
U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
C’est avec une certaine fierté que Ferret Records nous présente son dernier-né, Bless the Fall, jeune groupe originaire de Phoenix en Arizona, et adulé dans un style bercé entre metalcore et emocore.
Suivant les traces de ses aînés (Underoath, et The Used pour ne citer qu’eux), Bless The Fall, digne rejeton de Myspace Music, nous gratifie d’un tout premier album, His Last Walk, diablement bien produit et incroyablement mature pour un jeune quintet.
Explosif et excentrique, cet effort côtoie les meilleures productions metalcore tout en y incorporant une patte personnelle construite sur différents styles accrocheurs, et bien évidemment vendeurs. Du Screamo à la Pop, le mélange des styles s’opère avec vigueur sans toutefois laisser la part belle à une impression de nouveauté.
« A message to The Unknow » est le premier morceau à ouvrir ce bal démoniaque. Tambours battants, voix hurlée viennent aiguisés nos oreilles tout en diffusant un metalcore riche en sonorités. Les plans que nous offre le combo sont habillements construits et positionne les deux guitares comme l’élément moteur du travail de composition que nous livre le si jeune groupe.
Bien que très directes et mélodieuses à l’excès sur le titre « Could Tell A Love », les 6 cordes finissent par laisser en marge une section rythmique en reste. La basse se fait discrète, submergé par le flot électrique des aigus et des harmonies.
Privilégiant le coté mélodique de leur œuvre, le quintet n’en n’oublie pas pour autant ses racines et dévoile de temps à autres quelques rares instants de brutalité et de rage. « Guys Like You Make Us Look Bad » et ses gimmicks récurrents en est un parfait exemple. Le meilleur morceau de l’album s’exécute avec une simplicité déconcertante tout en mariant rage et douceur inégalée.
Une douceur largement mise en exergue grâce au chant clair du sieur Craig, mèche et look emo en avant.
Autour de paroles optimistes et intimistes, le frontman réussit à apporter de temps à autre une touche de fraîcheur intéressante sur des compos telles que « Higinia » ou « Rise Up » sous couvert d’un lyrisme maîtrisé. On lui préférera néanmoins sur le long terme le chant hurlé, couvrant davantage l’espace musical et demeurant moins irritant sur les différents titres énergiques essaimés sur tout l’album.
Malgré tout, nous ne sommes pas en présence du tout nouveau groupe révolutionnaire et novateur par excellence. Armé d’un album où tous les titres ne sont que pâles copies conformes, l’écoute devient vite lassante sur des plans maintes et maintes fois reproduits et le plus souvent piqués aux pairs de la discipline.
Les américains poussant le vice encore plus loin en incorporant des éléments technoïdes et autres samplers en vogue sur « Time Like This » ou encore « With Eyes Wide Shut ». À mi chemin entre Underoath et Enter Shikari, les ressemblances sont nombreuses et des plus trompeuses.
Alors que le groupe avait démarré de manière tonitruante, la fin de l’album s’essouffle et perd la fougue et l’excentricité qui lui allait pourtant si bien. Les derniers titres de l’album finissent par ennuyer, et le trop grand nombre de ballades soporifiques nous laisse un goût amer et fade dans la bouche. (« Pray » ; « Wait For Tomorrow »)
Venus chasser sur des terres déjà conquises, je ne donnais pas chère de la peau de Bless The Fall et de son premier album extrêmement bien léché et produit à outrance.
L’euphorie ambiante vis-à-vis du groupe passée, nous pouvons effectivement dresser un bilan plus que mitigé vis-à-vis du premier album du jeune groupe de Phoenix.
Embourbé dans un style ayant atteint ses limites, His Last Walk s’inscrit dans une lignée malheureusement trop prévisible et cousue d’avance. Et malgré quelques titres d’ouverture de bon augure, ce bloc de 12 chansons dépourvues de véritable identité sonore nous confine dans un univers insipide et sans grande ingéniosité.
Un album en demi teinte donc qui ne laissera à coup sûr pas de trace indélébile dans le paysage du metalcore, mais qui officiera en terme de premier essai pour une formation qui ne manquera pas d’évoluer et de mûrir.
1. A Message to the Unknow
2. Guys Like You Make Us Look Bad
3. Higinia
4. Could Tell A Love
5. Rise Up
6. Times Like These
7. Pray
8. Eyes Wide Shut
9. Wait For Tomorrow
10. Black Rose Dying
11. His Last Walk
12. Rise Up (Acoustic) - Bonus Track





