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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Left To Vanish

Versus The Throne

LabelLifeforce Records
styleDeathcore Hybride
formatAlbum
paysUSA
sortienovembre 2008
La note de
U-Zine
5/10


U-Zine

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Fidèlement ancrés sur les bases d’un Deathcore désormais devenu (malgré lui) pompeux et rengaine, autant dire que l’originalité ne s’est pas immiscée au détour du deuxième album protestataire de Left To Vanish, sommairement nommé Versus The Throne. Une arme anti-royaliste pour laquelle les Américains se font d’ailleurs plus vassaux que révolutionnaires, suivant gentiment les courants d’air insufflés par Between The Buried And Me ou plus explicitement par Job For A Cowboy. Artwork acidulé et pétillant, un temps certain entre leur dernière production de jeunes débranchés et leur récente signature sur Lifeforce laissaient pourtant apparaître quelques zones d’optimisme, tout en espérant déballer à l’aube de Thanksgiving un joli paquet cadeau. En vain, les natifs de Philadelphie n’ont pas changé d’un iota depuis leur Buried Alive in a Grave of Your Own Mistakes, album de 2005, que l’on s’était bien gardé de commenter jusque là.

Plus gluant que percutant dans ses excès sonores, la nouvelle mouture de Left To Vanish semble avoir traîné ses guêtres dans les salles de gym et autres bancs de musculations. Le style est cossu, charnu et solide comme un roc. Dommage qu’il n’y ait rien à se caler sous la dent au détour des 5 premiers morceaux d’ouverture et censés captiver le chaland. Quelques riffs harassants en apéro, une pincée de structures de l’État voisin et une « ride » de batterie plus que rentabilisée ne jouent pas vraiment en la faveur du groupe, voir détournent rapidement l’attention de l’auditeur. De " Give Us Barabbas », premier single venu chatouiller myspace avec des riffs unilatéraux, jusqu’à « Lufthansa Heist » et son improbable décollage de la piste, on reste scotché par tant d’attentisme et d’amorphisme. Si la forme reste correcte et n’envisage pas de réels soubresauts dans le milieu formaté du Deathcore, le fond est quant à lui décrié par une absence totale de parti pris, sur le chemin de la redite et de la piste à bout de souffle.
Heureusement, et dans un sursaut de volonté, la direction prise par la seconde moitié de l’album évite le mur et contourne le problème par l’apport de réelles ambiances et de lignes mélodiques mieux mis en avant. Se revendiquant sur le papier comme étant un groupe groovy, catchy et développant des atmosphères et ambiances à rapprocher du progressif, il aura fallu une grosse moitié d’album pour le prouver sur bandes et montrer enfin ses réelles capacités dans leur plus simples appareils. « Whitewol And Nash » aura eu au moins le mérite de marquer la césure avec les précédents écueils du groupe et de remettre sur les rails tout ce petit monde avec des morceaux tout aussi musclés, mais mieux appréhendés et apprivoisés dès leur conception. « Eyeless of Gaza » s’imbrique parfaitement dans la piste « Suffrage Under A Sulfur Sky » et limitent les dégâts engendrés par le tamis sonore et aseptisé formé par les précédents titres. Même si le groupe n’atteint jamais des sommets de spontanéité, la fin reste de bon aloi avec le frétillant « Northern Lights » et l’insaisissable « Falling In Love In A Whorehouse », deux morceaux joués sans économie et marqué par l’apparition d’un vrai groove libérateur et d’une certaine désinhibition.

Vite encarté au rang de mauvais élève du Deathcore, ce nouvel album de Left To Vanish ne fait que confirmer le statut du groupe, resté au fond de la classe bien près du chauffage. Pas maladroit dans son exécution, assez propre dans son interprétation, le groupe reste malheureusement sur ses solides acquis sans trop faire de bruit, se permettant même de copier sur ses chers et tendres voisins que sont A Life Once Lost et Job For A Cowboy, le charisme et les ambiances, terres promises du groupe, en moins. Un résultat au final assez moyen, des cas d’école très peu maîtrisés et une attitude nonchalante exprimés par une appréciation globale très peu satisfaisante au rendu de cette copie sans réelle saveur.

1. Give Us Barabbas
2. Seventeenth Year Cicadas
3. Long Live this Heresy
4. Dirt Merchant
5. Lufthansa Heist
6. Whitewolf and Nash
7. Eyeless in Gaza
8. Suffrage Under a Sulfur Sky
9. February 16th 1969
10. Northern Lights
11. Falling in Love in a Whorehouse