
U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Rien qu'à la lecture du nom du groupe, on est attiré par une curiosité malsaine, un enfant mort étant par essence ce qui touche le plus les gens, que l'on soit métalleux ou pas. Que l'on trouve cela de mauvais goût ou pas reste une question d'appréciation personnelle, surtout dans un milieu ou la provocation est de mise assez régulièrement. De la même manière j'ai beau me pencher sur la pochette, cette vision floue et étrange me laisse perplexe: kezako? Bon, on va dire que la première approche se fait dans la méfiance et surtout dans une multitude d'interprétations possible, surtout au vu du logo du groupe qui rappelle le style black métal ou encore le thrash d'il y a quelques années. Ce qui est confirmé par le t-shirt Nuclear Assault que vous pourrez voir sur la photo du groupe.
Mais il me semble quand dans le cas de Dead Child les apparences soient trompeuses, le fond du groupe vient du rock, soit c'est un rock très énervé mais c'est du rock. Alors ils ont grossi leur son et leurs compositions et ont transformé le tout en un disque qui fait une singulière apologie de quelque chose que l'on avait sans doute plus l'habitude d'entendre dans les années 80. Car en effet il y a deux aspects qui marquent la totalité de cet album: le son hyper rétro, que l'on croirait sorti d'un des albums de la Bay Area et l'ensemble homogène des chansons. Cette homogénéité se résumant aussi à deux caractéristiques: leur côté musclé, puisque mis à part le titre Armies Up Ahead, tout en arpèges et sans la moindre percussion, tout l'album concentre une démonstration de grosses guitares et de bonne vieille distorsion. La deuxième caractéristique sera cette façon de faire rentrer dans les oreilles et le cerveau de l'auditeur les riffs et la musique par une simplicité et une répétition des structures. Je ne pense pas que la diversité et la surprise soient les maître-mots du groupe, ici ils cherchent plutôt à enfoncer une rythmique dans le crâne, avec pas mal de puissance et parfois une nonchalance assassine. Le revers de la médaille en ce qui concerne leur méthode est l'impression d'unité qui règne sur cet opus, parfois on ne sent pas le changement entre les titres et on en vient rapidement à ne plus savoir où on en est. A d'autres moments, le fait de répéter la même structure nous conduit à prier pour qu'ils changent enfin et passent à autre chose (le dernier titre en et un flagrante démonstration). Cette impression a été plus forte en début d'album que vers la fin où les ambiances varient plus: du groove un peu sauce rock (Wasp Riot), de la rapidité (Angel of the Odd), de l'acoustique ( Armies Up Ahead)...
Mais si les premiers titres ont ce petit goût de « j'y reviens à foison », ils sont aussi ceux qui nous rappellent le plus la vague thrash des années 80 et cette fameuse scène californienne de la Bay Area. Depuis les groupes qui la composait ont évolué, se sont adaptés, se sont fondus dans la masse, mais ici c'est comme si Dead Child (pourtant originaire du Kentucky) avait décidé de rendre hommage à cette mouvance en plein revival (avec plus ou moins de succès d'ailleurs) en s'immergeant totalement dans l'esprit qui y régnait, ils en copient jusqu'au son, roots qui dessert leur musique à mon goût. En gros, ce que les groupes d'hier ont compris et intégré en développant la puissance et la rage en poussant le son d'aujourd'hui et bien nos enfants morts ne le font pas et le tout reste bien faiblard. La composition aussi sonne hyper rétro, en totale cohésion avec le son: comme ce dernier ne claque pas, et bien on a l'impression qu'ils passent en dessous aussi au niveau chanson, il est épais et au milieu de cette purée de pois, on ne trouve pas son compte. Certes il y a de vrais morceaux de bravoure comme Screaming Skull, mais ça ne passe pas, on cale, on a ce feeling garage ou oldie qui ne me marque pas du tout. Même remarque pour la voix, un peu criarde, mais aussi un peu faiblarde voire chevrotante (écoutez le début de Rattlesnake Chalice pour vous en convaincre), le timbre du chanteur étant tellement particulier que je crois fermement que soit on accroche soit on lâche, sans vrai juste milieu. En fait j'ai l'impression qu'il a voulu jouer dans une cours qui n'est pas la sienne, alors sans vraiment remettre en cause sa qualité, c'est plutôt la pertinence du choix qui me laisse de marbre. Un des effets pervers de ce genre de son est que parfois j'ai l'impression de ré entendre des vieux titres de Judas Priest, ou même de Iron Maiden aux moments les plus calmes (pas la peine de vous énerver je sais que ce n'est pas du thrash!), rétro mais pas forcément désagréable.
En fait en guise de conclusion, il semble que ce disque soit arrivé entre les mauvaises mains, ce voyage en arrière ne me convient guère et au final cela faisait longtemps que je n'avais pas zappé tout au long d'un album en me disant: « ouais bof, ya quoi après? ». cet album est réservé à un public trop restreint pour qu'il ait un vrai intérêt et surtout pour s'inscrire dans son époque, ce qui semble une première étape avant de pouvoir prétendre à la marquer (l'époque).
01. Sweet Chariot
02. Never Bet The Devil Your Head
03. Twitch of the Death Nerve
04. Screaming Skull
05. Rattlesnake Chalice
06. Eye To The Brain
07. Armies Up Ahead
08. The Coldest Hands
09. Angel of the Odd
10. Wasp Riot
11. Black Halo Rider





