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Le folk métal est aujourd’hui dominé par de nombreux groupes scandinaves, tel que Finntroll ou Korpiklaani pour n’en citer que deux. Du coté Français, on trouve principalement Aes Dana, Belenos et Heol Telwen. Mais à mieux y regarder, un trouve parfois des jeunes groupes bourrés de potentiel. Et c’est du coté d’Aix-en-Provence qu’il faut se pencher pour trouver Les Alabres. Ce nom cache un métier historique car les alabres étaient à l’origine les médecins de la peste, chargé de ramasser les corps morts des pestiférés. Et c’est dans cette ambiance maladive que le groupe nous livre leur première production, intitulé assez logiquement La Peste.
L’album débute avec une introduction, plus exactement la lecture d’un texte de Nostradamus qui rappel le contexte de la vie à l’époque. Nous sommes en l’an 1546, dans la campagne provençale, et la peste fait rage en Europe. Les corps morts s’entassent dans les cimetières saturés. L’insalubrité et le manque d’hygiène sont autant d’éléments qui favorisent la progression du fléau. Le cadre est posé et les hostilités peuvent commencer. Leur folk metal possède un coté médiéval apporté par L'Aède (Accordéon, Flûtes) mais également un coté renaissance apporté par quelques mélodies jouées au clavier.
La particularité majeure de ce groupe : les textes. En effet, la plus grande partie des textes sont issus de poèmes français de l’époque. On y retrouve évidement l’état d’esprit de cette période, ainsi que quelques formulations en vieux français. Cette période très sombre de l’histoire se répercute dans les écrits, et on y retrouve des éléments importants tels le poids énorme de la monarchie et de l’église ainsi que la pauvreté et la maladie. Les Alabres ont ainsi réalisé un énorme travail d’adaptation pour mettre en musique ces poèmes anciens. Uniquement la chanson « Les Alabres » a été composé entièrement par le groupe.
Musicalement parlant, le groupe délivre un folk metal inspiré par les musiques traditionnelles provençales que l’on retrouve dans les mélodies joués grâce aux instruments folkloriques tels que la flûte ou autres instruments à vent anciens. Les influences sont à prendre du coté de Tri Yann, qui apportera les paroles chantés en double, une fois par le chanteur et la seconde par les chœurs (comme par exemple sur le titre « Le Roy Louis »), mais également du coté des groupes principaux du genre que sont Finntroll, Korpiklaani ou In Extremo. L’introduction de « L’écolier assassin » et de « La Révolte » rappellera même les ambiances de taverne que l’on retrouve du coté d’Alestorm.
Parlons de ce qui fâche maintenant : la production. Ayons bien en tête qu’il s’agit d’une démo, qui plus est enregistré dans les sous sols de Toulon, mais il faut avouer que la production est un point majeur à travailler. En effet, les guitares et la voix on parfois tendance à saturer qui donne un effet brouillon, et certains instruments sont mis en avant au détriment d’autres. Les compositions sont très inspirées et cachent un réel potentiel mais la production approximative gâche parfois le plaisir de certains titres. Quoi qu’il en soit, cela reste une très bonne démo et le groupe s’en sort assez bien pour une première production. La découverte du mois pour ma part.
1. La Peste à Aix en Provence
2. Les Alabres
3. Le Roy Louis
4. Tout m'est Deuil
5. Philippe le Bel
6. La Révolte du People
7. Epitaphe d'un Ivrogne
8. Un Prince et sa Cour
9. L'Ecolier Assassin
10. Couché Tard