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La première fois que j’ai vu la jaquette de cet album, je me suis dit: “Je sais pas pourquoi mais je sens que ça va pas être gentil ! ». En plus, avec un titre comme « Death Is The Communion »…Ca ne laisse pas perplexe très longtemps ! Je ne me suis pas complètement trompée je dois dire ! Rien qu’avec le premier morceau, « Fury Whip », je suis tombée dans une sorte de brouillard sonore, épais et assommant, qui parfois se retourne contre vous avec une face assez furieuse.
Quand on entend une chose pareille, on se renseigne tout de même parce que ça intrigue. Et là, quand vous voyez le nom de Matt Pike qui s’affiche, forcément, tout s’éclaire. Pour la petite histoire, ce monsieur, au poste de guitariste, n’est rien d’autre qu’un des membres du groupe pionnier de stoner, Sleep. Si vous aimez le stoner aux allures un peu psychédéliques et que vous ne connaissez pas encore ce nom, je ne peux que vous inviter à y jeter une oreille parce que c’est drôlement excellent. Mais revenons en à High On fire…
Si ce dernier se revendique plus comme un exercice de son que comme un groupe, cela peut se comprendre par cette recherche dans la profondeur et le grain des sonorités. La musique a cette épaisseur propre au genre tout en s’écrasant dans une lourdeur étudiée. Il faut dire que l’album est produit par Jack Endino (Nirvana, Soundgarden) donc, pour le coté enragé, on est tranquille. « Headunter » est une belle petite démonstration de puissance avec une batterie à l’attaque écrasante (par moment, elle me fait penser à du Mastodon) ou, encore, « Cyclopian Scape » avec ses riffs monstrueux.
Ceci étant dit, ce petit travail ne s’arrête pas là. High On Fire laisse des espaces de respiration pour nous éviter d’étouffer sous cette masse oppressante. Une interlude comme « Khnarad’s Wall » ou un titre comme « DII » sont bien construits et offrent des petites relances mélodiques et aérées. De même, si vous voulez vous évader un peu, « Ethereal » joue avec l’hypnotique et vous emmène plus loin sur la route de la communion. Il ne tient qu’à vous de ne pas vous perdre. Ceci étant dit, si vous avez déjà survécu à la pièce maîtresse, ô combien dévastatrice, qu’est « Death Is The Communion », je ne me fais pas trop de souci pour votre cas…
Pour un quatrième album studio, on a donc de quoi s’occuper. Cependant, derrière cette musique qui semble mouvementée, demeure un certain paradoxe : Sous les vagues puissantes, on a l’impression de faire un peu du sur place. Je pense que le chant joue là dessus. Matt se démène certainement sur ses parties vocales mais je trouve qu’elles manquent de nuances. Du coup, au bout de quelques chansons, on ressent une sorte de monotonie. De même, l’aspect écrasant brouille certains passages et les rend un tantinet pompeux. Là est en partie toute la difficulté du genre, maintenir la clarté sous l’épaisseur.
Néanmoins, cet opus est tout fait bon et s’écoute avec plaisir. La communion se fait à notre dépend…
1.Fury Whip
2.Waste of Tiamat
3.Death Is The Communion
4.Khanrad’s Wall
5.Turk
6.Headhunter
7.Rumors of War
8.DII
9.Cyclopian Scape
10.Ethereal
11.Return to NOD