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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The Ocean

Aeolian

LabelMetal Blade
stylePostcore chaotique et dense
formatAlbum
paysAllemagne
sortienovembre 2005
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas eu autant de mal à chroniquer un album tant le second effort de The Ocean est à la fois plus lourd, plus dense et plus complexe que son pseudo prédécesseur… En effet, Aeolian, bien que sorti deux ans après leur premier album est le penchant heavy des sessions d’enregistrement de fluXion… Cette démarche originale n’est pas sans rappeler celle d’Opeth qui nous avait sorti en 2003 Deliverance et Damnation, deux albums antithétiques…

Il est quasi impossible d’apposer une étiquette au style des allemands, ces derniers s’étant éloignés, sans pour autant les renier, de leurs influences post-hardcore américaine, et plus particulièrement d’Isis, pour un son plus brut, plus dense et plus rugueux empruntant tant à Converge - on est d’ailleurs pas étonné de retrouver Nate Newton (Converge) en guest sur l’album - qu’à Isis, Burst voire Cult Of Luna ou Meshuggah. Ainsi, les rythmiques toutes plus variées les unes que les autres se succèdent à un rythme effréné et délirant passant de riffs syncopés et mécaniques (Killing The Files) à des rythmiques punk / hardcore chaotique et noisy (Une Saison En Enfer) ou des passages plus thrash / death (One With The Ocean) avant de retomber sur de courtes accalmies où la lourdeur prend toute sa force (Austerity) voire sur des plans décalés. Ainsi l’attestent un interlude au piano (Necrobabes.com), des passages typés comédie musicale (Swoon) voire des chants médiévaux (Queen Of The Food-Chain).
Musicalement, contrairement à de nombreuses formations, le groupe base toute sa section rythmique sur les guitares et non la batterie, fortement en retrait. Ce mixage peu classique, renforce l’image chaotique et lourde qui se dégage d’Aeolian et permet ainsi aux allemands de compliquer au maximum la structure de leurs morceaux tel The Dillinger Escape Plan. Cette complexité musicale est d’autant plus accrue, que le groupe prend un malin plaisir à ajouter divers arrangements électroniques dans leur musique par fine touche, afin que ceux-ci ne soient que très peu perceptible, tout en agressant quand même notre ouïe !

L’autre point fort de cet album vient des variations vocales toutes plus intéressantes les unes que les autres. Normal, me direz-vous, avec pas moins de deux chanteurs et moultes guests vocales - outre Newton, on retrouve entre autres Tomas Hallbom (Breach) derrière le micro -. Ainsi, le timbre d’un morceaux, voire d’un passage peut à la fois être rauque, éraillé, coreux, deatheux, postcoreux, ce qui apporte une véritable richesse aux morceaux, renouvelant sans cesse les compositions.

Parler individuellement de chaque morceau prendrait des heures tant chaque titre est particulier, riche, dense et diversifié. Ecouter l’album d’une seule traite relève d’un suicide auditif au départ et l’on est fort content lorsque les 10 titres se sont tus. Pourtant, étrangement, on en redemande tout de suite après... Avant d’achever ma chronique, il serait indécent de ne pas parler de la production ô combien excellente de cet album, laissant les instruments baigner dans un univers très subtilement crasseux et strident où le son des guitares prend toute sa force.

Avec Aeolian, The Ocean signe un petit chef d’œuvre quasi révolutionnaire. Je serai tenté de les comparer aux Mastodon du postcore tant leur démarche musicale est différente de celles des autres formations actuelles. Toutefois, là où Mastodon fait plus ou moins l’unanimité, la densité de la musique des allemands pourra en rebuter plus d’un !

1. The City In The Sea
2. Dead Serious & Highly Professional
3. Austerity
4. Killing The Flies
5. Une Saison En Enfer
6. Necrobabes.com
7. One With The Ocean
8. Swoon
9. Queen Of The Food-Chain
10. Inertia

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