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mardi 10 janvier 2017

Stonewitch

Aymeric & Romain

Nostalmaniac

Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)

Pictavicus Doomicus Metallicus ? Formé par Romain (ex-Manzer) et des ex-membres de Acarus Sarcopt, la formation poitevine Stonewitch a sorti durant l'été 2016 un premier long format vraiment convaincant « The Cross of Doom », enraciné dans le Doom 70's et la NWOBHM. Pendant que je peaufine la chronique, j'ai posé quelques questions à Romain et Aymeric...

Nostalmaniac : On a déjà pu parler de Stonewitch dans nos pages mais c'est notre premier entretien. Revenons donc à vos débuts. Vous vous êtes formés en 2014, c'est bien ça ? On peut dire que c'est sur les cendres de Acarus Sarcopt ?

Romain : C'est pas tout à fait les cendres car Acarus a un peu continué après. Moi, avant de créer Stonewitch j'étais dans Manzer et j'ai quitté le groupe parce qu'il y avait des problèmes d'emploi du temps. Je ne pouvais plus suivre autant les tournées et les concerts avec le nouveau boulot que j'avais. Du coup, avec Aymeric on avait déjà fait pas mal de concerts ensemble et on a voulu créer un groupe. On a parlé de nos influences à cette époque et on se disait qu'on aimerait bien faire projet différent. Plutôt que de faire du Metal extrême, faire quelque chose avec des plus vieilles influences donc du Doom 70's et du Heavy des années 80 et donc voilà. Acarus c'est vrai a continué un petit peu. Moi-même je suis venu après, j'ai fait quelques concerts à la basse avec. Après plus ça marchait, plus Stonewitch a pris de l'importance pour nous et du coup au bout d'un moment on a quitté Acarus pour se concentrer sur Stonewitch.

Aymeric : Comme j'étais sur Poitiers pour mes études on se voyait souvent avec Romain donc on a commencé à jamer et écrire des morceaux ensemble. En août 2014, on a enregistré la démo chez Fog qui joue dans Norman Shores et tient le Caveau studio. On va pas citer tous ses groupes, ça va prendre trop de temps. On avait Serge au chant. Il chantait aussi dans Acarus Sarcopt, c'est pour ça que tu as l'impression que c'est né des cendres. Donc Serge au chant et Fog à la batterie en musicien session. La démo est sortie un an après.

Romain : Stefano de Terror from Hell Records a bien aimé et du coup il nous a proposé de sortir la démo qui allait sortir huit mois après.

Quelles étaient vos influences au moment de la naissance de Stonewitch ?

Aymeric : C'était vraiment du Doom purement classique. Après, si je te cite les deux groupes principaux qui nous ont influencés c'est Black Sabbath et Candlemass. Et une petite touche Iron Maiden mais au départ on voulait rester Doom pur jus sans trop rajouter d'autres influences. On essayé de rester assez classique.

Romain : Après la démo, c'est Aymeric qui a vraiment composé beaucoup et pour l'album on sent des influences Heavy qui se sont rajoutées. Il y a toujours des passages Doom mais il y a aussi des passages plus rapides, plus influencés par Iron Maiden, Angel Witch, la NWOBHM. Du coup, ça faisait une synthèse de beaucoup d'influences anciennes. Assez naturellement on a intégré des touches Heavy et sur l'album je pense que ça s'entend pas mal. On retrouve des passages harmonisés à deux grattes qui sont caractéristiques de ce qui se faisait dans les années 80 surtout chez les groupes anglais.  

Vous avez tous des background différents...

Romain : C'était notre volonté de faire quelque chose qui changeait de ce qu'on a pu faire par le passé. Ce qui peut faire le lien c'est le côté authentique, plutôt ancien. On voulait faire du Doom dans l'idée Doom traditionnel. On adore le Doom mais c'est surtout le Metal en général. 

Aymeric : C'est tout ce qu'on écoute et ce qu'on aime vraiment.

Romain : On avait pas énormément d'expérience pour composer du Doom non plus. On est des amoureux de Metal donc ça s'est forcément élargi. Au-delà du Doom, on a les mêmes goûts.

Y a t-il un concept autour du nom du groupe ? Il fallait absolument un nom en "witch" ? (rires)

Aymeric : C'est un nom que j'avais trouvé au lycée. Je le trouvais cool même si y a pas forcément de signification derrière. Si c'est vrai qu'il y a eu une hype des noms en "witch", c'est aussi un clin d'oeil à Angel Witch. Si tu veux une signification simple du nom, c'est la sorcière défoncée. Enfin, ça devrait être "Stoned witch" mais c'est pas joli (rires).

Romain : Y a pas vraiment de concept au sens strict du terme. Il n'y a pas une signification cachée ou quelque chose d'hyper précis. Les premiers plans que m'envoyait Aymeric portaient ce nom-là donc c'est venu assez naturellement. Ca sonnait bien avec, oui, le petit clin d'oeil à Angel Witch donc c'était parfait pour moi.

Vous avez rejoint le label italien Terror from Hell Records, c'est eux qui vous ont contactés ? Comment se passe la collaboration ? 

Romain : C'est pas eux directement qui nous ont contactés. Quand on a enregistré les morceaux, on ne savait pas si on pourrait faire du live parce qu'on avait pas de lineup complet. On était satisfaits de la démo et on a contacté quelques labels en Europe, dont Terror from Hell Records. Stefano nous a répondu très vite et il nous a tout de suite proposé un deal. Il a été très motivé dès le début. C'est aussi un label que je connais. J'aime bien ce qu'il fait, les groupes qu'il produit. Pour l'album, c'était donc naturel. Le premier à qui on a envoyé l'album, c'est lui, comme il avait sorti la démo et puis il a bien aimé aussi donc c'est parti comme ça. Pour la collaboration, on s'entend bien, on est souvent en contact. Le truc qu'on aimerait faire c'est organiser une tournée, notamment aller jouer en Italie. On travaille là-dessus avec Stefano et Alessio de Violentor

Est-ce que votre premier album correspond à vos attentes avec un peu de recul ? Comment avez-vous travaillé dessus?  

Romain : On a beaucoup progressé entre la démo et l'album. Je ne vais pas dire que c'est plus sophistiqué parce qu'on fait pas du prog ou quoi. C'est surtout grâce à Aymeric qui a beaucoup composé par la suite. En fait, c'est vraiment lui qui a composé l'album. Quand je l'écoute, j'aime toujours autant les morceaux. On prend beaucoup de plaisir à les jouer encore et encore. En live, ça passe bien. On considère, même si c'est habituel de le dire, que tout ce qu'on sort c'est mieux que ce qui a été fait avant. Ici les trois morceaux qu'on a enregistrés récemment, il y a encore de la progression. L'enchaînement des riffs par exemple, c'est plus naturel. On n'a pas de gros regrets sur l'album. Non, on est vraiment contents. 

Aymeric : Notre manière de travailler, c'est comme beaucoup de groupes. J'enregistre des maquettes chez moi et après en répét on voit ça avec Joss (basse) et Cédric (batterie) qui apportent leurs plans pour dynamiser tout ça. J'ai commencé à écrire des morceaux, la démo n'était pas encore sortie et on a enregistré en octobre 2015.

Romain : Toutes les semaines ou toutes les deux semaines, Aymeric arrivait avec un nouveau morceau qu'on trouvait tous mortel. Du coup, c'est pour ça que ça a été vite. Ca aurait pris plus de temps sans lui.

Etes-vous satisfaits des retours ?

Romain : Oui, carrément. Que ce soit nos potes, même si c'est toujours un peu particulier car ils auront toujours du mal à te dire qu'ils n'aiment pas, ou d'autres personnes. Globalement, les réactions sont bonnes. Les deux trois chroniques bien pourries qu'on a pu avoir c'était des sites ou des groupes qu'on déteste, des trucs très très modernes. On ne demande pas à tous ceux qui aiment ce qu'on fait qu'ils partagent à 100% nos influences mais en même temps ça nous gêne si quelqu'un qui est dans le néo-metal ou le Black sympho n'aime pas ce qu'on fait. Après simplement, si un fan de Celtic Frost ou de Pentagram aime ce qu'on fait je suis content.

Aymeric, tu es le principal compositeur. Ce que j'apprécie c'est les quelques solos que tu distilles. C'est quoi tes influences guitaristiques ?

Aymeric : Il y a vraiment trois guitaristes que j'adore et qui m'influencent beaucoup. D'abord Michael Schenker pour ce qu'il a fait dans UFO et même sur le premier Scorpions (« Lonesome Crow »  sorti en 1972). Il est vraiment mortel. Je crois même que c'est mon préféré de Scorpions. Il a un jeu et un sens de la mélodie tellement particulier. C'est vraiment un Dieu. Alex Lifeson de Rush. Il a aussi un aussi un jeu très particulier. Sa façon d'utiliser les bends. Puis, Dave Murray d'Iron Maiden

Qui est à l'orgine de l'artwork de l'album ?

Romain : En fait, c'est moi. Je feuilletais un livre d'histoire sur des pratiques occultes en France et l'idée c'était de trouver quelque chose qui faisait assez ancien et en même temps assez sombre. L'idée c'était aussi vieille société avec ce qu'il peut y avoir de décadent dedans. L'inspiration vient d'une photo d'un vieux cabaret avec un espèce de violoniste qui apparaît super sombre. Tu sens que quelque chose ne va pas. Il est propre sur lui. Ca pourrait être presque dans la bonne société bourgeoise et en même y a quelque chose qui dénote un peu. Il y a ce côté décadent et moi je trouvais cette image mortelle. Après j'ai eu l'idée pour montrer le décalage entre l'apparence propre sur lui et décadent. La musique qui pouvait sortir de ça c'était la mort d'où le squelette qui émane en fait de la musique.

Vous préparez déjà son sucesseur. A quoi doit t-on s'attendre ?

Aymeric : La suite sera sûrement un EP. Trois nouveaux morceaux avec une reprise. On est pas encore fixé sur la reprise. Comme je disais un peu tout à l'heure, on part un peu plus dans la direction qu'on avait lancée avec « The Cross of Doom ». Des morceaux avec une bonne base Heavy traditionnel et on fait en sorte d'englober toutes nos influences. Y a un morceau qui sonne assez Scorpions avec une fin un peu plus dramatique. Un peu à la Dissection. C'est peut-être plus "experimental" on va dire. Je n'aime pas ce mot mais... Enfin, ça reste toujours dans un style bien Heavy.

Romain : Pour la première fois on a tout enregistré en live en fait. On a pas enregistré chaque instrument. On voulait un rendu assez dynamique. Et c'est vrai que quand t'enregistres la batterie, les deux grattes et la basse ensemble ça donne vraiment de la dynamique. Et sur les sons, notamment les solos, on a fait plus attention aux sonorités en tant que tel c'est à dire qu'on a pu essayer des solos avec différentes guitares et même différents amplis. C'est dans ce sens là que c'est plus experimental. Un des morceaux qu'on a enregistré ça me fait penser à du Uriah Heep que ce soit dans les sonorités ou dans l'ambiance. On a pris un peu plus de liberté dans le studio pour expérimenter certaines sonorités. Ce à quoi on peut s'attendre pour moi c'est la continuité du morceau-titre de notre premier album. 

Vous commencez à enchainer les live. Comment ça se passe dans le Poitou pour un groupe Doom ?

Romain : Comme beaucoup de groupes Underground c'est pas toujours facile de trouver des live. Je sais que t'es de Belgique et l'autre jour je parlais avec Lord Sabathan (Slaughter Messiah, Horacle, ex-Enthroned) qui me disait qu'en Belgique c'était difficile pour trouver des live. Nous c'est un peu la même chose. Dans le Poitou, il y a une scène Underground assez dynamique avec pas mal de concerts organisés. Y a quelques associations comme Anthems of Steel qui est dirigé par Hylde de Manzer qui m'avait remplacé quand je suis parti. Raise the Dead également. Il y a quand même des concerts assez souvent. En moins d'un an, on a pu faire plus de dix concerts ce qui pour un groupe de notre taille et de ce style-là est plutôt pas mal. Je pense que dans notre région on n'a pas à se plaindre. On a Shaxul de Manzer qui dirige le label Legion of Death. Il est hyper impliqué et nous permet une certaine visibilité dans la région. Là il a un projet de faire une compil' avec seulement des groupes de la région et des régions limitrophes. Des groupes du coin qu'il aime et donc sortir une compil' avec que des morceaux inédits. Je pense donc que c'est une région comme pouvait être la Bretagne avec des groupes comme Hexecutor, Perversifier, etc. Y a vraiment des coins où c'est assez dynamique. Le Nord de la France aussi avec l'époque de la péniche à Valenciennes. Le Poitou de ce point de vue-là ne s'en tire pas trop mal. 

Et hors-Poitou ?

Romain : Ca dépend. Nous jusqu'à présent ça a été assez simple dans le sens où on nous a pas mal contactés dès le début en fait. 

Aymeric : On avait pas forcément besoin de trop démarcher. 

Romain : Maintenant le défi ça va être de faire ce qu'il faut et de trouver de quoi sortir du microcosme poitevin. On a quand même quelques pistes. On a déjà joué au Mans avec les gars de Presumption qui sont de supers potes. On a des pistes pour jouer à Paris dans un fest Heavy Metal. Et puis là on travaille sur une tournée avec Manzer justement. L'idée ce serait de faire quelques dates en Italie. Une suisse. Une tournée de cinq-huit dates. Partir une semaine en gros mais c'est sur ça qu'on travaille.

Avec quels groupes vous aimeriez partager l'affiche ?

Romain :  Black Sabbath, Maiden(rires)

Aymeric : Comme ça à chaud, je pense à Hexecutor ou Iron Slaught... On va bientôt jouer avec Tentation, ça nous fait très plaisir. Il y aussi Hürlement avec qui on aimerait jouer. Un groupe de Heavy parisien. 

Romain : Sinon, ce qui serait cool c'est de jouer avec des groupes du label. On a pu jouer avec Black Oath, c'était vraiment excellent. Stefano nous avait parlé de partager l'affiche avec Abysmal Grief aussi. C'est des groupes avec lesquels on aimerait vraiment jouer. Pour le coup, Hexecutor c'est des super potes. On a joué ensemble plein de fois quand j'étais dans Manzer. C'est vrai que Stonewitch et Hexecutor, c'est deux styles différents mais dans le cadre d'un fest, pourquoi pas. Sinon bizarremment les groupes avec qui on aimerait jouer c'est des groupes qu'on aime et avec qui on a déjà joué comme The Bottle Doom Lazy Band. C'était super important de jouer avec eux. Pareil pour Silver Machine et Manzer. On est plutôt dans cette optique-là. Jouer avec des gars qu'on apprécie, boire des bières, passer une pure soirée. Faire du Metal à l'ancienne avec des gens qui partagent nos valeurs et ce qu'on aime. Pas forcément de jouer avec un groupe célèbre ou super important. C'est plutôt que le courant passe. Des vraies soirées Metal.

Tu as rejoint récemment Fall of Seraphs, tu peux nous présenter ce projet très différent de Stonewitch ?

Aymeric : Fall of Seraphs c'est donc un projet Death Metal old school assez influencé 'ricain même si y a quelques touches Black. J'ai rejoint le groupe l'été dernier. C'est Vincent, le batteur de Silver Machine, qui l'a fondé. Après le split de son précédent groupe Offending, il avait toujours envie de jouer du Death donc il a monté ça en 2014 je crois. Dans le lineup, il y a également des membres de Ad Patres et d'Ossuaire. Je sais pas si tu connais, c'est du Death old school aussi. Vraiment excellent. Là on enregistre la démo, les prises de chant on été faites. Ca ne devrait pas tarder à sortir. En septembre prochain je pense que ce sera disponible. Attendez-vous à du Death bien putride et bien old school !

Et toi Romain, un autre projet ?

Romain : Oui et non. En fait j'avais quitté Manzer car j'avais un nouveau boulot et ça me prend vraiment beaucoup de temps. Et du coup, je préfère me concentrer à fond sur un groupe sinon je n'ai pas le temps de tout faire, ceci dit vu qu'on passe du temps à écouter de la musique et à en jouer, on jame avec Cédric et Aymeric sur du Thrash. Du Thrash old school. Aymeric à la guitare. Cédric à la batterie et moi basse/chant. Pour l'instant on passe notre temps à jamer ou à faire des reprises. Mais c'est dans l'optique de s'amuser après on sait pas si ça va devenir un truc plus sérieux. C'est vraiment pour le fun. 

Romain : Donc peut-être que ça se finira sur une démo mais pour l'instant y a rien de concret. Il n'y a pas de nom, pas de dates. Puis, vis-à-vis de mon boulot je ne peux pas m'engager sur cinquante projets différents. 

A l'heure des bilans, c'est quoi vos coups de coeur de 2016 ?

Romain : (réfléchit) C'est horrible car ça pourrait nous faire passer pour des gars qui écoutent pas énormément ce qui sort mais....

Ou alors des vieilleries...

Romain : Ca fait un peu vieux con mais je m'apperçois que la plupart du temps j'écoute des trucs assez vieux.

Aymeric : Sinon il y a l'album de Silver Machine. Il est vraiment excellent. C'est du Heavy ultra classe. Ca chante super bien, ça joue bien à tous les niveaux. Il a vraiment une identité. L'album d'Hexecutor aussi. C'est jouissif. Du Thrash à fond la caisse avec des touches Speed. Les solos sont juste terribles. Sinon c'est pas une nouveauté mais « Endless Skies » de Ashbury. J'ai découvert y a pas très longtemps. C'est vraiment terrible. De pures leads et des lignes de chants magnifiques. La claque.

Romain : Si je dois en dire trois, ce que j'écoute beaucoup en ce moment c'est « The Evil One » de Roky Erickson. Un de mes albums préférés. « Storm of the Light's Bane » de Dissection. J'ai jamais trouvé mieux. Et pour finir, le premier The Devil's Blood que j'aime énormément. Donc c'est assez écléctique. Après je pourrai t'en citer d'autres. J'écoute tout le temps du Sodom, du Maiden ou du Judas Priest. Mais si je dois garder trois albums ce sera ceux-là. 

C'est quoi votre avis sur la presse spécialisée Metal en France (papier ou numérique) ? Vous avez l'impression qu'ils soutiennent vraiment l'Underground ?

Romain : Si on parle des gros médias. Ca faisait longtemps que j'avais pas pris un magazine comme Metallian ou Rock Hard car justement je m'y reconnaissais pas forcément dans ce qu'ils faisaient. J'ai acheté un des derniers Metallian car ils chroniquaient l'album de Stonewitch. Je l'avais pris pour avoir un souvenir. Et je suis assez content de voir quelque chose comme ça. Allez, il y a encore cinq ou six ans tout le truc ça allait être sur Cradle of Filth ou Within Temptation. Des trucs que je déteste. Même pour un gros média comme ça c'est plutôt pas mal parce qu'il y a vraiment maintenant des pages Underground. J'ai l'impression qu'il y avait vraiment deux mondes différents entre les groupes qui tournaient et qui sont sur des gros labels et les gens de l'Underground. C'est un peu le syndrome Hellfest. Ca faisait plusieurs années que je n'y allais pas car je me rendais compte sur trois jours, les derniers où j'y étais, j'allais voir un ou deux groupes maximum sur les grosses scènes car ça me plaisait pas. Je trouve qu'il y a un certain recentrage. Y a l'idée que le Metal ben forcément y a des groupes vendeurs mais tous ces groupes-là ont commencé dans des caves, des bars ou des garages. Des gens qui s'investissent dans la scène. Ca se resserre un petit peu. Après, j'aurai pas un avis super tranché car c'est une impression que je peux avoir sur certaines choses. C'est bien que des médias comme ça consacrent pas mal de pages à des groupes qui, à mon avis, il y a quelques années on en aurait jamais parlé. C'était vraiment pas le même public. Si tu voulais lire des trucs sur les groupes qui t'intéressent, tu prenais des fanzine papier fait vraiment de manière artisanale chez soi et qui avaient aucun rapport ou contact avec les gros groupes ou labels. Peut-être qu'il y a un certain revirement par rapport à ça. En tout cas, je l'espère vraiment. Donner de l'importance à des groupes honnêtes dans leur démarche. Ca se mesure pas au nombre d'entrées à un concert ou aux disques vendus.

Aymeric : En France on a toujours des mecs qui se bouge le cul pour sortir des trucs en papier. Je pense à ceux de Cryptic Propaganda. Ils prennent vraiment soin de faire quelque chose de bien et tous les groupes interviewés sont intéressants. Tu sens que c'est fait par des passionnés. Il y a aussi Forever Ripping Fast qui est un peu plus orienté Thrash/Death. Je l'ai acheté plusieurs fois et tu sens vraiment la passion. Ce que tu retrouves pas chez Metallian. Quand tu lis les interviews, tu sens que les gars y poussent pas trop le truc. C'est plus fait comme un job que par passion. 

Je vous laisse le mot de la fin...

Romain : Merci à toi pour cette interview. J'aimerais beaucoup jouer en Belgique un jour. Je me suis toujours bien entendu avec les Belges que j'ai recontrés en concert ou ailleurs, je te parlais de Lord Sabathan par exemple. Il faut que les gars comme toi continuent de faire vivre l'Underground. 

Aymeric : Merci.

https://www.facebook.com/stonewitch.official/https://stonewitch69shelter.bandcamp.com/

Interview réalisée le 26 décembre 2016 par Skype