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Comment le metal hardcore a pu passer, en l’espace de deux ans, du statut de vulgaire style sans importance à un de mes styles de prédilection ? Comment ai-je fait pour apprécier un style que je trouvais auparavant si répétitif et si peu audacieux ?
En fait ce ne sont pas mes goûts qui ont évolué, mais plutôt le metal hardcore lui-même ! Une nouvelle horde de groupes a clairement redoré le blason du style depuis quelques années. Des formations telles que Misery Signals, Architects ou The Human Abstract ont donné une réelle touche de fraîcheur et d’originalité à une musique qui en avait bien besoin. L’évolution de ce style, dont les racines remontent à plus d'une dizaine années, ne plaisent sans doute pas aux fans de la première heure, mais pour ma part, je prends mon pied comme pas deux !
This or the Apocalypse est le petit nouveau de la bande à avoir un sérieux potentiel pour épater toute la cour de récré. Et les bougres n’y sont pas allés de main morte ! Ses prétentieux ont même nommé leur second méfait « Monuments »… Vantards ou pragmatiques ? En fait l’évocation du monument est sans doute en relation avec la claque monumentale que met TOTA à tous ceux qui portent l’oreille sur leurs compositions !
A l’image des nombreux groupes cités ci-desssus, This or the Apocalypse est un groupe qui puisse ses influences dans moult genres et groupes. Le noyau dur de leur musique étant évidemment composé de metal et de hardcore, à cela vient s’ajouter une touche de HxC déstructuré, une pincée de death technique et des mélodies typées américaines. Même si les premières sorties du genre étaient une révolution, à l’heure actuelle, des jeunes formations comme celle-ci n’ont aucun mal à nous mettre sur le cul en un seul titre.
Le bal s’ouvre avec "No Horizons", une bombe d’efficacité et de mélancolie. Le genre de chanson qu’il faut pour ouvrir parfaitement un opus. L’intensité répond présente, à l’instar de la technicité et de la mélodie. Grâce à une production exemplaire (pour le style), la batterie envoie sec une volée de bois vert sur tout ce qui bouge et sert surtout de magnifique support aux guitares. Ces dernières sont LE point fort de This or the Apocalypse. Que serait le morceau titre sans ses leads proches de l’excellence ? Que serait "Two Wars" sans cette mélodie que l’on croirait signée de la main de Misery Signals ? Que serait la fin de "We Are Debt" ou "Mauna Kea" sans ce niveau technique ? Même si ce type de composition est de plus en plus courant, encore faut-il réussir à les exécuter !
Le tout est accompagné d’un chant ordinaire mais pas lourd pour un sou. Les variations dans la voix sont faibles (malgré l’ajout de back vocals) mais la puissance et la mélancolie qui s’en dégagent pallient largement avec le manque d’originalité du timbre de voix. Mais avec une tel instrumental, cela aurait été dur de venir tout gâcher…
« Monuments » est un album bien construit et riche en rebondissement (malgré une base metal hardcore plutôt prévisible et classique). Avec une durée de plus de 40 minutes, This or the Apocalypse nous mène par le bout du nez sans jamais nous saouler – cependant l’album s’essoufflera peut-être un peu avec les années. La scène américaine me surprend de jour en jour. Elle mène une petite révolution depuis quelques années, là où il y a cinq ans, elle ne proposait vraiment plus rien d’exceptionnel.
1. No Horizons
2. Monuments
3. Two Wars
4. We Are Debt
5. Geist
6. Architeuthis
7. The Polymath
8. Memento Mori
9. Mauna Kea
10. Elegiac
