Chronique Retour

Livre

21 mars 2017 - Pamalach

Duff McKagan

How To Be A Man (et autres illusions)

LabelCamion Blanc
styleAutobiographie
formatAlbum
paysUSA
sortiejanvier 2017
La note de
Pamalach
6.5/10


Pamalach

"Les vrais savent, les vrais font".

A l’instar d’un Izzy Stradlin qui donnait souvent l’impression de débarquer d’une autre planète, Duff McKagan a toujours été l’outsider de Guns n’Roses. A l’époque d’"Appetite", les points de divergence entre les musiciens étaient ténus dans la mesure où ils étaient tous accros à la défonce et affichaient la même attitude provocatrice et je m’en foutiste. Au fur et à mesure que les excès ont diminué et que le succès a commencé à effectuer son travail de sape, Duff a donné à voir et à entendre une attitude et un caractère différent de ses petits camarades. Là où Slash et Axl couvraient plus ou moins habilement certains aspects de la vie du groupe, Duff pouvait balancer de sacrés dossiers et révéler quelques pépites sur l'histoire et les habitudes du combo. Héritage de son passé Punk ou honnêteté plus chevillée au corps que ses collègues, Duff montrait un certain recul sur le succès qu’il vivait, le bassiste soulignant tous les paradoxes et la folie dans laquelle ils évoluaient. Mais ça, c’était avant le split, la désintoxication et la rédemption, étapes déjà largement traitées dans son premier bouquin « C'est si facile (et autres mensonges) ». En reprenant ses études et en donnant à fond dans le sport, Duff s’est sauvé et a pu repartir vers de nouveaux projets tant musicaux que familiaux. Toujours comme son camarade Izzy Stradlin, il en est revenu à jouer dans de petites salles et à publier des albums plus confidentiels, bien moins ambitieux que lorsqu’il jouait avec GNR. Mais passer de la défonce la plus totale à une sobriété germanique ne se fait pas toute seule et quitter les planches du L.A Stadium pour atterrir dans un bar de 600 personnes à Madrid peut quelque peu « Jet lager » le musicien qui ne s’est pas préparé. Duff nous explique donc comment il fait au jour le jour pour mener sa vie de musicien itinérant allié à un respectable père de famille. 

« C'est si facile (et autre mensonges) » se focalisait sur son passé dans GNR et sa phase de rédemption post-défonce, « How To Be A Man » nous propose de le suivre à travers une tournée européenne, la route lui donnant l’occasion de pouvoir développer des idées plus générales sur la vie et l'impact qu'elles ont eu à travers son histoire personnelle. La majorité du contenu a donc vocation à expliciter comment les outils qu'il s'est fabriqué au jour le jour ont contribué à son développement personnel, Duff s’appuyant sur des exemples concrets pour asseoir ses réflexions. Sa lutte incessante contre ses vieux démons et la façon dont il contourne les obstacles sont racontés afin que chacun puisse y trouver un écho et ainsi construire ses réponses personnelles. Si le père McKagan balbutiait déjà ces schémas de pensée dans le précédent bouquin, il va beaucoup plus loin sur « How To Be A Man », GNR ne représentant qu'une faible partie des paragraphes de ce livre. Cependant, le livre prend un contour particulier dès lors que Duff évoque son retour dans GNR le temps de quelques shows en Amérique latine. Les roses reprennent alors le contrôle et toute l'artillerie GNR réenclenche la bonne vielle machine à remonter le temps. Et c'est là que le livre prend une tournure ironique car le bouquin à été écrit avant la "réconciliation" du trio Axl/Slash/Duff et leur retour vers les plus grandes salles. GNR colle donc encore fortement aux basques du bassiste et nul doute que même si il à réussi de belles choses dans sa vie, dès qu'il cause Guns, il attire plus mon attention que si il parlait de n'importe quel autre sujet. Krist Novoselic a dit un jour que lorsqu'il écrirait ses mémoires, Nirvana ne représenterait que quelques petites années de sa vie... mais que cela serait celles ci qui feraient vendre le bouquin. Sans prendre ses lecteurs au piège d'une demi madeleine de Proust rosienne, Duff nous amène vers les routes qui l'ont conduit à une forme de sérénité... avec toute la coolitude qui est la sienne et avec son style... ouh Yeah !