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Album

09 décembre 2014 - Rob

Origin

Omnipresent

LabelAgonia Records
styleBrutal Death
formatAlbum
paysUSA
sortiejuillet 2014
La note de
Rob
3.5/10


Rob

Origin et moi c'est une longue histoire d'amour. J'adore les quatre premiers albums et la démo des gus du Kansas. Mais soyons francs, depuis Entity, c'est la débandade totale. Oh il y avait bien Saligia, mais un titre ne rattrape pas le ratage que fut cet album. On était donc en droit d'attendre d'Origin du mieux. Et quand le premier titre fut mis en ligne, Manifeste Desolate, la déception ne fut que plus intense. Mou, ennuyant au possible, si on excepte la vitesse, qui n'est pas forcément signe de qualité, les riffs intéressants sont aux abonnés absent. De plus, signalons la transition inexistante à 2'28, qui m'a donné l'impression qu'un autre morceau débutait...
Le groupe s'empressa par la suite de réparer l'erreur en sortant The Absurdity of What I Am, un titre monstrueux, rappelant les moments les plus glorieux d'Antithesis et d'Informis Infinitas Inhumanitas. Malheureusement, Omnipresent sortit peu après...

A l'instar d'EntityOrigin fait dans la demie-mesure. Bien sur il y a quelques bons morceaux mais le reste est navrant, pour rester poli. Globalement, en dehors de deux titres (The Absurdity of What I Am et peut être Thrall:Fulcrum:Apex), le tempo reste moyen. Si vous cherchez un Origin rapide, quittez cette page, vous êtes prévenu. Je ne sais pas d'où vient ce problème de ramollissement, si c'est Jason Keyser qui n'a pas le débit de ses prédécesseurs, ou Paul Ryan qui n'a plus d'inspiration...
Jason Keyser, parlons-en. Autant je l'adore chez Skinless, autant ici, il n'est pas à sa place du tout. Son chant n'est pas assez puissant et son timbre trop monolithique dessert complètement le groupe.

Pour les bons cotés, on signalera le morceau d'entame, un All Things Dead plutôt classique. Les choses se gâtent à 2'47 avec un mid tempo très très moyen. Heureusement que le niveau remonte (un peu) à 3'09, mais on reste loin du riffing qu'a pu proposer Origin par le passé. Source of Icon I est quant à lui tout juste bon, rentrant dans la catégorie des morceaux courts du groupe, mais peine face d'autres comme The BurnerThe Absurdity of What I Am est sûrement le seul titre irréprochable. Citons aussi Malthusian Collapse qui aurait été une véritable tuerie s'il n'était pas aussi mou du fait d'un tempo moyen et de lignes de chant trop éparpillées. Ah et John Longstreth est toujours aussi impressionnant, sauf sur Redistribution of Filth, mais j'y reviendrais.

Voila pour les bons points. Quid des mauvais points me demandez-vous? Déjà Thrall:Fulcrum:Apex aurait pu être bon s'il n'y avait pas ce pont complètement hors de propos. Voila qu'Origin cherche à plaire aux méchus (comprenez, fan de Deathcore) !
Je ne vais pas m'expliquer à nouveau sur Manifest Desolate qui fait partie des purges de l'album aux côtés de Redistribution of Filth : dans ce morceau punk/hardcore jumpy (?) il n'y a absolument rien à sauver. A 1'37 le morceau démarre enfin, ça ne vaut pas les compos d'antan, mais à ce niveau la on ne fera pas le difficile. Malheureusement, la joie aura été de courte durée puisque le groupe nous sort une mosh part générique à 2'02. Et ce n'est pas le mini blast de la fin qui va rattraper cette horreur. Jason, retourne chez Skinless, tu y étais mieux. Quant à The Indiscriminate, ce sont les même arpèges black metal ratées, répétées pendant 1mn40, suivies d'un riff dissonant et désagréable. Rien de spécial sur la suite du titre.

Pour ce qui est des autres titres et bien, Continuum est le morceau rigolo. Le moment guitar hero de l'album ruiné par un clavier Bontempi (à 20 € au supermarché) et au passage l'un des rares moments ou Paul Ryan se sort les doigts du cul. Totalement l'inverse d'Obsolescence, commençant très mal lui aussi avec son synthé cheap du plus mauvais effet.Heureusement et après 30 secondes de pure nullité spatiale, on revient enfin au niveau d'Antithesis, celui où Origin savait produire plus de trois bons riffs par morceau.
Permanence fait lui aussi partie des ces interludes presque excellentes en soi. Elle a cependant le malheur de déboucher sur Manifest Desolate. Reste Unattainable Zero, titre mélodique plutôt agréable dont une première moitié presque excellente (mon dieu ces ponts à 1'11 et 2'51). Quel dommage que ce titre se termine sur une repompe de Nile (en moins bien et plus répétitif à 3'35).
La prod est plutôt bonne, pas trop synthétique. Il n'y aurait eu aucun mal à mettre un peu plus en avant Mike Flores, histoire qu'on l'entende un peu plus que sur Unattainable Zero.

Pourquoi cette tournure ? Je ne parlerai pas d'évolution, car elle est sensée représenter quelque chose de bénéfique. Ici, il n'y a rien. La médiocrité constante touche rarement du doigt la félicité. Pourquoi ces incohérences musicales? Que ce soit du synthé moche, des mosh part ou encore Redistribution of Filth, je ne comprends pas.
Omnipresent reprends les erreurs d'Entity et, ironie du sort, les répète avec plus de mauvais gout. Un point pour la performance de Longstreth, un point pour la prod, même si la basse est presque inaudible et un point et demie pour les quelques compos qui passent difficilement le cap du bon.

Et dire que je prenais le dernier Behemoth pour la purge de l'année...

01. All Things Dead
02. Thrall:Fulcrum:Apex
03. Permanence
04. Manifest Desolate
05. The Absurdity of What I Am
06. Source of Icon O
07. Continuum
08. Unattainable Zero
09. Redistribution of Filth
10. Obsolescence
11. Malthusian Collapse
12. The Indiscriminate

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