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Album

13 février 2015 - Sleap

Imperial Savagery

Imperial Savagery

LabelAuto-production
styleDeath Metal
formatAlbum
paysUSA
sortieavril 2014
La note de
Sleap
6/10


Sleap

Live reporter et chroniqueur occasionnel dans divers genres (principalement extrême).

Imperial Savagery. Un nom qui ne dit sûrement rien à personne, du moins à ceux qui n'ont pas trop prêté attention aux nouveautés Death Metal US de l'an passé. Et bien mal leur en a pris, car ils sont passé à coté d'un groupe assez prometteur en la matière ! Originaire de Chicago, le gang Imperial Savagery voit le jour en 2013, mais ses membres n'en sont pas à leur coup d'essai puisque la plupart sont actifs dans la scène depuis 1992 (notamment au sein des tout aussi méconnus CorpseVomit) ! C'est donc début 2014 que paraît ce premier album, auto-produit, intitulé sobrement Imperial Savagery. Mais ne vous méprenez pas, la sobriété n'est pas le domaine de prédilection de nos Chicagoans, la pochette montrant une photo d'archive japonaise de décapitation en est la preuve.

Musicalement, on se situe dans la continuité de ce qu'a pu faire le groupe une quinzaine d'années plus tôt avec CorpseVomit (en plus abouti), à savoir un Death Metal parfaitement calé entre AngelCorpse et Immolation. Après une courte intro, où l'on discerne divers cris de panique, Faithless Empire démarre en trombe et annonce la couleur. Des riffs au son immédiatement reconnaissable, soutenus par un blast tantôt binaire, tantôt ternaire, le tout ponctué de petits breaks qui, à défaut de faire souffler l'auditeur, ne font qu'annoncer le prochain matraquage... Une recette simple en somme : aucun compromis ! En 27 petites minutes, Imperial Savagery fait déferler sur nous une avalanche DeathMetal late-90s classique mais très efficace. Aucun répit ne nous est accordé, hormis sur quelques ralentissements comme à la fin de Thy Kingdom Crumbling, mais ce n'est que pour repartir de plus belle dès l'intro du morceau suivant. 

On a droit à un chant souvent scandé, parfois assez fédérateur, qui renforce pas mal de passages mémorables à coups de « Listen ! As we own this world ! » (break de Thy Kingdom Crumbling) ou autres « Conquer ! Conquer ! » (Sneer the Gift). Le timbre vocal de Brice Dalzell, relativement profond, est ici assez proche de celui de Dallas Toler-Wade (Nile) ou de Craig Priestley sur le premier Belligerent Intent, et les paroles sont également assez compréhensibles, un plus pour ce genre de groupes. Véhiculant un message globalement antireligieux, les textes ne sont pourtant pas aussi caricaturaux que la plupart de ceux que l'on peut trouver chez d'autres formations. Traitant à la fois de la part de mal dissimulée en chacun de nous, ou du coté servile de l'être humain face à la religion, les thèmes abordés restent relativement abstraits et avant tout axés sur la condition humaine. On reste évidemment dans un registre ''evil'' et brutal, mais sans jamais tomber dans le discours anticlérical bas du front. 

La production, loin d'être ultra-propre et lisse, permet néanmoins d'entendre parfaitement tous les instruments, sans en mettre un particulièrement en avant ou en retrait, le tout en préservant un son assez abrasif. Coté rythmique c'est assez varié, grâce à un batteur très polyvalent (officiant également chez Lividity) qui n'hésite pas à casser les mesures, ralentir ou accélérer brutalement (Enforced Honor notamment) en utilisant à bon escient la totalité de son kit. Mais malgré le coté relativement alambiqué de certains passages, on déplore globalement un manque de variété au niveau de la composition. Quasiment aucun solo hormis quelques petits leads en début et fin d'album (Faithless EmpireInfernal Disgust...). La faute, sans doute, à des morceaux vraiment trop courts (quasiment tous autour de 2 minutes 30 !) qui ne laissent pas de place pour exploiter pleinement les possibilités techniques du groupe. 

Accrocheur de bout en bout, ce premier effort d'Imperial Savagery ne prend donc pas de risques, hormis justement celui de rester un peu trop classique. Avec un son qui rappelle fortement la scène australienne (Abominator, Belligerent Intent, voire Cemetery Urn sur certains passages), et donc avant tout AngelCorpse (la bestialité en moins), on a droit à un Death Metal tout droit sorti de la fin des 90s. Les nombreux breaks et ralentissements raviront aussi les fans d'Immolation, dont l'ombre plane également sur cet album, c'est indéniable ! Mais ce n'est pas le tout de marcher dans le sillage des ainés si l'on a rien de plus à offrir... On attendra donc un peu plus de substance sur les prochaines réalisations, mais en attendant c'est un assez bon début pour nos américains ! Aucun morceau ne deviendra un classique c'est sûr, mais l'album dégage dans son entièreté une intensité certaine.

« No frills, just kills ! »

 

Tracklist :

1. Faithless Emptiness
2. That Which Is Dead
3. Thy Kingdom Crumbling
4. His Hollow Hands
5. Your Petrified Cross
6. Sneer the Gift
7. Enforced Honor
8. Raising Ancient Fiends
9. Breathing Fright
10. Infernal Disgust