Aujourd'hui, je ne vais pas vous parler d'une vieillerie de plus de 10 ans, ni d'un album connu de tous mais plutôt d'un de mes disques de chevet. Si je vous dit Cryptopsy, Neuraxis, First Fragment, Chthe'ilist, Atheretic ou encore Augury, vous devriez avoir le Quebec en tête. Si je vous dit que des membres de tous ces groupes et plus encore se sont réunis dans un seul combo, vous devriez alors vous intéresser à Vengeful.
2003
Vengeful nous vient donc de Montréal et sévit depuis . Musicalement, en connaissant le passif des membres, on pourrait penser que l'on est face à un monstre de technicité. A la fois oui et non, en fait. Les Québécois pratiquent un Death technique proche de combos tels que Gorguts, Artificial Brain ou encore Ulcerate. Pas de mosh part à la con, pas de démonstration stérile mais des séquences blastées beaucoup plus fréquentes et une musique beaucoup plus dense. Ici, les titres se rapprochent plus de 2"16 et 4"30 que des 9mn typiques de ce type de Death, exception faite de Transcending, mais on y reviendra. Quelques relents de Nile font même leur apparition sur Beholder et Sanctioned mais ne choquent pas.
La technique est également de mise puisque le groupe ne se contente pas de placer de gros blasts sur 3 arpèges post-apocalyptique, contrairement aux groupes de Postcore actuels. Non, ici le groupe nous sort un énorme paquet de riffs à la minute, à la fois accrocheurs, mélodiques et violents. Le tout restant cohérent dans leur univers. Si la production est morderne, The Omnipresent Curse réussit le tour de force de ne pas sonner synthétique et d'avoir une personnalité propre. Pas de trigg trop accentué, un son de guitare profond. Le seul bémol est une basse que l'on entend relativement peu. Quant aux riffs, ils sont souvent harmonisés, donnant un petit coté schizophrénique à l'album. D'autant plus que les variations de rythmes et de tempo sont fréquentes. Il y aura toujours une mélodie qui transparaitra au milieu de tout ce maelström apparent.
Chaque plage fait partie d'un tout et pourtant chaque titre a sa personnalité propre, son lot de riffs mémorables et ses passages épiques. Tout débute d'un Forsaken qui ne cesse de grimper en intensité et en puissance , pour exploser sur le très frontal Sanctioned, en passant par un Detention tout en dissonances. Anguish est plus modéré, avec d'avantage de mid tempo, de ralentissements et naviguant sur une tessiture plus élevée. Le moment de repos se trouve dans l'instrumental Lapsus, qui calme le jeu avec son intro acoustique et son mid-tempo rampant et vicieux.
L'album finit sur Transcending, morceau fleuve de 21 mn, qui est une vraie leçon de songwriting. Les patterns, les riffs, les transitions, les variation de rythmes et le chant sont juste incroyables. Son solo, son énorme pont acoustique, rien n'est à jeter. Je ne peux pas énumérer chaque détail de ce titre, car il me faudrait une chronique rien que pour lui. Et puis, merde, Luc Lemay de Gorguts vient pousser la chansonnette, ça devrait vous convaincre du potentiel de Vengeful. Depuis 2006 et Ils Brandiront leur Idoles de Mirrorthrone, aucun morceau de plus de vingt minutes ne m'avait autant impressionné. Ce titre est juste une pure merveille et surpasse une partie du reste de la tracklist.
L'album en lui même est un must-have qui vieillit bien, à l'instar du bon vin. La précision des instruments tout comme la performance des musiciens impressionne et la composition est sans faille. Vengeful capte et retient l'attention. C'est souvent le cas avec le Canada, excellent viviers de groupes extrême en tous genres. C'est d'autant plus vrai ici.
01. Forsaken
02. Beholder
03. Anguish
04. Detention
05. Lapsus
06. Nightmare
07. Sanctioned
08. Transcending
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