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Victor Lafuente, adorateur de la Déesse à six cordes, propose une nouvelle offrande à sa Divinité. « Six Strings For One Heart » est l’hommage d’un homme au service de la guitare. Les douze titres de cet album instrumental nous emmène dans un univers propre au guitariste. Si des influences sont bien palpables, le français apporte un sérieux plus aux compositions. Cependant, même si le Saint Père est à mes yeux Jimi Hendrix, je ne m’intéresse pas énormément aux guitar heroes : ne comptez donc pas sur moi pour vous citer des Vai, Petrucci ou autre Malmsteen.
Loin des paillettes et de la surenchère du guitar hero traditionnel, Victor Lafuente frappe là où on ne l’attendait pas. Sur « Six Strings For One Heart », il met en oeuvre ses talents au service de la musique et non l’inverse. Le résultat ?! Des morceaux où groove et feeling trouvent parfaitement leur place. Riche de ses diverses sources d’inspirations, il propose un premier effort plein de maturité et qui en surprendra plus d’un.
Rapidement, l’auditeur se laisse entraîner par les premiers titres envoûtants et plaisants. L’écoute de cet album ne demande pas une attention particulière, il se déguste tranquillement aux rythmes des riffs, soli et autres envolés lyriques. Que ce soit à la guitare électrique ou à l’acoustique, Victor a un feeling indéniable. Ses racines métal l’aident quelque peu dans la structure des compositions et pour les soli. Pour l’acoustique, ses origines hispaniques ont raison de lui. Si vous êtes amateurs de guitare, vous allez être servis : tapping, sweeping, soli,… tout y passe ! La musique, très riche, est un melting pot entre moult styles musicaux tels que le métal, le rock, le jazz, le funk, la fusion ou encore la world. C’est dire la richesse des titres !
La guitare, élément central des morceaux, domine l’album mais les autres instruments ne sont pas en reste. Adrien Pichon (batterie) se montre plutôt agile et s’adapte sans trop de mal au style imposé. De nombreux autres musiciens ont aussi participé à ce one man band : on retrouve ainsi en guest un pianiste/claviériste et plusieurs percussionnistes. Une voix apparaît même sur "Serial Thanks", celle de Laurence Bietiger. Ce titre, le dernier de l'album, est à mi-chemin entre le coup de maître et le flop. Le concept consiste à nommer, derrière un fond musical lounge/jazzy, les différentes personnes ayant aidées Victor Lafuente dans la réalisation de cette galette… L’idée est bonne mais donne un aspect un peu amateur à l’album. Il se rattrape avec une autre bonne idée, celle d’expliquer dans le livret quand, comment et pourquoi il a écrit telle ou telle chanson.
Victor Lafuente met son talent aux services de la musique et à la beauté de celle-ci : il ne sombre jamais dans la démonstration implacable de la plupart des guitar heroes. Les influences sont multiples et jouent pour beaucoup dans la beauté de cette œuvre, même si certains éléments arrivent sans crier gare (le passage jazz sur "Positivinfluence"), les enchaînements se font eux forts bien fait. Malgré ces - très - bons points, l’ensemble manque un poil de professionnalisme. Certaines erreurs ("Serial Thanks") et un artwork qui aura pu être bien plus travaillé mettent un frein à la consécration du guitariste. Toujours est-il que « Six Strings For One Heart » regorgent de riffs et de mélodies à tomber par terre. Il manque encore un petit quelque chose pour devenir grand…
01. Delirium Tremens
02. For One Heart
03. Mister Groove
04. Seize Saisons
05. Six Strings
06. Perfect Day
07. Hommage (Hommage to Shawn Lane)
08. Bailadora
09. Positivinfluence
10. Aquatic Visions
11. Tutti Frutti
12. Serial Thanks