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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Brides

Ocular.Unveil

LabelVisible Noise
stylePunk Hardcore
formatAlbum
paysUSA
sortiemars 2009
La note de
U-Zine
7/10


U-Zine

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Haro sur le Punk Hardcore deluxe avec l’apparition inopinée des Américains de Brides sautillant comme jamais entre mélodies accrocheuses et riffs affûtés comme des couperets.
Mixant avec frénésie le meilleur du punk rock mélodique allié à une part savante de hardcore acidulé, on se retrouve (malgré nous) dans une fosse transformée en piste de danse fraternelle, prenant la main de son voisin pour chanter à tue-tête les huits chansons efficaces parcourant ce Ocular.Unveil. Car pour le coup, Brides nous sert ici 25 petites et maigrelettes minutes d’un cocktail explosif, pourtant dansant et enchanteur, doté d’une production remuante et respectant la touche vibrante de chaque instrument. Un album court, marquant les débuts physiques de la formation et son intronisation au rang des équipes les plus en forme du championnat mélodique.

Et ce n'est pas la mélodie au sens général du terme qui s'avère être absente sur cet opus, tant celui-ci regorge de nombreuses pépites amenées avec brio et véhémence par Tristan Macfie, guitariste de la formation, ayant passé le cap de simples arpèges ou des mélodies déclamatoires. Au détour de « Serpent, I’m Nothing but Your Anchor » ou encore « The Cold Wealth », on le surprend sur la corde raide, bien occupé à donner consistance et émotions aux différentes parties jalonnant les titres.
Ce Ocular.Unveil est d’ailleurs un album à guitares, foncièrement guidé par des cordes solides et variées. On suit d’ailleurs allègrement sur « Velvet Ground » le développement de différents univers jusqu’au paroxysme de la chanson apportant chaleur et vigueur dans les cœurs.
Bien loin d’être le dernier groupe à la mode, même si une infime partie des compositions rappelle le Fall out Boy des années dorées avec « Endless Sea of Dirac », Brides ménage bien la chèvre et le chou en équilibrant ses morceaux et leur empreintes. Car bien loin de mâcher ses influences et ses repères (les sempiternels rythmes de punkcore), le groupe varie les plaisirs de telle sorte à présenter plusieurs face de sa personnalité et à en jouer à l’intérieur de chaque morceau. Ainsi, on retrouvera au détour de « Frank West » quelques réminiscences progressive et planante collant parfaitement à l’image versatile des Américains. Univers que contribue également à développer le chanteur Max D'Albiac et ses condisciples, animés par des pulsions tantôt vengeresses tantôt radieuses sur le titre « Eye Despise The FAceless ». Un véritable hymne dansant croisant le fer entre This is Standoff, Daggermouth et Haste The Day pour la crème de la crème mélodique. Bien sûr, certains morceaux apparaissent vite inégaux dans ce champ de bataille annoncé, comme l’introduction « Beholder », un peu molassique malgré un dernier sursaut en fin d’exploitation. Ou encore « Carcimona » employant bien trop la voix claire et quelques schémas de compositions surannés et quelque peu dépassés.

Étrange sort pour un album court et ne payant pas de mine sur le papier que de se retrouver en qualité de fleuron underground et ponctuel du Punk à tendance coreuse. Petit mais costaud, ce Ocular.Unveil n’a beau pas avoir de prétentions, il parvient à attirer l’attention sur ces huit petits morceaux efficaces et touchant – avec la plupart du temps de la réussite – le cœur de l’auditeur. Le résultat est là : un album sincère, veineux et attendrissant, marquant des bons points dans la fleur de l’âge.

1 : Beholder
2 : Serpent, Im Nothing But Your Anchor
3 : Endless Sea Of Dirac
4 : The Cold Wealth
5 : Eye Despise The Faceless
6 : Carcinoma
7 : Frank West
8 : Velvet Underground