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Des hymnes à la résistance?? Serait-ce un clin d'œil ou une moquerie envers leurs compères thrasheurs d'Arch Enemy (anthems of rebellion) que les autrichiens de Wolfpack Unleashed a souhaité en intitulant leur premier album de la sorte? Il faut bien préciser que ce sera le seul parallèle tiré entre ces deux formations puisque musicalement on ne navigue guère dans les même eaux.
Pour leur premier album, WPU a bien fait les choses, et si vous aimez le thrash à consonance mélodique, vous allez retrouver tout au long des presque 45 minutes que durent l'album toutes les composantes du style que l'on va tenter d'évoquer dans cette chronique. Mais avant d'explorer l'intérieur, on commence par un classique chez moi: le visuel. Et là, quand on a juste la pochette cartonnée du promo, il n'est pas aisé de comprendre en quoi consiste le concept développé par le groupe, il faut fouiller sur leur site et lire leur Foire Aux Questions qui prend un peu l'auditeur pour un neuneu et considère qu'il ne sait pas glaner des infos sur un site. Donc ils se sont amusés à rédiger une fausse interview expliquant tout du concept au nom en passant par l'adresse où l'on peut trouver leurs produits dérivés et les dates de sortie de l'album. Un peu con mais c'est concentré en une seule page, alors c'est parfait pour les fainéants dans mon genre. Si l'on revient à la pochette et son histoire, on retrouve les fabuleuses idées de résistance à la pensée unique et l'oppression des masses par la mode et les média; tout ça est bien bateau mais bon, il ne manquerait plus qu'on s'intéresse aux paroles!
Musicalement parlant, on invoque encore une fois le grand ancien Testament, qui aura vraiment marqué les esprits pour se retrouver dans les influences de chaque groupe se rapprochant de près ou de loin du thrash. Mais ils en sont de dignes héritier, ils ont su faire de leur musique un mélange détonnant. Bon ne vous attendez pas à quelque chose de révolutionnaire ou d'innovant, WPU est juste un groupe proposant une musique archi-carrée, avec des riffs de tueurs qui vont décrocher quelques salves de heabanging dans les pits, je pense à Killing Fields. On retrouve dans le son les caractéristiques du genre: ce son un peu claquant et un peu gras avec une emphase particulière sur le jeu de pied du batteur qui donne en grand partie la patate de la musique. Alors si on pense à Metallica dans sa grande époque thrash mixé à du Kreator on ne sera pas dans le faux.
L'esprit est respecté tout au long de l'album, agrémenté ça et là de gimmicks qui vont ravir vos oreilles, le tout servi par de bonnes harmoniques entre les gratteux qui sont loin d'être manchots. On ne coupe pas aux soli pour enfoncer le clou du mélodique, mais ils n'abusent pas trop quand même. On sent que le groupe veut marquer les esprits et rentrer dans les charts des métalleux grâce à des chansons comme Religion of control qui sont vouées à devenir des hymnes de live. La voix un peu entre deux eaux du chanteur (un peu éraillée et tendant sur le grave) s'allie parfois à merveille avec une grosse voix death pour faire rebondir une mélodie, un riff, une partie. Le tout est cinglant, bien pesé, même s'il faut dire que parfois les poncifs du genre ne sont pas évités (l'intro orientale de religion of control », ça commence à devenir un passage obligé...). Ce que l'on ressent aussi c'est que pour une première production, ils sont rentrés dans le panneau du « on fait ce que tout le monde fait », Napalm a du arriver les bras ouverts pour trouver une formation fraîche qui pourra alimenter le marché d'un nième production power-thrash-metal. Et dans un genre qui connaît une expansion sans limite où chacun apporte sa pierre, j'espère que la situation dans laquelle s'est mise WPU ne lui sera pas fatale.
Car des qualités ils en ont, mais de là à se démarquer de la masse, il y a un grand pas. Musicalement cet album rentre parfaitement dans les exigences du genre, c'est béton, bien écrit, bien produit, joué avec énergie et pour cela il mérite votre attention et une bonne note. Mais à l'époque du grand marché de la musique où on écoute deux fois avant de jeter, il coûtera à WPU des efforts incommensurables et peut-être un changement de vocaliste (même s'il est original, il reste un point faible du groupe pour moi) pour rester en haut de l'affiche. Mais il me semble que ce serait une erreur de passer à côté!
01. Last Dance Of A Dying King
02. Religion Of Control
03. Next Victim
04. Killing Fields
05. Disgrace Erased
06. Warzone
07. To Challenge Death
08. Eroica
09. Wolfpack Unleashed
10. Religion Of Control (bonus full version)