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Showbread est un tout jeune groupe, formé en Géorgie, pas le pays mais l’état des Etats-Unis. Ce groupe a deux particularités, en effet il compte sept membres (deux chanteurs) dont un joue ce qu’ils appellent le « keytar » (c’est la deuxième particularité). C’est un instrument qui ressemble à un clavier ou un synthé, mais qui se porte comme une guitare, plutôt amusant à voir, et définitivement efficace dans les différentes chansons.
« No Sir, Nihilism Is Not Practical » est produit par Silvia Massy qui a déjà bossé, par exemple, avec Tool ou encore avec Johnny Cash. Ca peut paraître étonnant pour un groupe d’émo de travailler avec ce genre de personne, car ce n’est pas vraiment son rayon d’activité. Mais, on ne peut rien lui reprocher, la production étant excellente, d’autant plus que l’album regroupe pas mal de styles musicaux. Les membres de Showbread décrivent leur musique comme du raw rock (traduisez rock brutal), et ce n’est pas une mauvaise définition, même si le groupe va plus loin que le rock notamment grâce au keytar. Les influences viennent d’un peu tous les genres de musique : de la country, du rock n’ roll, de l’émo biensur et du hardcore mais aussi de l’électro.
L’album débute sur l’excellent « A Llama Eats A Giraffe (And Vice Versa) », dont l’intro tient plus du hardcore que d’autre chose. Les cris impressionnants des deux chanteurs, Josh Dies et Ivory Mobley, se suivent très bien relayés par des riffs monstrueux de Matt Davis et Mike Jensen. Les guitares sont très lourdes, le morceau très rapide et efficace. Dans le même style on retrouve « If You Like Me Check Yes, If You Don’t Die », et ça part dans tous les sens, c’est absolument impressionnant tout comme le pont à la basse. Les échanges de voix sont géniaux avec un chanteur criant et l’autre avec une voix assez grave, mélancolique reprenant les paroles. Les guitares sont alternativement rocky puis très lourdes, ça rend vraiment bien.
La chanson suivante, « Sampsa Meet Kafka », est tout à fait étonnante, il n’y qu’un instrument pour accompagner la voix des chanteurs : le keytar, un morceau entièrement électro court certes. Et l’intro de « So selfish It’s Funny » nous fait penser que le groupe va continuer sur sa lancée mais en un peu moins d’une minute on est rassuré. La chanson part sur un gros rythme émocore, et au milieu s’arrête. On a alors le droit à une sorte de country, très relaxante, ponctuée par quelques cris.
La meilleure piste de « No Sir, Nihilism Is Not Practical » est surement « Welcome To Plainfield Tobe Hooper », avec des riffs de fous un peu à la Atreyu pendant l’intro et le pont. Sinon le rythme imposé par la batterie est très punk, tout comme les guitares encore une fois bien en accord avec les voix, une chanson comme on aimerait en entendre plus souvent.
Le groupe s’accorde aussi quelques trips comme des couplets rapés sur « Stabbing To Death » ou encore deux morceaux (dont une balade) totalement acoustiques, magnifiques (« The Missing Wife » et « Matthias Replaces Judas »). On peut noter aussi l’exceptionnelle longueur de l’album : presque une heure, ce qui est remarquable pour un album d’émo (enfin de raw rock).
Pour son premier album, Showbread nous a sorti un opus génialissime.
1. Llama Eats a Giraffe (And Vice Versa)
2. Dead By Dawn
3. Mouth Like a Magazine
4. If You Like Me Check Yes, if You Don't I'll Die
5. Sampsa Meets Kafka
6. So Selfish It's Funny
7. Missing Wife
8. Welcome to the Plainfield Tobe Hooper
9. And the Smokers and Children Shall Be Cast Down
10. Stabbing Art to Death
11. Dissonance of Discontent
12. Matthias Replaces Judas
13. Bell Jar





