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lundi 26 octobre 2015

Christian Mistress + Magister Templi + Überitual

Le Klub - Paris

Dolorès

Non.

C'est sous la pluie que la provinciale que je suis découvre l'entrée du Klub. Je descends alors les deux étages pour me retrouver dans une cave voûtée à la scène minuscule. Je ne m'attendais pas à quelque chose du style, je serai donc aux premières loges pour profiter de la première date française de Christian Mistress. En attendant, place aux deux premiers groupes.

 

Überitual

Alors que la tournée européenne met en scène Magister Templi en ouverture sur toutes les dates, un petit dernier s'ajoute à l'affiche française au dernier moment, il s'agit des Parisiens d'Überitual. Sympathique entrée en matière, mais difficile d'accrocher quand on a fait le déplacement pour écouter du Heavy/Doom punchy et mélodieux, ce que chacun des prochains groupes proposera à sa manière ensuite. Ça fait largement le travail, c'est carré, propre, bien pensé, mais pour moi légèrement hors de propos vu la soirée qui s'annonce. Le groupe joue plutôt un Stoner/Doom varié, rock'n'roll et gras mais qui ne colle pas, dommage. A revoir dans d'autres circonstances !
 

Magister Templi

C'est après avoir écouté le second album en boucle dans le train que je me retrouve face au groupe, qui débute bien évidemment le set sur « Creation » et où on découvre tous un frontman qui confirme tout à fait ma théorie du « il faut être fou pour être un bon chanteur de Doom ». Bon certes, un Doom parfois bien rythmé et accrocheur aux riffs heavy à souhait, où le chanteur semble dans une transe à la limite de mettre le doute sur s'il s'agit d'un jeu de scène ou de l'effet d'une quelconque substance. Une transe tout à fait tarée mais joyeuse, du style « plus on est de fous plus on rit » en contact constant avec les premiers rangs. On aura d'ailleurs droit à de nombreux remerciements de leur part pour les accueillir si bien.

Et il faut dire que la performance le justifie, avec des titres qui gagnent rapidement l'attention du public par leur caractère accrocheur, mélodieux, à l'atmosphère particulière sans être trop pesante. C'est principalement « Into Duat », le dernier album en date, qui est joué. On m'a toujours dit que le son du Klub était juste affreux, je suis surprise de reconnaître les morceaux joués et d'apprécier le son qui est loin d'être aussi mauvais que ce qu'on m'en a dit. Il permet à la fois d'être réceptif à la puissance de certains titres et au chant tout à fait surnaturel tant il est intense et maîtrisé (« Osiris », « Horus The Avenger » …). Difficile pourtant de créer de véritables tubes à l'atmosphère ésotérique si marquée, à la fois catchy et complexes, mais Magister Templi en étonne plus d'un dans le public.

Le groupe se permet toutefois de repasser plusieurs fois sur son premier album, avec notamment la clôture du set sur « Master Of The Temple », titre complètement Heavy qui éloigne un peu le groupe de ses influences récentes, plus Doomesques du dernier album (si vous n'entendez pas du Candlemass accéléré sur certains titres...). En bref, Magister Templi est clairement à voir en live, tant pour le jeu de scène complètement improbable du chanteur que pour la puissance incroyable qui se dégage des morceaux une fois amenés sur scène.




Christian Mistress

Ça fait des années que j'attends ça, j'ai écouté l'album « Possession » en boucle, adoré et adulé Christine Davis pour son charme et sa voix, et je me retrouve là, dans une cave, si proche de la scène que j'ai plusieurs fois la tête dans le décolleté de madame qui ne tient pas toujours très bien debout pendant le set. Malgré le taux d'alcoolémie des membres, ils ont l'air heureux d'être là, bien que je ne comprenne pas qu'un groupe comme celui-ci n'arrive pas à ramener plus de monde. Celui présent ce soir me rappelle aussi pourquoi je n'aime ni Paris ni le public parisien : on finira le concert avec des gens qui se poussent sans rien écouter aux titres joués. Mais, passons.

Le nouvel album est à l'honneur puisqu'une majorité de titres en sera issue. Après une brève introduction, on entre dans le vif du sujet avec le tube « Open Road » qui réveille toute la salle tranquillement, et annonce la couleur : Christian Mistress a définitivement pris une voie bien plus rock'n'roll et rentre-dedans que sur le précédent album. Ça se confirme avec quasiment tous les titres empruntés au dernier opus choisis pour le live, et même taillés pour le live car toujours très catchy (les excellents « Neon », « Stronger Than Blood », « Walkin' Around », « Eclipse »).

C'est aussi l'occasion pour Christine Davis de prouver que son chant n'est pas prenant que grâce à son timbre si particulier, mais bien qu'elle gère à la perfection le passage à la scène pour tous ces titres, pas si simples à chanter. Elle se permettra néanmoins de reprendre quasiment toutes les lignes de chant de « Haunted Hunted », pour lui donner une teinte un peu plus rock'n'roll en live car, si le titre est excellent et sûrement mon favori du groupe, le chant plus grave et plus calme que d'habitude le rend moins puissant au milieu de titres bien accrocheurs. S'ensuit « Possession », titre censé être le plus fédérateur pour son refrain et sa lourdeur plus Doom, me confirme plutôt que le public ne connaît pas forcément ce qu'il est venu voir puisqu'il y a peu de réactions de la part de celui-ci.

Christian Mistress n'hésite pas à piocher dans son premier album et limite tout de même les morceaux de « Possession », légèrement décevant quand on pense que des titres comme « Conviction » ou « The Way Beyond » pourraient parfaitement s'insérer dans l'ambiance de cette setlist. Ils jouent bien évidemment « Pentagram And Crucifix », l'un des titres qui rappelle les racines un peu plus sombres et kitsch du groupe. Seul « Black To Gold » est modifié pour mieux s'adapter à la scène, éliminant la partie solo dissonant qui aurait pu être de trop.

En résumé, Christian Mistress en live ne déçoit pas. Entre les compositions tout à fait catchy et la maîtrise vocale de Christine Davis, je ressors plus que satisfaite de la performance. Reste donc le public qui aurait tendance à gâcher cela...
Pas de photos du groupe : concert trop prenant.



Merci tout de même à Acid Queens qui a permis qu'un date française se fasse. Plusieurs la prochaine fois, dont un petit passage à Nantes peut-être ?