
U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Petit frère de Rise Against et Against Me conjointement réunis (à croire que le cri de la révolte leur va si bien), Polar Bear Club n’a pour le moins hiberné en ce mois d’avril, trop occupé à soigner son punkcore à roulettes très vite repéré par l’écurie Bridge Nine Records. Un gage de qualité pour cet album dans le pur esprit du label, mais réservant tout de même son lot habituel de surprises. Car hormis les chemins traditionnels empruntés par les compositions du combo, ce tout premier album fait foi d’une franchise et d’une fraîcheur sans précédent dans l’océan de sophistication que connaît aujourd’hui le monde musical. Le club de lecture des « Petit ours brun » a des choses à dire et entend porter haut et fort sa voix, si possible avec musicalité.
« Another night in the rock » chante à tue tête le frontman Jimmy Stadt sur la chanson du même nom, lorsque que celui-ci ne s’égosille pas à pleins poumons au cours des dix chansons sans prétentions de ce nouvel album. Et l’on serait bien peiné de ne pas lui accorder sa requête lorsque l’on voit s’exécuter le combo de Détroit avec tant de franchise et de panache dans ses compositions. Frais, léger et vivifiant, ce Sometimes Things Just Disappear caracole derrière les voitures, Vans au pied et planche à roulettes sous les semelles. Et l’on serait d’autant plus embarrassé d’arrêter le groupe en pleine course lorsque s’exécutent les morceaux « As' Twere The Mirror » ou le très bon « Hollow Place » doté d’un riff jubilatoire de mise en bouche. Si l’album peine quelque peu à trouver ses marques sur le début, c’est sans compter la volonté du groupe de raccrocher le train en marche et de finir sur les chapeaux de roues sur l’apogée « Heart Attack At Thirty », mélodies en bandoulière et rythmiques bienfaisantes sous le coude.
Bien sûr tout n’est pas rose chez Polar Bear Club malgré un nom laissant penser que le groupe a ses entrées dans les tous les bons goûters d’anniversaire. Pour preuve, la voix écorchée du frontman Jimmy et les guitares toujours sur le qui-vive de Chris et Nate ne cesse de renvoyer la balle à la section rythmique tapant davantage ses congénères que du pied. Ainsi, « Eat Dinner Bury The Dog and Run » fait foi d’une certaine dureté pendant que l’ensemble de la partition dépasse les cimes en matière de tempo éveillé. Idem pour la majorité des titres étayés entre le hardcore de surface et une certaine idée du punk rock dévergondé et libérateur. Même la ballade « Convinced I’m Wrong » joue sur cette ambiguïté en utilisant les cordes sensibles des guitares et la résistance aux chocs de la voix d’un chanteur bien dans le coup.
Polar Bear Club navigue donc entre deux flots, ballotté le plus souvent par le hardcore mélodique et un punkcore libérateur prenant de plus en plus d’ampleur sur nos transistors. Conséquence de tout cela : un album dans l’air du temps légitimé par le croisement de deux styles copains comme cochons et des compositions d’un groupe jeune connaissant ses premiers émois aspirationnels. Une fontaine de jouvence à recommander chaudement à tous les fanatiques de mélodies plongées dans le quotidien sincère de ses protagonistes.
1. Eat Dinner, Bury The Dog, And Run
2. Hollow Place
3. The Bug Parade 4
4. Another Night In the Rock
5. Burned Out In a Jar
6. As 'Twere the Mirror
7. Tried
8. Our Ballads
9. Heart Attack at Thirty
10. Convinced I'm Wrong





