trouve pas très belle graphiquement, on voit sans problème derrière cet album un concept sur la vie, l'être humain et la nature. A la manière de Kalisia cette année (Cybion, l'album de l'année, dois-je le rappeler ?), l'album est formé de titres qui se suivent mais plus d'un point de vu textuel que purement musical.

La musique du groupe, justement, n'est pas clairement définie. Le terme progressif colle bien au groupe puisqu'il va puiser ses influences un peu partout dans la sphère métallique. On retrouve ainsi un gros coté aérien proche de Devin Townsend sur les claviers et certains riffs (« A Monument To The Death Of An Idea »), une chanson purement Post Hardcore avec « Apathia », des éléments modernes plus modernes dans les riffs ou la voix qui rappellent un Textures ( Encore « A Monument To The Death Of An Idea ») voire même des claviers kitsh tout droit tirer d'un album de Black Symphonique (le début d' « A Great Odds With » me rappelle notamment l'album Scent Of A Dream des Belges de Thurisaz). De belles influences venant de territoires assez éloignés les uns des autres mais forcément à force de trop en mettre, le groupe se disperse et on perd le fil de l'album facilement. « Apathia » par exemple a le don pour casser l'élan de l'album qui semblait enfin pouvoir décoller après l'excellente « A Great Odds With... ». De la même manière, conclure l'album sur « A Monument To The Death Of An Idea » est un choix une nouvelle fois très discutable, trop violente par rapport aux restes et qui, comme « Apathia », ne s'accorde pas avec le reste de l'album.

Le groupe est, en effet, au meilleur quand il reste dans un registre plus Rock Progressif et aérien sur cinq des sept vrais morceaux (les plages 2, 3 et 4 étant un seul et même morceau) que compte l'album qui est constitué de trop d'interludes qui n'ont jamais la pertinence de celles présentes sur le Be de Pain Of Salvation par exemple. Ces cinq vrais morceaux sont excellents et leurs forces résident dans une voix profonde et maîtrisée, les riffs (même si certains sont trop moderne pour la cohérence de l'album) et soli posés et remplis de feeling et par dessus tout dans la production de David Castillo (Opeth, Katatonia) qui donne toute la pleine mesure de l'album.

On sort de l'écoute de cet album en se demandant si le groupe va réussir à se maîtriser, à ne plus se disperser comme il le fait en mélangeant des influences très modernes avec un Rock progressif traditionnel. Alors certes, cela rend Evolution : Creatio Ex Nihilio original mais cela perd l'auditeur devant ces incohérences d'émotions entre les morceaux. D'autant plus, quand l'album est un concept qui est censé être guidé par un fil conducteur qu'on ne retrouve jamais. Si le groupe parvient à régler ces défauts alors oui, il pourrait très bien grimper les échelons du style car il est certains que le talent est bien présent ici mais le Enochian Theory semble avoir encore des choses à apprendre sur la méthode.

1. Every Ending Has A Beginning...
2. Tedium (i)
3. The Dimensionless Monologue (ii)
4. T.D.M. (iii)
5. A Great Odds With...
6. Apathia
7. Triumvirate
8. Movement
9. After the Movement
10. Waves Of Ascension
11. The Fire Around The Lotus
12. The Living Continuum
13. A Monument To The Death Of An Idea