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Créé fin 1999/ début 2000 Sothis, basé à Los Angeles, n’a réellement fonctionné en tant que groupe que courant 2004, donnant immédiatement naissance à une demo éponyme éditée sous format digipack, puis à deux dvd autoproduits ce qui démontre l’envie et les moyens mis en ouvres par le combo pour que sa musique soit (re)connue … et force est de constater que les efforts ont portés leur fruits : une signature chez Candlelight pour son premier album, nommé « De Opresso Liber ».
Très porté depuis ses débuts sur le soin apporté aux détails, Sothis est parvenu à ce que le label lui offre les service de Monsieur Andy La Rocque aux manettes et le résultat, un son précis et puissant qui n’oublie aucun instrument, est tout à fait adapté au black metal symphonique au tempo élevé développé ici. Il ne me semble pas qu’il faille déjà aimer le style pour apprécier l’album à sa juste valeur puisque tout est fait pour séduire l’oreille : l’agressivité ( sonore ) n’est pas trop présente dans la mesure où les parties rapides ont un rendu puissant mais non violent. Le niveau technique des protagoniste est en phase avec le style de musique proposée : les compositions sont riches, très proprement exécutées, un peu trop même et cela semble à la première écoute par trop policé, un peu fade même mais heureusement, par touches, des éléments salvateurs viennent épicer la sauce qui finit indéniablement par prendre. Le clavier, qui n’est pas mis excessivement en avant, accompagne agréablement les morceaux et a des moments bien singuliers, proches d’un Limbonic Art, lorsqu’il sort des sentiers imposés par les autres instruments. Le batteur fournit un travail d’abattage assez impressionnant où il est rare que la double ne soit pas présente. Ce n’est pas un monstre de technique mais semble doté d’une grosse endurance ( qui doit se confirmer en live vu le gabarit du bonhomme ) et place ses accents rythmiques avec parcimonie mais avec à propos. Les parties de guitares, rapides et mélodiques, sont parfois entrecoupées de solos à coloration heavy, ce qui apporte également une touche de variété et d’exotisme dans ce metal extrême de calibrage hollywoodien. La voix est précise, agressive et posséde un grain rugueux mais est, techniquement parlant, un peu trop proche à mon goût des rythmiques et des intonations si particulières du puissant Emperor Magus Caligula.
« De Opresso Liber » est un premier album qui tient, sans avoir à rougir, la comparaison avec les grandes formations du style.Mais les places sont chéres dans cet univers et si Sothis fait montre de la détermination et des capacités idoines sur cette réalisation, ce que la fraîcheur permet d’excuser n’a qu’un temps : pour un jour accéder au podium, il va falloir que le niveau de composition monte d’un cran sur le prochain album si le combo veut avoir un réel avenir dans la discipline. Pour ma part si certains groupes comme Dimmu Borgir ( dont on perçoit l’influence, notamment sur le morceau titre ), Dark Funeral ou autres s’autorisent des albums de black metal symphoniques surproduits à défaut d’être fondamentalement violents, ils peuvent, ce me semble, se le permettre du fait qu’ils ont un Passé et une fan base qui n’a fait que se développer au fur et à mesure des années. Sothis est un groupe solide et compétent mais qui doit encore se créer un univers propre et sortir le nécessaire album culte pour que son étoile continue de briller au firmament.
L'album est en définitive à l’image de sa pochette : un sujet traité maintes et maintes fois, qui l’est ici de manière classique mais soignée et dont certains détails apportent une touche d’intérêt suffisante pour ne pas jeter « De Opresso Liber » aux oubliettes. Mais chaque chose en son temps : il est déjà louable que Sothis veuille libérer les opprimés ... la veuve et l'orphelin attendront.
1. Of Night And Silence
2. De Oppresso Liber
3. Beneath A Black Boiling Sky
4. Lunar Descent
5. Obsidian Throne
6. Defiance
7. The Cold Disconnection
8. Lair Of The Benighted
9. Perpetual