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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Birds Of Prey

Sulfur and Semen

LabelRelapse Records
styleSouthern Metal
formatAlbum
paysUSA
sortiefévrier 2008
La note de
U-Zine
6/10


U-Zine

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Birds Of Prey est ce que l’on pourrait aisément qualifier de formation hétéroclite. Non pas par une soudaine et impressionnante diversité de ses compositions, mais bien par le déploiement d’un collectif de musiciens aux horizons des plus divers. Qu’il s’agisse ici d’Erik Larson d’Alabama Thunderpussy, de Bo Leslie de The Last Van Zant, ou encore de Summer Welch de Baronness et de Dave Witte de Municipal Waste, tous contribuent, grâce à leur passé et à leurs expériences, à la modélisation du son d’un collectif de haute volée, immédiatement embauché par Relapse Records.
Alimentés par quatre regards différents portés à la noble discipline musicale, les oiseaux de mauvaise augure semblaient néanmoins débuter timidement la nouvelle année, avec un album sans grande surprise, contrairement au Weight Of The Wound des années passés. Oui, car si leur précédent album permettait de suivre très rapidement les chemins empruntés par le groupe dès les débuts du disque, Sulfur and Semen joue, certes, la carte de la franchise et de la directive, mais laisse apparaître un album sans grandes surprises et bien trop linéaire pour être crédité de la plus belle manière qu’il soit.

Des surprises il y en a pourtant sur cet album composé de 12 morceaux à la teneur féroce et accablante. Avec « Bleed, Blister and Cum » et « Show Him The Ground », imposant une chape de plomb peu commune et chargé de préparer l’entrée en piste des artistes, on était en mesure de se dire que l’on tenait forcément le revival d’un genre élevé dans la plus grande Tradition du Death et du Southern.
Que nenni, à vouloir jouer les apprentis sorciers, les Américains essayent en vain, mais finalement ne se rapprochent jamais des effets escomptés, restant toujours dans une singulière copie d’un Southern impétueux, d’un Death pachydermique, de riffs épiques et d’un parfum généreusement orienté Old School.
Reste que l’ensemble de l’album lasse et finit par faire décrocher l’auditeur sur « Where Black Lungs Don’t Breathe », « Lice Halo » et ses consorts, placés dans un ventre mou béant que constitue le milieu de l’album. À tel point que certaines parties de guitares ne cessent de se rappeler entre-elles et que l’inextricable fourre-tout de compositions finit par amener des solos pas tout à fait légitime et rassurant pour l’avenir.

Cependant ne pas trouver de franches qualités et de points positifs à cet album seraient en soi ne pas creuser profondément les 42 minutes édifiantes de l’album. Car si l’album n’atteint pas les sommets escomptés, que peuvent aisément rafler les formations respectives des quatre membres, l’album se trouve être dans un esprit Death’n Roll tout à fait accrocheur, personnel et même pertinent.
Sur ce point-là, la batterie est martelée à souhait dans sa nature implacable et amène un groove nécessaire à la tenue de route de la formation, rattrapant pour le coup les embardées violentes et précipités de ses compositions photocopiées.
De biens meilleures compositions viennent se greffer à l’apogée de l’album et des titres légèrement plus atmosphériques et plus adaptés font agréablement leur apparition, servant le dessein funèbre du groupe. De « To my victims’ Families » jusqu’au titre final « Liquor Blisters », les titres sont mieux amenés par un chant moins apostrophé, plus rocailleux et se calant parfaitement sur les derniers assauts sonores de la batterie et de ses couleurs développées.

Après une prise de température difficile et houleuse, le dernier album des Birds Of Prey se révèle de moins bonne facture que son aîné. Non pas que les idées viennent à manquer chez cette équipe d’acousticiens confirmés, mais réunir tout ce petit monde face à des opinions divergentes et des fortes têtes, n’est pas chose aisée.
Jusqu’au-boutiste dans sa conception et de ses sons, on lui reprochera de n’avoir pas un seul instant, su révéler de réels éclairs de génie et également de n’avoir pas pu s’imposer en qualité de véritable petite bande-annonce de l’horreur.

1. Bleed, blister or cum
2. Show him the ground
3. Mentoring the mongoloids
4. Turning big rocks into little rocks
5. Murder the homeless/Burn the upper class
6. Where black lungs don't breathe
7. Lice halo
8. Satisfy the 45
9. To my victims families
10. Over fucked and underage
12. Liquor blisters

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