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Rencontre imprévue et meeting fortuit d’avec les américains de Coalesce, les gaillards de Chicago n’ont pas leur langue dans leur poche, lorsque s’invitent à leur table, l’énergie du Hardcore et la volonté de désorienter l’auditeur sous le couvert d’une centrifugeuse déréglée. Une marmelade amère et un son bien à eux, acquis au fil du temps, entre changements de line-up et frénésie lunaire, présente sur la globalité de l’album. Youri Gagarine rencontrant Mike Patton, Cory Brandan ou encore J. Bannon autour d’un bon bourbon.
Gageons et implorons que cet album fasse aussi bien que ses prédécesseurs. À savoir, nous transporter de monts soniques en paysages arides, de voûtes stellaires jusqu’à l’apogée d’un style fougueux et trépidant.
Oui, mais voilà comble de plaisir et d’excitation, Coalesce, à la musique finalement aussi étrange que son nom, ne s’est contenté que de remettre au goût du jour leur album locomotif datant de 1998. Un ré-enregistrement satisfaisant d’un de ses humbles disques, un poil rébarbatif sur le long terme, en attendant de voir si le groupe arrivera à renouveler sa mixture à l’avenir, un brin monotone sur cette nouvelle livraison.
Si la remise aux normes acoustiques et plastiques d’un album est toujours une étape difficile et finalement peu légitime, Coalesce aura eu le mérite de donner plus d’ampleur à une de ces multiples passes de jeunesse. Pas une erreur de débutant, car ce 012:12 (Revolution In Just Listening) contient aisément de quoi diversifié l’étendard du Hardcore moderne, en juxtaposant les plans 20 minutes de déambulations dans un entonnoir.
Difficile d’approche et très peu accessible à la longue, cet album a de quoi déboussoler et rendre fou. Univers glacial et cadre agressif, multipliant les points de chutes comme sur l’excellente entrée en matière « What Happens On The Road Always Come ». Titre alambiqué et déboussolant, posant le campement de la formation sur des territoires sinueux et intrigant. Des interludes de guitares noisy et sauvages, jusqu’à la batterie en contresens.
Même les désignations des compositions semblent s’enfoncer dans l’autodérision. Le touche-à-tout « Burns Everything Thats Bear Our Name » ou encore le flibustier « While The Jackass Operation Spin it’s Wheels » restent néanmoins des très bons titres mixant férocité et fugacité avec une certaine aisance. Des titres phares, restant malheureusement bien seuls sur la globalité de ce court mais intense album.
Car si l’on se souviendra volontiers du coup de patte des américains sur d’excellents titres barrés et loin de la fourmilière Hardcore, les autres titres restent un peu en deçà d’une marque de fabrique pertinente. Puisque trop redondant, pas assez frais et peu valorisé. La production reste malgré tout un point fort et valorise allégrement cordes, des titres tels que « Where the Hell is Rick Thorne These Days ? » ou « Counting Murders and Drinking Beers (The $46000 Escape) », davantage anti-rires qu’anti-rides, à l’inverse de leurs appellations.
L’ensemble montée reste bien sympathique, mais manque cruellement de fraîcheur, de spontanéité, voir de mélodies. Pour du noisecore à la frontière de l’alternatif, les quelques bribes de mélodies et de retentissement sont à aller chercher bien loin.
Réédition en demi-mesure, mais assez bien orchestré pour quelques morceaux de premier choix, ce 012:2 (Revolution in Just Listening) est à conseiller à tous les amoureux de Botch et Converge dans un jour des plus tortueux. Malheureusement pas abouti dans son intégralité, le disque impose quelques pépites, alors que d’autres morceaux rocailleux et pesant n’évoquent que redondance et lourdeur. Dommage pour de groupe affûté et dynamique, plus enclin à expérimenter qu’à réviser ses classiques et qui aurait pu frapper fort sur le terrain de la déroute sonore et de l’innovation encéphalique à tous les étages.
1. What Happens on the Road Always Comes Home
2. Cowards. Com
3. Burn Everything That Bears Our Name
4. While the Jackass Operation Spins It's Wheels
5. Sometimes Selling out Is Waking Up
6. Where the Hell Is Rick Thorne These Days?
7. Jesus in the Year 2000/ Next on the Shit List
8. Counting Murders and Drinking Beers (The $46,000 Escape)
9. They Always Come in Fall [Instrumental]