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Album

10 novembre 2015 - Prout

Putridity

Ignominious Atonement

LabelWillowtip Records
styleBrutal Death
formatAlbum
paysItalie
sortieaoût 2015
La note de
Prout
9/10


Prout

Chroniqueur musiques du monde. Parfois Brutal Death / Black / Grind mais rien au dessous de 300BPM sinon c'est trop mou et je m'endors.

T'as une réelle scission dans le brutal, t'as la scène pour tapettes, genre à la polonaise ou à l'italienne, ultra léchée avec une prod' surdimensionnée qui fait office de cache-misère et t'as la vraie scène des bonhommes, celle qui part direct à 300BPM, qui en a rien à foutre de ne pas plaire au plus grand monde, qui s'en fout de la musique modale de Johann Sebastian Bach, qui aime bien violer son auditoire et pour laquelle faire fuir son public en live parce-qu'il ne comprend rien est gage de qualité. Et aujourd'hui c'est de celle-là qu'on parle avec le nouvel album de Putridity à l'appui - intitulé "Ignominious Atonement".

On va faire simple, c'est une des grosses claques Brutal Death de l'année. C'est une grosse claque notamment pourquoi ? On pourrait dire que l'instigateur de l'original one-man band Ciccio et ses riffs irrespectueux, ses compo déstructurées, ses sweepings complètement gratos, son viol des calculs mathématiques à la base de la musique n'y sont pas innocents. On pourrait croire aussi que les rythmiques et les agressions lacérantes de la deuxième gratte qui rajoutent un bourdonnement technique additionnel réconfortent cette impression de brutalité incessante. La basse 48 tons en dessous pourrait aussi donner cette impression caverneuse, explosive en mode bunker seconde guerre mondiale. Que le chanteur de Devangelic avec ses growls de troll assassine le mic à un point où l'inaudibilité est à son comble. Que la prod' moins saine et naturelle que ce qu'elle a été par le passé écorche tout simplement la musique. On pourrait croire que tout ça est à l'origine de l'immense brutalité de ce nouveau skeud de Putridity. Et on aurait pas totalement tord...

... Mais ce serait tout simplement oublier la raison qui pousse tout auditeur de ce nouveau Putridity à rire de manière nerveuse à l'écoute du skeud. La raison s'appelle Davide Billia, le massacreur de fût de l'Italie continentale, l'assassin au blast du clair de lune, le bâtard de batteur de sa mère, Brutal Dave quoi ! Et dans Putridity putain, ce qu'il nous met !!! Passons outre les changements de tempo non-stop, passons même outre les ptis groove cachés qui parsèment toute la galette. Mais comment ignorer son blast infernal ? Comment oublier le pti gars tout maigre qui vient maintenant exploser les enfants sur Hour of Penance, qui fait pleurer les mamans dans Antropofagus, participe au suicide collectif des irradiés de Fukushima via Beheaded et qui continue de tout exploser dans plein d'autres formations dont la plus reconnue encore est Septycal Gorge. Oui, quand je vous parlais de scène brutale, je vous parlais de cette dernière, de ce qui touchait jadis à un Brodequin, Gorgasm, Disgorge et aujourd'hui plus encore à un Carnivore Diprosopus, Cerebral Effusion, Defeated Sanity ou autre connerie du genre (liste infinie), bref des trucs qui tabassent et qui s'en battent les couilles. Et là sur ce coup-là putain... Putain ! Les italiens de Putridity ont mis la barre bien bien haut bordel. Ils avaient déjà montré qu'ils comptaient bien devenir une des références du genre et ils s'y attellent bien. Maintenant voilà, depuis le clash entre Dave et Ciccio, pas sûr qu'on retrouvera des tapis de double à 300 d'ici le prochain album. A moins qu'un petit nouveau batteur vienne foutre la branlée à tout le monde (j'en connais un en Suisse qui s'est fait approcher mais c'est trop un feignant alors pas sûr qu'il se bouge à temps).

Au final vous aurez compris qu'amour et tendresse font un très mauvais plan à trois avec Putridity qui vient te claquer la tronche sans fioriture, sans prendre de pincettes ; et hormis peut-être les Iniquitous Deeds qui ont également frappé fort cette année,  personne ne leur arrive à la cheville en 2015.

+ Tracklist :

1.     Conceived Through Vermination    
2.     Portrait of a Soiled Innocence
3.     Dead Festering Drainage
4.     The Bone Sculpture
5.     Obstinacy to Heal the Malformed    
6.     Mortifying Carnality
7.     Repugnance Enshrined in Deformity
8.     Ignominious Atonement