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La Biélorussie n'est pas morte. Il existe bien quelques groupes de BM qui produisent régulièrement des disques et qui se sont fait doucement connaître au-délà de leurs frontières ; Infestum est de ceux là. Après Last Day Before the Endless Night en 2003, la formation minskoise signe chez Blood Fire Death Productions, subdvision de Det Germanske Folket, et sort un second album intitiulé Ta Natas.
A première vue, la pochette, le titre de l'album et le livret ne donnent pas très envie d'écouter ce disque, et la seule chose qui suicite l'intérêt serait à la rigueur la nationalité du groupe... Ben oui, c'est toujours intéressant de découvrir des groupes d'un pays dont on ne connaît quasiment pas les productions. Et on diraît pas, mais selon ses membres, Infestum est un groupe de pagan black metal. Pourtant, l'intro aux choeurs de voix liturgiques et le black metal crade et brut qui suit n'ont rien de pagan. Il y a certes quelques passages trompeurs avec le rythme de batterie typique du pagan que l'on retrouve chez moult groupes tels que Graveland ou Cruachan, mais le genre pratiqué par Infestum est globablement gras, déguelasse et ne reflète pas trop l'étiquette pagan dont il se réclame. Mais ça ne veut pas pour autant dire que cet album est moisi... Au contraire. Ta Natas n'est pas le type d'album qui va révolutionner le genre metal, mais comme on dit, ça se laisse facilement écouter... La voix de Ion the Saint est trafiquée mais se révèle somme toute assez peu commune et même sympathique tant son timbre est arraché et dissonant. Les influences de leur nouvel album sont assez diverses. Les guitares nous arrosent de riffs blackisants, mais aussi heavy, thrashy, voire même rock ("Legon in Me"). De plus, l'abondance de nappes de synthé qui assaillent chacun des morceaux font d'Infestum un groupe de black à tendance symphonique. On pense parfois à Limbonic Art, Emperor et même Nokturnal Mortum - seulement pour le synthé - et par ailleurs, Infestum a des relents électro ("Oblivium"). Pour finir, Infestum intègre de nombreux samples à leur musique, comme les choeurs de voix liturgiques qui apparaissent au début et à la fin du disque et qui se conforment bien à leur musique.
Infestum combine plusieurs styles et le cocktail ne met pas l'eau à la bouche. Mais au final, ils s'en sortent plutôt bien et on se laisse facilement entraîner à l'écoute de ce second album. Malgré certains aspects qui sortent de l'ordinaire, Ta Natas ne reste pas très original et l'omniprésence du synthé, bien qu'il ne soit pas insupportable non plus, freine un peu mon engoument. Ta Natas a du bon comme du mauvais, dispose de plusieurs atouts mais même s'il aurait pu être mieux, il reste un album bien sympathique.
1. To the Master of Life (Intro)
2. Te Deum
3. Masquerade
4. Legion in Me
5. On Wings
6. For Those Who...
7. I'll Close My Eyes
8. Razor to Throat
9. Dark Passage (inst.)
10. Ta Natas