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Album

12 janvier 2017 - Pamalach

Dead Mountain Mouth

Phtos

LabelPeccata Mundi Records
styleDoom/Sludge
formatAlbum
paysFrance
sortienovembre 2016
La note de
Pamalach
7/10


Pamalach

"Les vrais savent, les vrais font".

Quand on connait un tout petit peu Dead Moutain Mouth, on sait que le groupe a toujours proposé des albums différents les uns des autres. Le dernier EP en date proposé par Lundi Galialo (Ze dude derrière ce one man band, officiant entre autre dans l'excellent et sludgy A Very Old Ghost Behind The Farm et le brutal Prognathe) proposait des pistes nouvelles par rapport aux deux premiers opus. Lourd, sinueux et globalement plus calme que ses aïeux, "Viae" inaugurait surtout des vocaux clairs et mélodiques qui permettaient à DMM de prendre un virage très intéressant où le musicien alliait un fort coté oppressif combiné à de sombres introspections. Miam, miam.

Avec "Phtos", Lundi Galialo accentue encore davantage ce qu'il avait commencé sur "Viae" en peaufinant ses mélodies et en aiguisant ses lames comme au tout début du groupe. Dès le départ sur "Born From Tides", il propose un chœur de voix harmonisée envoûtant puis dégueule ses primes influences Doom et Sludge en les arrosant copieusement de touches de Black Metal. La progression des titres est lente, complexe et tortueuse, et plusieurs écoutes attentives sont nécessaires pour arriver à assimiler l'univers et les subtilités de cet album. Bien que réjouissant, ce programme ne semble pas si révolutionnaire que ça quand on connait DMM, la nouveauté viendra du caractère épique des mélodies de guitare et des voix claires. Si ces dernières sont assez éparses, elles rendent de manière éclatante, le reste du propos musical restant lourd, agressif et bardé de lignes de chant hurlantes et écorchées. L'impression claustrophobique et caverneuse renvoie directement à l'univers terreux de "Loka", la clarté de "Crystalline" se muant en arpèges de guitare calmes et feutrés. Mais même dans ces moments là, la tension ne lâche pas la pression et la différence d'émotion est tellement abrupte qu'elle ne permet pas vraiment à l'angoisse de s'évaporer. Bien grasses, les guitares proposent des riffs bien lourds qui semblent onduler tant de nombreux bends les font danser. On a du coup parfois l'impression de ressentir des hauts-le-cœur tant on est balancé de haut en bas avec la menace de s'écraser lourdement sur le sol. Ce riffing, assez inédit pour Galilao, permet à DMM de s'éloigner de ses autres projets, de l'ombre pesante de A Very Old Ghost Behind The Farm ou de la virulence de Prognathe. "Phtos" réussit donc le pari de continuer à asseoir l'identité de DMM tout en l'amenant vers de nouveaux horizons. Une fois encore j'ai envie de dire...

Réside cependant dans cet album quelque chose d'assez indéfinissable et qui rend "Phtos" âpre et peut-être plus exigeant à l'écoute que ses aieux. Est-ce le côté compact et homogène des compositions ? L'impression de prendre un coup d'épaule à chaque nouvelle rythmique ? Se dégage en tout cas quelque chose d'assez malsain et d'inconfortable... et qui fait ressembler certains segments à de sombres coulées de lave infestées de cadavres putrides. Les vacances à la montagne, c'est quand même autre chose...

 

Track list :

1 - Born from the tides
2 - Delusions and ghosts
3 - A call
4 - Up to the sun
5 - Rejoice
6 - Burst
7 - Sermo in monte
8 - Axis Mundi
9 - The waste land