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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Hemlock

Bleed The Dream

LabelCandlelight Records
styleThrash/Groove Metal
formatAlbum
paysEtats-Unis
sortiejuin 2007
La note de
U-Zine
5.5/10


U-Zine

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Venus tout récemment défendre leurs prétentions en live sur notre vieux continent, c’est avec un nouvel album en poche que les américains d’Hemlock refont parler d’eux. Remarqué outre atlantique aux cotés de Slayer et de Lamb Of God, la formation originaire de Las Vegas, déterminé à sortir de sa chape underground, nous gratifie d’un album flirtant avec les actuelles production locales.
Et il faut dire que les 4 gars ont soigné leur nouvelle galette. Remixage, remasterisage, ré-enregistrement et morceaux bonus sont autant d’atouts à mettre à l’actif de ce « Bleed The Dream » côtoyant la sueur et l’énergie du live.

44 minutes d’un heavy brutal, catchy et énervé auront eu raison du pauvre petit auditeur que nous sommes, en parvenant à mieux dessiner le son d’un groupe quasi inconnu en France.
Et pour notre première approche avec le combo du Nevada, c’est un déluge sonore façon char d’assault que l’on reçoit en guise de bienvenue. « My Eyes Itch » ouvre l’opus de fort belle manière en apportant un nombre incalculable de plans bruts et durs, appuyés par des guitares incisives et un martèlement de toms en règle.
Un batteur mis rudement à l’épreuve, et principal instigateur du vacarme d’Hemlock sur le pêchu « Weakman Suicide » qui n’est pas sans rappeler le hardcore d’Hatebreed ou d’un Biohazard ressuscité.
Les influences sont très présentes et l’on aurait apprécié un peu plus de folie dans l’originalité des arrangements. Et tout particulièrement sur les vocalises de Chad Smith. À mi-chemin entre un Cavalera des grandes heures et un Gary Meskil de Pro-Pain, le frontman se cherche, ne se trouve parfois pas, et finit par nous irriter sur des morceaux tels que « Nobody’s Know », « Jacob’s Ladder » ou encore « Piepbomb ». Titres sans grande saveur et constituant le ventre mou d’un album varié, hétéroclite et sans grande cohérence.
« Bleed The Dream » s’apparente en effet à un formidable fourre-tout, où la cohabitation de différents styles et genres déroute, gêne et dérange notre frêle audition. Du HxC (« Suffocate The Truth ») au Heavy brutal pour le morceau éponyme, en passant par le Néo avec le certes bon single « Becoming », l’auditeur se trouve décontenancé, et finit par se noyer dans cette mixture sonore. Véritable pot pourri de styles, ce nouvel album peine à rester dans une même et unique dynamique d’ambiance.
Un mélange des genres qui, mieux agencé, aurait pu être apparenté à une force, mais qui à ce jour ne laisse qu’un sentiment d’exploration et de tâtonnement de la part du combo.

Ce florilège de dissonances laisse tout de même la part belle à de bons morceaux, où toute la puissance du cogneur mérite d’être soulignée comme sur le titre « Raze To The Ground » agrémenté d’un pont mélodique tout droit tiré du « South Of Heaven » d’un certain Slayer.
Le morceau « The Platinium Lie » parvient également à nous tirer de notre torpeur ambiante. Intelligent et habillement emmené par une voix claire et dansante, le titre réserve son lot de surprises, ponctué par un final apocalyptique débuté à 3 :14. Espérons que celui-ci constituera dans un futur proche, un point d’accroche et une base pour l’avenir des compositions d’Hemlock.

On piochera par conséquent (et si le cœur nous en dit) dans ce « Bleed The Dream », toujours avec l’intime impression que la formation nous remet sur bandes un condensé de ses quelques années de carrières, saupoudré de deux bonus largement dispensables. La faute indéniable à un disque ré-enregistré et remanié, mieux produit, mais dénué de sa totale fraîcheur et d’une cohérence certaine. Reste à espérer que la formation trouvera temps et lucidité entre deux tournées, pour tenter de tirer les conclusions d’un album étonnement disparate.

1. My Eyes Itch
2. Weakman Suicide
3. The Platinium Lie
4. Nobody Knows
5. Jacob's Ladder
6. Pipebomb
7. Suffocate The Truth
8. Bleed The Dream
9. Becoming
10. Raze To The Ground
11. To The Nines
12. Crooked Smile