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jeudi 6 juillet 2017

Download Festival 2017 - Jour 3

Download Festival - Brétigny-sur-Orge

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Lactance : Dernier aller-retour à destination de Brétigny-sur-Orge. Après avoir affonté un samedi particulièrement mouvementé, cette dernière journée s'annonce très clairement comme la plus calme et la plus détente de notre weekend. Notamment en raison de la baisse d'affluence, plutôt agréable ceci dit pour conclure ces trois jours de festivité. Sans plus tarder, on vous propose donc de clore le chapitre de cette deuxième édition du Download.
 

Rise Of The Northstar
Main Stage 2
14:40 > 15:30

Schifeul : Le dimanche commence avec le concert de la frustration, car j’vous prie de croire que j’ai très mal vécu le fait de devoir me ronger le frein avec mes béquilles, alors que ma seule envie était d'aller foutre le zbeul dans le pit. Et y en a eu du foutoir, avec un Again and Again qui ouvre le bal tout en puissance. Bon, on remarque aussi que Vithia n’est pas très juste sur la voix, mais il compensera tellement par une présence explosive que, clairement, ballek. Enchaînant les titres de son premier album, Welcame, ROTNS va demander circle pit sur two-step récoltant toujours une énorme réponse de la part du public. C’est d’ailleurs assez ouf de voir le groupe que tu as vu dans des salles qui n’ont pas une capacité de 100 places dans un gros fest à faire jumper plus de monde que certains groupes établis depuis plus longtemps. Alors qu’on arrive à la fin du set, Vithia prend la parole pour annoncer qu’il est content de terminer ici la promotion de l’album Welcame, et que le groupe va s’envoler vers les États-Unis pour enregistrer son nouvel album avec Jo Duplantier. Après ça, on a droit à un Demonstrating My Sayan Style où le groupe nous propose de faire une Slipknot, qui sera suivi par la quasi-totalité du Download (sauf moi quoi…) afin de nous offrir un final de ce morceau en chaos total.

Le groupe quitte une première fois la scène, puis revient alors que Brice entame l’intro de What The Fuck. Comme ça, après nous avoir fait une Slipknot, ROTNS joue un morceau dans l’esprit du groupe de l’Iowa. Après que l’on se soit égosillés à coup de "pow pow pow", Rise Of The Northstar conclut son set sur Bozozoku afin qu’on jette nos dernières forces dans un pit en furie. Enfin, pas moi, je dois juste me contenter de faire des hooohooohoooo et c’est déjà très bien. Encore un excellent concert des ROTNS, du genre où tu regardes ta montre à la fin pour voir s’ils ne barrent pas un peu vite tellement t’as rien vu passer… Enfin bref, encore une fois, ils nous prouvent que leur succès n’est pas usurpé et on attend la suite pour voir ce qu’ils ont encore sous la pédale.

Again and Again
Sound of Wolves
Samuraï Spirit
Welcame (Furyo State of Mind)
Demonstrating My Saiya Style
What the Fuck
Bosozoku

 

Suicide Silence
Main Stage 1
15:30 > 16:10

Lactance : Ayant seulement assisté aux cinq dernières minutes de Rise Of The Northstar, c'est en compagnie de Suicide Silence que débute vraiment ma troisième (et dernière) journée du Download. Pour être franc, je ne suis pas un très grand connaisseur, ni du groupe, ni de sa discographie, ce qui m'entraîne à aborder ce premier concert plutôt à l'instinct. Mais avec un arsenal de breakdowns plein à craquer et quelques titres bien remontés comme il faut (dont You Only Live Once, venu engloutir tout sur son passage dès le titre d'ouverture), il est vrai que le deathcore des Américains a tout de même de quoi convaincre un minimum en live. Surtout au détour de ces passages qui contractent bien les biceps avant de tout dégommer, cimentés par les growls puissants et les screams porcins de Hernan Hermida (qui se démène pas mal pour faire oublier l'abscence du regretté Mitch Lucker). 

En revanche, lorsque Suicide Silence cherche à nous appâter avec quelques titres extraits de son dernier album, c'est une autre paire de manche. En particulier sur la fameuse Doris, où le combo de Riverside tente, non sans peine, de marcher sur les plates-bandes d'un certain Deftones. Le talent en moins, les riffs aseptisés en plus. En tout cas je comprends mieux pourquoi le morceau s'est pris une grosse shitstorm, vu la purge dont il retourne. Mais en dehors de ce petit accident de parcours, les Américains auront globalement fait leur job pour préparer le terrain avant Architects. C'est le principal.

Schifeul : Dur de passer après un tel tour de force et celui qui s’y colle, c’est Suicide Silence, qui attise pas mal ma curiosité après l’ultra shitstorm que les Américains se sont pris à la sortie de leur dernier album. Et ça démarre très, très mal, avec un chanteur qui part dans des cris aigus insupportables ! Et ce n'est pas une histoire de goût, je sais qu'il y a ce type de chant dans Suicide Silence, non, c’est juste que là, c’est très mauvais ! Dommage, car on a la machine à patates qui déroule et rien à déclarer non plus sur les autres chants. Enfin ça, c’est jusqu’à ce qu’ils nous jouent Doris ! Suicide Silence, c’est censé être tout de même un minimum la bagarre et là si le départ du morceau fait plutôt le taff, dès qu’on arrive au refrain c'est foutu. Déjà que je venais en curieux, mais ce genre de truc ça fout un peu la motivation en l’air !

Suicide Silence repart ensuite sur un plus vieux titre, mais le cœur n’y est plus. Allez hop, cassos ! Sinon parait qu’eux aussi ont fait une Slipknot. Ce n'est donc pas une nouvelle lubie purement française.

 

Architects
Main Stage 2
16:10 > 17:00

Lactance : Né en 2004 de l'autre côté de la Manche, Architects constitue aujourd'hui le haut du panier en matière de metalcore européen et n'est pas prêt de lâcher l'affaire. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais pas manquer le passage des Britanniques sur la Main Stage 2, en ce milieu d'après-midi de plus en plus torride, où le soleil n'épargne désormais plus personne (ou presque). Et comme la dernière fois à la Cigale, où je les avais croisés en première partie de Parkway Drive, le combo originaire de Brighton n'y aura pas été de main morte pour proposer un show exceptionnel et savamment rythmé.

De l'intro punitive de Nihilist aux refrains percutants de Gravedigger, en passant aussi par l'incontournable Naysayer, les Anglais ne cherchent pas midi à quatorze heures, en sélectionnant pour nous les meilleurs titres extraits de leurs deux derniers albums (Lost Forever // Lost Together et All Our Gods Have Abandonned Us). Pourtant pas toujours facile d'accès - même quand on pense en terme de metalcore - Architects parvient assez rapidement à apprivoiser les spectateurs, en provoquant également de gros ravages du côté du pit, grâce aux rythmiques saccadées et discontinues des guitares, accordées très bas pour un maximum de groove (comme certains groupes de djent). Une atmosphère souvent pesante et anxiogène en somme, toutefois libérée par quelques nappes ambiantes plus éthérées, qui permettent au public de retrouver son souffle à certains moments, avant de replonger dans un véritable chaos sonore.

Visuellement, inutile de vous dire que ça en jette aussi un max. Fidèle au poste et plus déchaîné que jamais, c'est bien sûr Sam Carter que l'on retrouve à la barre sur scène, pour nous faire bouger tout au long du set. Toujours un sourire aux lèvres lorsqu'il s'adresse aux spectateurs, le frontman s'investit chaque seconde dans son concert, en nous offrant également une performance remarquable au chant, grâce à ses screams qui allient violence et émotions. En particulier sur le dernier morceau Gone With The Wind, dédié à la mémoire de Tom Searle (ancien guitariste du groupe, décédé en 2016), pendant lequel Carter donne toutes ses tripes, en puisant dans toute sa rage. Une fois n'est pas coutume, seuls les jeux de lumière se feront donc cruellement regretter cette fois-ci, à cause de la luminosité ambiante. Franchement dommage car, pour avoir expérimenté les stroboscopes du groupe en salle, les lights apportent un vrai cachet en plus en live. À part ça, Architects nous aura délivré un set quasi parfait dans l'ensemble, devant lequel on ne peut que s'incliner.

Schifeul : J’arrive devant la Mainstage 2 à la fin de Phantom Fear d’Architects, groupe que je connais assez peu. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est pas avec ce concert que je vais m'y intéresser plus en profondeur. En effet, le son est assez immonde et de ce que j’arrive à comprendre, on a droit à un Sam Carter un peu à la ramasse sur le chant. Un peu dans la continuité de Suicide Silence en gros ! Pour ceux qui pourraient penser que je rage, j’étais avec une petite fan pour qui il a été impossible de rentrer dans le concert tant ce n’était pas agréable à écouter.

J’essaie tout de même de rester le plus longtemps possible sans réelle conviction, avant de partir péniblement du concert car des soucis pour le retour m'obligent à me barrer tôt ; ça sera donc l’ultime concert que je verrai du Download. Dommage pour Carpenter Brut et c’est parti pour la route de la défaite jusqu'à la navette avec matos et béquilles…

 

Suicidal Tendencies
Main Stage 1
17:00 > 17:50

Lactance : Pas le temps de se remettre de nos émotions : on enfile son bandana et on détale au pas de course pour ne rien rater de Suicidal Tendencies. À peine arrivés sur scène, Mike Muir et ses sbires nous annoncent immédiatement la couleur en commençant par un You Can't Bring Me Down des plus efficaces, rallongé de quelques minutes pour jeter encore plus d'huile sur le feu. Après cette intro de fou furieux dont seul ST a le secret, les Américains ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin en gardant quelques gros classiques sous la main, dont Trip At The Brain, War Inside My Head ou encore Subliminal. Bref, un véritable cocktail de riffs explosifs et d'énergie brute qui nous tombe sur le museau et qui castagne comme prévu.

Résultat, ça commence aussi à remuer comme jaja dans le pit, où les moshers et les crowdsurfers sèment une pagaille absolue, sous l'approbation de Dean Pleasants. Toujours dans les parages, Mike Muir s'en tient quant à lui à sa traditionnelle séance de jogging (en tapant un 800m toutes les dix secondes), sans oublier de faire ses petites mimiques habituelles (comme la danse "je trie mon linge", pour paraphraser mon collègue Schifeul). Néanmoins, l'attraction du jour se trouve aujourd'hui derrière les fûts, puisque vous n'êtes pas sans savoir que Dave Lombardo est désormais le batteur titulaire de Suicidal. Planqué derrière sa batterie, l'ex-numéro 4 de Slayer s'est en tout cas parfaitement adapté à son nouvel environnement, même si l'envie lui prend parfois de donner un petit coup d'accélérateur sur la double pédale (façon Angel Of Death). 

L'un des points-clés de ce concert, c'est d'expérimenter enfin les pistes du dernier album, World Gone Mad, avec son titre phare Clap Like Ozzy. Un nouveau morceau bien meilleur que ce que pouvait réserver ceux de 13 en son ensemble, et qui prend tout son sens en live grâce aux slaps monstrueux du bassiste Ra Diaz (#slaplikest). Autrement dit, ST aura cassé la baraque sans aucune autre forme de procès.

 

Mastodon
Main Stage 2
17:50 > 18:50

Lactance : Changement d'ambiance et de style, puisqu'on s'intéresse maintenant au cas de Mastodon, que je n'avais pas croisé sur ma route depuis un petit bout de temps à vrai dire. Mais ayant beaucoup apprécié leur dernier effort, c'est avec un plaisir non dissimulé que je retrouve les Américains devant la Main Stage 2. En parlant justement du fameux Emperor Of Sand, le combo d'Atlanta ne laisse tout bonnement rien à désirer pour nous retranscrire l'intensité de son dernier chef d'oeuvre. Que ce soit l'arrivée en trombe sur Sultan's Curse, les riffs démoniaques et exquis d'Andromeda, sans oublier le tube de l'été Show Yourself, il va sans dire que ce nouvel opus est une perle d'efficacité en live. À n'en pas douter une traître seconde.

Mais le principal atout de ce set, c'est aussi de voir Mastodon varier les plaisirs selon son humeur et son envie, sans se reposer toutefois sur ses lauriers (pas la peine de quémander un Blood & Thunder, un Crack The Skye ou un The Motherload, c'est niet aujourd'hui). Effectivement, si Emperor Of Sand représente la colonne vertébrale idéale de ce set, les Américains ne se privent pas pour autant, en nous déterrant en parallèle quelques trésors enfouis dans leur discographie. À l'image de la piste instrumentale phénoménale Bladecatcher, dénichée parmi les titres les plus frappadingues de Blood Mountain, puis surtout d'Ember City (!). Un de mes titres préférés du groupe ever qui, sur le moment, me transforme presque en vraie groupie (en même temps, comment ne pas tomber sous son charme ?). 

La petite cerise sur le gâteau, c'est aussi de constater à quel point le groupe s'éclate toujours autant sur scène. Alors que plein de groupes de leur calibre peinent à rester sur la même longueur d'onde, après des années et des années de vie commune, il n'en est rien pour les quatre membres du mastodonte. Pas besoin de scruter les moindres faits et gestes sur scène pour se rendre compte que la complicité et le partage sont encore le ciment du groupe. Mention spéciale enfin à Mother Puncher, dernier morceau, mais non des moindres, qui aura ponctué un set d'exception.

 

Prophets Of Rage
Main Stage 2
19:40 > 20:55

Lactance : 19h40, il est temps de faire un dernier saut du côté de la Main Stage 2 pour le concert événement de Prophets Of Rage. Né sur les cendres de Rage Against The Machine, force est de constater que la mayonnaise a bien pris pour le nouveau supergroupe à la mode, qui comprend également dans son line-up Chuck D (de Public Enemy), ainsi que B-Real (de Cypress Hill). Deux légendes du rap old-school venus remplacer le chanteur Zack de la Rocha, qui ne fait pas partie de l'équation ce coup-ci. Mais pas la peine de se voiler la face : on sait tous que ce que veulent les fans ce soir, c'est retrouver leur souvenirs d'ado au son des plus grands hits de RATM. Il faut dire que Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk n'ont pas remis les pieds dans les salles et les festivals français (tout les trois réunis) depuis 2008. Soit une paire d'années maintenant, obligeant ainsi les trois larrons à rattraper le temps perdu comme il se doit.

Les sirènes retentissent et c'est tout le crew des Prophets Of Rage qui vient envahir la Main Stage 2, le poing levé en signe de ralliement, en entamant sans plus tarder le morceau éponyme de leur prochain album. Une entrée en matière qui promet pour la suite, d'autant plus que les Américains ont l'air déterminés à foutre un bordel monstre avant Green Day. C'est dans cette ambiance de folie que les prophètes continuent donc de prêcher la bonne parole, en sortant également le gros matos sur Testify, complété quelques minutes après par Guerilla Radio et Sleep Now In Fire (pendant lesquelles Tim Commerford fait des merveilles avec sa basse bien funky). Évidemment, on ne change pas une équipe qui gagne lorsque le groupe nous embarque sur Take The Power Back et Bombtrack, qui n'ont rien perdu de leur rage, vingt-cinq ans après la sortie du tout premier album de RATM

Tout au long du set, les Prophets Of Rage n'hésitent pourtant pas à sortir de leur zone de confort, en expérimentant quelques covers bien vénères de Public Enemy et de Cypress Hill. Et le moins qu'on puisse se dire, c'est que ça marche comme sur des roulettes, puisque le public se prête au jeu et s'enjaille à fond sur Insane In The Brain ou bien Bring The Noise, en jumpant encore plus comme des dératés.

En tout bien tout honneur, la palme de l'homme de la soirée reviendra quand même à Tom Morello. Paré de sa casquette et de ses lunettes d'aviateur, le guitariste est une véritable bête de scène comme on n'en fait plus et renvoie au placard tous les guitaristes apparus ce weekend, fort de son style toujours aussi inimitable (et qui défonce naturellement tout en live). Entre les solos de Know Your Enemy, la petite battle avec le DJ (façon Guitar Hero 3), le wak wak waka wak wak de Bulls On Parade, jusqu'au moment ultime où le guitariste retourne son instrument en dévoilant un "Fuck Trump" (le money shot à ne pas rater pour les photographes), on ne compte plus le nombre de mandales distribuées par le leader du groupe en l'espace d'une heure et quart. N'oublions pas de mentionner enfin le petit instant émotion en fin de set, marqué par un hommage émouvant à Chris Cornell, avec une reprise de Like a Stone d'Audioslave. En résumé, Prophets Of Rage aura donc vaincu par KO ce soir, en faisant monter l'adrénaline jusqu'à la toute dernière seconde.

 

Green Day
Main Stage 1
21:00 > 23:30

Lactance : Sans transition, on enchaîne avec Green Day pour le dernier round de la soirée (désolé par avance pour les fans de Carpenter Brut, déjà vu plusieurs fois récemment). Quatre mois après sa dernière date à Bercy, le trio américain est bel et bien de retour par chez nous, afin de mettre un petit coup de boost aux ventes de son dernier album : Revolution Radio. Un opus que je n'ai pas pris le temps d'écouter – comme les précédents remarquez - étant donné que mes années pop punk sont loin derrière moi à présent. Mais ça ne fait rien, c'est tout de même marrant d'avoir l'occasion de chroniquer du Green Day sur Horns Up (excuse de fragile). D'autant plus que, contrairement à Linkin Park et à SOAD qui ont joué près d'une heure et demie chacun, les Californiens ont le feu vert ce soir pour privatiser la Main Stage de 21h00 à 23h30. De quoi susciter curiosité et interrogation.

Après une première intro sur Bohemian Rhapsody (chantée à tue-tête par la foule), puis une deuxième sur Blitzkrieg Bop (avec un mec déguisé en lapin venu shaker son booty), suivi d'une troisième (sur le thème principal de Le Bon, La Brute et Le Truand), ça y est, Green Day surgit enfin sur scène en balançant la sauce sur Know Your Enemy. Le premier titre d'une très longue liste ce soir (25 au total !), suivi quelques minutes plus tard par Holiday, Letterbomb ou encore Boulevard Of Broken Dreams (sorti il y a déjà 12 ans, ce gros coup de vieux !). Niveau efficacité et fan service, rien à redire pour l'instant : les Californiens se positionnent clairement sur du quali.

Sur le devant, comme sur les côtés de la scène, Billie Joe Armstrong prend très au sérieux son rôle de rockstar, en prenant souvent la pose et en bougeant sans arrêt (jusqu'à nous perdre parfois), devant un parterre de fans hystériques et réceptifs à la moindre blague (soigneusement préparée). En effet, inutile de se le cacher, le concert de Green Day s'inscrit comme un pur show à l'américaine, avec tout ce que cela implique. À savoir des petites phrases toutes faites comme susmentionné (du style « Vous êtes géniaux, vive la France », « Le rock peut tous nous réunir » ou le désormais célèbre « Fuck Donald Trump »), quelques effets pyrotechniques pour épater la galerie, des t-shirts launchers, des questions/réponses avec le public sous forme de "hey oh", sans oublier les fans invités sur scène pour venir jouer aux côtés du groupe (excellent moyen pour permettre au spectateur de s'identifier à l'heureux élu-e). Vous l'aurez sans doute compris, c'est très gadget et c'est sûrement too much parfois. Mais contrairement à la prestation apathique au possible de Blink 182 avant-hier, ça fonctionne auprès du public concerné et ça reste un minimum vivant.

Même au bout d'une heure et demi de show, alors qu'on pourrait croire que Green Day a épuisé tout son stock de tubes, le trio au trente ans de carrière ne semble accuser aucun coup de mou. D'une part en enchaînant habilement quelques covers (Hey Jude, Satisfaction), pour convaincre les plus vieux de pas déconner et de rester un peu plus. D'autre part en invitant le saxophoniste Jason Freese à partager la scène, pour interpréter le morceau King For A Day (qui nous embarque pour du ska punk). Pour ma part, je décide de pas trop jouer les fifous, en attendant sagement jusqu'au premier rappel avant de quitter la Base Aérienne. D'ailleurs, ça tombe bien, car les Américians libèrent enfin American Idiot et Jesus Of Suburbia lorsqu'ils reviennent sur scène (bigre, je pensais pas qu'ils allaient la jouer du haut de ses 10 minutes). Tout compte fait, ce concert aura donc été une expérience plutôt enrichissante, au delà de la simple nostalgie suscitée et des affects purement personnels en jeu.

 

Conclusion: Voici la fin de cette deuxième édition du Download Festival. Le principal défi était de gommer les soucis d’organisation de l’année précédente, surtout sur un nouveau site avec une affluence plus importante. Si ce fut globalement le cas et que le séjour s'est avéré bien plus agréable qu'en 2016, il reste toujours des choses à améliorer. Cela va du prix des conso au bar jusqu'à l’arrivée sur le site, afin de ne plus revivre l'ultra frustration d’être bloqué dans les bouchons alors que l’on voit les Mainstages de la fenêtre de la voiture.

Festival orienté "mainstream", avec la puissance Live Nation, le Download a su ramener d’énormes têtes d’affiche. Si certaines ont rempli leur rôle comme il se devait (Slayer, Green Day), d'autres ont déçu avec des prestations pas toujours à la hauteur (System Of A Down, Blink 182). Cette image de festival mainstream sera tout de même cassée par certains groupes moins connus, au style que l'on imaginait pas forcement sur ce festival (Nostromo, Code Orange), mais ce n'est pas encore maintenant que le festival pourra faire de l'ombre au Hellfest.

Avec ses 120 000 entrées sur les 3 jours alors que l'édition précédente tournait autours des 100 000, le Download Festival semble s'être inscrit dans le paysage Metal français. Pour savoir s'il se pérennisera, il faudra attendre la troisième édition, dont les dates sont déjà fixées au 15, 16 et 17 juin 2018. Le Download Paris égalera ainsi le nombre d'édition du Sonisphere France avant que le festival ne disparaisse de la circulation.