Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Darkest Hour

The Eternal Return

LabelVictory Records
styleMetalcore
formatAlbum
sortiejuin 2009
La note de
U-Zine
8/10


U-Zine

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Il y a tout juste deux ans, Darkest Hour voulait nous délivrer de leur musique hautement prenante et qui devenait pour beaucoup une drogue (Dois-je vous ressortir ma chronique de Hidden Hands Of A Sadist Nation ?). Ce Deliver Us et son inégalité ont permis au groupe de rentrer dans le rang d'un genre dont il avait conquis le trône, avec aisance. Celui-ci s'est transformé en siège éjectable. Le groupe avait en effet sorti en 2005 un Undoing Ruin plus classique mais encore bien efficace et accrocheur avant ce fameux Deliver Us dont la démarche était parfois effrayante pour ce groupe (« Demons ») tout en restant sympathique.
Mais depuis 2007, de l'eau a coulé sous le pont et le soliste Kris Norris a quitté la formation de Virginie pour monter The Kris Norris Projekt. Autant vous dire tout de suite qu'avec le départ de cet excellent guitariste, maître des soli, je pensais franchement que le groupe était mort et continuerait sur la voie facile de Deliver Us. Je me suis bien trompé...

Darkest Hour a, en l'espace de deux ans, changé sa vision de la musique ne cherchant plus le succès à tout prix mais en revenant à ses racines : une musique rageuse, mélodique et accrocheuse. John Henry ne se fourvoie plus dans des tentatives poussives au chant clair et gueule comme il l'a toujours fait avec sa haine qu'on lui connait à force. Pour le reste, la musique est redevenue enfin plus virile avec ses guitares influencées par At The Gates mais qui sonnent plus Metalcore que Death Mélodique comme depuis Undoing Ruin. La production réalisée froide et propre par Brian McTernan (Converge) n'y est pas pour rien. En effet, on en est à se demander pourquoi le groupe a changé de producteur (C'était Devin Townsend qui s'en occupait sur les deux précédents albums) pour un résultat aussi similaire et qui ne colle toujours pas vraiment à l'univers du groupe qui mériterait des productions plus crades et naturelles.

Le remplacement de Kris Norris par Mike Carrigan d'At All Cost n'a rien changé dans la manière de composer la musique de Darkest Hour. Rien n'a changé sur les riffs, la basse, la batterie (toujours excellent ce Ryan Parrish) et plus étonnant sur les soli où l'absence de Kris ne se ressent à aucun moment. Ces soli oscillent toujours entre shreds (Mike Carrigan ?) comme sur « Transcendance » et soli mélodiques (Mike Schleibaum ?) comme sur « Death Worship » et sont d'une manière générale le principal point fort de The Eternal Return.

Mais devant cette déferlante de notes mélodiques, il arrive qu'on décroche non pas par manque de qualité mais par manque de variété et de points d'accroche. Les morceaux bourrinent plus les uns que les autres à l'exception de « Death Worship » et « Into The Grey » qui sont moins rapides et un peu plus profondes et sur lesquelles John Henry pousse davantage sur sa voix par dessus des mélodies plus posées. Les titres sont trop courts pour que le groupe puisse proposer des parties instrumentales un peu plus poussée autre que de simples duels solo mélodique et shred et ce n'est pas la petite partie instrumentale sur « Transcendance » ou les blasts de la chanson la plus violente et la plus courte (1'19) de l'album, « Bitter » qui me feront mentir. La présence d'une ou deux instrumentales comme dans le passé m'auraient semblé très opportunes. De plus, les refrains ne sont plus aussi percutants et l'album ne contient qu'un vrai tube avec « No God ».

The Eternal Return est un nom qui sied à merveille avec le tournant pris, ici, par Darkest Hour. Le groupe refait un retour tonitruant dans la musique qui lui a valu un succès critique considérable par le passé. Même si l'album est encore rempli de défauts, le groupe prouve qu'il est sur la bonne voie et qu'un retour au sommet du genre n'est plus une utopie et risque bien de se produire dans un futur pas si éloigné. Encore une paire d'année à attendre pour cela ? Vite!

1. Devolution Of Flesh
2. Death Worship
3. The Tides
4. No God
5. Bitter
6. Blessed Infection
7. Transcendance
8. A Distorted Utopia
9. Black Sun
10 Into The Grey

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