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Aujourd’hui, pour percer, il ne semble exister qu’une et unique recette : faire du metalcore. En l’occurrence, ici, les Américains de Bleed The Sky officient dans la New Wave Of American Heavy Metal (NWOAHM) avec pour influence flagrante le combo de Cleveland en pleine ascension, j’ai nommé Chimaira. Bonne nouvelle pour eux, je suis un fan de Chimaira… Mauvaise nouvelle par contre, en tant que fan, je n’apprécie guère les pâles copies !
Je m’explique. La structure des morceaux et la majorité des compos les plus efficaces sont sans aucun complexe empruntées à The Impossibility Of Reason. Le plus étonnant reste la similitude entre le timbre de voix de Noah Robinson et celui de Mark Hunter, lorsque ce dernier s’éreinte les cordes vocales à gueuler. Par contre, au niveau du chant clair, les deux hommes n’ont rien en commun, surtout que le chanteur de Bleed The Sky use à outrance du chant clair sur quasiment tous les morceaux, ce qui fait diminuer l’intensité des titres et les rends presque « commun ». Mais si la comparaison pouvait s’arrêter là… Hélas, nos Californiens n’ont peur de rien et certains riffs et de nombreuses distorsions sont identiques à leurs homologues de Cleveland, seul le martelage des fûts d’Austin D'Amond se démarque de celui d’Andols Herrick de part son jeu plus enlevé et moins percutant. Par contre, au niveau des breaks, le jeune homme se débrouille aussi bien que son homologue et rend les compos plus poignantes et efficaces !
Quant aux samples de Puck, ils sont étrangement dans la même veine que ceux d’un certain Pass Out Of Existence de … Chimaira (Comme c’est étrange) ! On y retrouve la même froideur voire un petit côté cyber comme sur le titre Skin Un Skin. Pourtant, ce détail m’a particulièrement choqué. Non pas que ces samples s’incorporent mal à la musique, au contraire… Mais plutôt du fait que le producteur de cet album n’est autre que Ben Schigel, le producteur de Chimaira sur The Impossibility Of Reason, mais pas sur Pass Out Of Existence ! Vous ne serez donc pas choqué, si je vous dis que la production, de ce Paradigm In Entropy, qui au passage est excellente, ressemble fortement à celle du combo signé chez Roadrunner.
Sur cet album, Bleed The Sky fait donc côtoyer le meilleur avec le pire. Ainsi, le sextet nous délivre des petits bijoux d’efficacité, bouillonnant d’énergie durant les 4 premiers morceaux dont Minion. Mais très vite, le groupe tombe dans la facilité et ne se renouvelle pas assez. Par ailleurs, la seconde partie de l’album est bien plus emprunte de chants clairs qui me laissent de marbre, n’arrivant pas à dégager assez d’émotions. Les riffs syncopés et heavy, la double pédale vrombissante et la voix haineuse de Noah réussissent bien mieux au groupe que leur pseudo balade mielleuse comme sur The Martyr. Outre cette balade, le groupe nous surprend par ses influences tsiganes, très frappantes sur Gated dont l'intro n'est pas sans rapeller celles des Hongrois d'Ektomorf.
Les 6 Américains de Bleed The Sky se cherchent encore énormément dans leur style mais possèdent un avenir des plus prometteurs. On ne peut donc qu'espérer que le combo abandonne leurs chants clairs et changent de producteur (aussi bon soit-il) afin d'obtenir un son qui leur soit plus propre...
1. Minion
2. Killtank
3. Paradigm In Entropy
4. Skin Un Skin
5. Leverage
6. The Martyr
7. Gated
8. God In The Frame
9. Division
10. Borellia Mass