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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Still Remains

The Serpent

LabelRoadrunner Records
styleMetalcore venimeux
formatAlbum
paysUSA
sortieaoût 2007
La note de
U-Zine
5.5/10


U-Zine

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Trois petits tours et puis s’en vont. Les petits gars de Still Remains ont jugé bon de quitter l’équipée sauvage du métalcore après 7 ans d’activités, laissant derrière leur passage éclair, une marque indéniable dans le sable du de la discipline. Précurseur à leur manière de la mise en scène de brides électroniques et d’orchestrations pianotées sur leur deuxième opus Of Love and Lunacy, post-métalcore transfuge doté pour la première fois de nappes de clavier et intéressant dans son approche.
Deux années se sont alors enchaînées à grande vitesse entre cet album et The Serpent. Deux années d’égarement et de revirement sonore pour ce groupe innovant du Michigan. La formation, ayant subi le départ de quelques frères d’armes, semble avoir voulu noyer son chagrin sur un The Serpent dans l’ère informatique ambiant, truffé de bidouillages électroniques, à la limite de l’anachronisme vivant. Servi entre deux disques durs, ce nouvel album visiblement préparé de longue haleine et avec une certaine minutie ne retrouve malheureusement pas l’énergie juvénile et la puissance d’un Of Love And Lunacy rencontré au hasard de myspace. Moins d’improvisation, moins d’imprévision au programme de ce nouvel album, branché sur secteur et malheureusement trop sage.

La revanche du serpent à plumes n’aura donc pas sonné comme l’aurait voulu le frontman T. Millers déployant en vain son coffre sur les 11 morceaux que forme cet ovipare. Album à la forme lyrique et reptile docile ayant mué à la lumière des productions actuelles bien de ce monde (Aiden, Lostprophets, The Devil Wears Prada et plus si affinités). Un regroupement de chansons larmoyantes et de trompe l’œil initié dès les premiers mesures par l’instrument de Ben Schauland. Un clavier omniprésent, censé combler ou améliorer une potion vitaminée bien fade. À l’image d’une entrée en matière insipide amenée par un titre éponyme sans teinte, on se laisse tirer par les guitares fluettes du groupe, élément jusqu’alors bien peu caractéristique du combo. Oreille tendue sur le single « Stay Captive », arme inédite des dance-floors de la cote-ouest ou encore « Dropped From The Cherry Tree », le sextet vient jusqu’à titiller les ardeurs des « guitar héros » sous des airs de conquistadors électriciens (« The River Song » et son affluent mielleux ; « The Wax Walls Of An Empty Room » et sa calvacade martelé).
Mais la nouvelle révolution de cet album et de ce son, si tenté qu’il fasse mouche, pourrait se résumer à la nouvelle configuration du line-up instrumenté par les seuls va et vient d’Adrian « Bone » Green à la batterie en lieu et place du regretté Barett (évoluant désormais au sein de Showdown), cogneur de fonds sans limites. Sans compter sur l’arrivée disgracieuse de Ben Schauland (clavier) et Steve Hetland (basse), laissant T.J. Miller seul rescapé de la formation originelle. Des mouvements ô combien douloureux laissant sur le carreau la véritable personnalité d’une structure jusqu’alors abrasive et accrocheuse, comme le pouvait être les morceaux « The Worst Is Yet To Come » ou « White Walls », ode juvénile testostéroné et dopé à la gonflette de salon.
Sur cet album, Still Remains a perdu ses principaux atouts et son intégrité rythmique tant accrocheuse que dynamisante. Les morceaux de fins, même doté d’une réelle finesse et davantage valorisé par quelques coups d’éclat (« Avalanche »), restent à l’eau de rose et servent la triste destinée d’un album terne et lisse. Tristement attardé également à l’image de l’avé « Maria » exécuté sous le balcon par le groupe, ou de la joyeuse farandole de l’amitié évoquée par le souffreteux « Dancing With Enemy ».

Amertume et peau de chagrin que ce nouvel album de Still Remains, ayant perdu son noyau dur, l’énergie et l’efficacité de ses débuts. Prise de virage jugée pourtant tranquille, Still Remains loupe le coche du troisième album et fonce droit dans le mur, que l’on aurait aimé pour le coup muraille du son. Le pont construit entre un Of Love And Lunacy, tracté dans la poussière et dans les watts, est mal négocié et fait place au final à un The Serpent en mélodies fleuries et en chansons fébriles. Un album, resté en dessous des prétentions affichées par le groupe, qui fût le premier, et malencontreusement le dernier faux-pas du groupe, avant de baisser définitivement et douloureusement le rideau.

1. The Serpent
2. The Wax Walls Of An Empty Room
3. Stay Captive
4. Anemia In Your Sheets
5. Maria
6. Dropped From The Cherry Tree
7. Dancing With The Enemy
8. The River Song
9. Sleepless Nights Alone
10. An Undesired Reunion
11. Avalanche

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