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jeudi 8 décembre 2016

Rise Of The Northstar + The Great Divide + The Butcher's Rodeo @Paris

Trabendo - Paris

Michael

Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.

Dire que cette date était attendue est un doux euphémisme. Le phénomène Rise Of The Northstar est en route depuis de nombreuses années désormais, mais semble prendre un essor considérable dans l’hexagone et, d’ailleurs, par-delà les frontières. Après une prestation XXL au Hellfest, on avait tous hâte de revoir le groupe dans un cadre plus intimiste, correspondant d’ailleurs mieux à l’ambiance du groupe.

Retour sur cette soirée en textes et en images.

The Butcher’s Rodeo

La première partie était assurée aujourd’hui par The Butcher’s Rodeo, groupe qualifié de « Hobocore » par ses membres, dont certaines têtes ne sont pas inconnues. Le combo étant effectivement mené par Vincent (Aqme et Noswad) au chant, mais également composé de Kwet (StrikeBack) et Tonio (SeedFromTheGeisha) aux guitares, Thomas (VeraCruz) à la batterie, et Julien à la basse.

Autant le dire tout de suite, je n’étais pas été très fan de la musique du groupe, variant entre le hardcore et le rock/punk très énergique. Mais alors, quelle énergie ! Du début à la fin du set, le groupe n’aura cessé de jouer juste, propre et de livrer une prestation de nature à chauffer à blanc une salle du Trabendo qui se remplissait petit à petit.

À cette musique ultra dynamique et à ces mouvements sur scène s’ajoutent tout ce que l’on peut apprécier dans ce genre musical, à savoir un message positif. Les sourires et la volonté de s’amuser sont constamment mis en avant par un Vince et un Julien qui s’adressent au public régulièrement. Et le public répond présent en jouant déjà des coudes et du headbanging. Le titre Eye Of The Storm semble ravir son monde avec une surdose d’énergie dans la fosse qui vient me rappeler qu’être au premier rang sans crash barrière, c’est l’assurance d’avoir des bleus partout.

Tradition oblige, après une petite descente dans le pit du guitariste, c’est finalement tout le groupe qui termine sur un joli tapis déposé pour l’occasion (batterie y compris !), pour le dernier titre qui aura vu le public du Trabendo faire un circle pit autour du groupe. Un moment fun, frais, qui nous rappelle que la musique est avant tout la célébration de la vie, tout comme un exutoire. Preuve en est que l’on peut apprécier un concert pour ce que nous propose le groupe, même si l’on n’adhère pas à la musique.

Setlist :
Little Death
Eye of the Storm
Repent & Honor
Conundrum
Spoiler
Good Fuckin' Luck
HMS Hope
Redemption Cay
My Vengeance

The Great Divide

The Great Divide est un groupe parisien de hardcore moderne que l’on a pu déjà voir se produire, ici et là, dans des soirées du genre. Le groupe distille un hardcore qui a souvent été comparé à celui des Canadiens de Comeback Kid, bien que le dernier EP du groupe, White Bird, s’en soit écarté pour trouver un son vraiment unique. La musique du groupe est assez agressive, mais néanmoins mélodique, en essayant de trouver un juste équilibre entre, d’une part, émotions et harmonies et, d’autre part, moshpart et sing along, car on est quand même dans du hardcore !

Le résultat est plutôt pas mal, même si, là encore, cela ne correspond pas nécessairement au genre de hardcore que je me plais à écouter. Quoi qu’il en soit, le groupe aura encore davantage dynamisé le Trabendo, bien aidé par un son correct (dans les premiers rangs en tout cas) et une énergie folle sur scène. Mention spéciale au bassiste qui n’aura cessé de sauter partout.

Une prestation qui a en tout cas eu le mérite de chauffer une salle qui n’en demandait pas tant, les premiers slams arrivant. Le chanteur, Seb, invitant régulièrement les premiers rangs à participer, ce que certains fans du groupe ne se sont pas privés de faire. En somme, une prestation fraîche et dynamique, qui nous rappelle que la scène hardcore française est bien vivante.

Rise of The Northstar

En tout juste quelques années, le groupe Rise Of The Northstar est passé dans une autre dimension. Qu’on le veuille ou non, le groupe fait beaucoup parler de lui, tant de par son originalité avec de nouveaux codes dans un genre ultra balisé, qu’en raison du fait que ce groupe parle à toute une génération. Le groupe ne fait évidemment pas l’unanimité, entre ceux qui ne trouvent pas leur compte musicalement, ou qui trouvent le tout un peu ridicule (Français qui font du hardcore dédié principalement au Japon, le tout avec un accent « street »), et ceux qui sont rassasiés et contents de voir un groupe français percer en livrant des prestations XXL. Car c’est là que le groupe met tout le monde d’accord. Que l’on aime ou pas la musique du groupe, difficile de renier que les Parisiens sont plus que solides sur scène. Du mouvement, un son bien lourd, et des prestations portées par un Vithia qui devient, d’année en année, la plus parfaite des vitrines pour ce groupe.

De mon côté, je suis pleinement convaincu par le talent de ce groupe. Tout y est, en réalité : sing along (Demonstrating My Saiya Style !!!), moshparts, des riffs ultra entraînants (Again and Again notamment) et une identité propre. Le groupe est devenu une valeur sure du genre en France, sans l’aide de personne, et ne le doit qu’à sa propre persévérance et à son propre talent. Et, rien que pour ça, ils méritent notre respect.

Quoi qu’il en soit, le groupe démarre en trombe en arrivant sur scène avec un enchaînement du démon Again and Again et Bejita's Revenge, où tout le public se déchaîne en labourant délicieusement les côtes des premiers rangs pressés contre la barrière. À peine quelques secondes et l’on comprend l’effet ROTNS : la quintessence même de la fête musicale. Et ce n’est certainement pas le titre Sound of Wolves, et son breakdown qui aura causé 300 jours d’ITT cumulées, qui aura fait redescendre l’intensité et le mercure.

Le son est bon, les décors sur scène le sont également, les lights ne sont pas bonnes pour les photographes, mais excellentes pour l’ambiance. C’est la guerre dans la fosse : circle pits, slams à tout va. Le tout harangué par un Vithia particulièrement en forme qui ne cesse de gesticuler sur scène en visant le public. Finis les problèmes de dos, le chanteur livre une très bonne prestation, le public ne cessant de manger dans sa main et de répondre à ses moindres désirs.

Le groupe a en effet fait face à un public chaud, entièrement acquis à la cause des Franciliens. Il aura suffi d’entendre et de voir ce dernier s'égosiller sur Samuraï Spirit pour comprendre l’énergie communicative du groupe en live et à quel point les hymnes fédérateurs du groupe font mouche. Idem sur l'excellente One 4 All que l'on avait pas entendu depuis longtemps, et qui s'avère être particulièrement efficace en live.

Alors que le Trabendo sue de partout et peine à se remettre du rouleau compresseur passé sur son râble, le groupe revient après quelques minutes dans l’obscurité pour un rappel qui va mettre tout le monde d’accord : What The Fuck et Bosozoku. Les mandales pleuvent, ça bouge dans tous les sens, le Trabendo vibre, et c’est exténué et ravi de la prestation de qualité du groupe, pendant près d’une heure vingt, que l’on quitte la salle parisienne dans le froid sec hivernal.

Rise of The Northstar, dans un Trabendo sold out, aura démontré qu’il faudra certainement compter sur lui pour de nombreuses année à venir et que tout ça n’est – on l’espère pour eux – que le début d’une longue aventure musicale.

Setlist :
Again and Again
Bejita's Revenge
Sound of Wolves
The New Path
Protect Ya Chest
One 4 All
Welcame (Furyo State of Mind)
Samuraï Spirit
Dressed All in Black
Authentic
Demonstrating My Saiya Style
Bullet in the Head (reprise RATM)
What the Fuck
Bosozoku

Merci à Nuclear Blast et au Trabendo. Plus de photos par ici.