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jeudi 11 décembre 2014

Kataklysm + Belphegor + Darkest Hour + Suicidal Angels + Resistance

Nouveau Casino - Paris

U-Zine

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Après une année 2009 riche en concerts épiques, Garmonbozia a décidé de nous choyer en 2010, avec un programme de concerts énormes. Au menu, entre autre, le retour d’Overkill en France, les 20 ans d’Opeth et de Suffocation, Gorgoroth, Dying Fetus, ou encore Bolt Thrower. C’est avec une unique date en France, sur la tournée de Kataklysm, Belphegor, Darkest Hour, Suicidal Angels et Resistance, qu’il a choisi de démarrer l’année. Rendez-vous donc à Paris, dans un Nouveau Casino à peu près garni, mais qui aurait pu l’être davantage. Deux raisons possibles à cela : le concert était un mardi, et l’affiche était pour le moins éclectique…

Cette diversité s’est retrouvée dans le public, avec des fans de death, de black, de thrash, de deathcore ou metalcore. Bref, il y en avait pour tous les goûts. Ce sont les belges de Resistance qui ont ouvert le bal, devant une assemblée encore clairsemée. Qu’importe, les jeunes de Mons ne se sont pas débinés et se sont donnés à 100%. Emmené par un Xerus très volontaire, Resistance a bien joué et a même convaincu, bénéficiant de conditions de scène bonnes (à part le manque de place, ce qui fut valable jusqu’à Belphegor). Pratiquant un deathcore efficace et varié et ayant un bon niveau technique, ils n’ont pas fait figuration. A une prestation persuasive, ajoutons que le groupe n’a joué que des nouveaux morceaux, qui figureront sur leur prochain album. Voilà donc un beau présage de réussite, chose qu’on ne peut que leur souhaiter à l’issue de leur concert court (25 minutes), mais intense.


Setlist : 1) Hail – 2) The Supreme Being – 3) Requiem – 4) Behind Your Eyes – 5) Scars Never Die – 6) Lords Of Torment – 7) F.Y.A.
 

Après cette bonne surprise donc, place à un autre style musical : le thrash sans concessions de Suicidal Angels. Pas de doute possible, avec des noms tels que Melissourgos, Spanos, Kritsotakis et Tzortzopoulos, ce sont des grecs. Les athéniens ont parfaitement joué le coup, donnant un set avec peu de pauses et allant droit au but. Des titres tels "Child Molester", "Apokathilosis", ou "The Pestilence Of Saints" ont fait mouche, déchaînant les thrasheurs présents dans la salle. Ces trois titres, tous issus de leur dernier opus Sanctify The Darkness, ont rappelé que la nouvelle vague de groupes thrash metal n’a pas à rougir des groupes illustres qui les ont inspirés. Il faut cependant dire que sans leur leader Nick Melissourgos, le groupe pourrait paraître assez quelconque sur scène, à cause de la relative discrétion des autres membres. Au final, le show fut bon, quoiqu’un peu court. Ce n’est pas grave, puisque Suicidal Angels aura l’occasion de se produire de nouveau sur scène à Paris le mois prochain, en compagnie d’Overkill, et avec un temps de jeu plus conséquent.
 

Les premiers rangs s’étaient resserrés un peu pour Suicidal Angels, mais pour Darkest Hour, ce fut plus compact encore devant. Les américains, déjà venus faire la promotion de leur nouvel album The Eternal Return à Paris en mai 2009, se sont glissés dans cette nouvelle tournée européenne pour revenir nous voir. Et ils ont bien fait, régalant leurs fans. Le duo des Mike (Schleibaum et Carrigan, guitaristes) a fait parler la poudre avec des riffs incisifs, de la technique et de l’envie. Le frontman John Henry n’arrêtait pas de bouger, gênant même le premier rang avec le câble de son micro. Pour ma part, c’est sa voix qui ne m’a pas convenue, plus que le style musical pratiqué. C’est une question de goût, préférant un peu plus de rage. Ryan Parrish, batteur très fin, a été bien démonstratif, montant même sur ses fûts à un moment du concert, faisant ainsi l’équilibriste. Nous avons aussi eu droit à un circle pit dans le Nouveau Casino, ce qui est plutôt rare. Après, une chose est certaine : le groupe a dû diviser le public musicalement. Les fans d’extrême pur ont rongé leur frein tandis que les autres jubilaient. Mais une chose est certaine : Darkest Hour a livré un très bon concert et le public a bien réagi. Finalement, quasiment aucun morceau de leur dernier album, The Eternal Return n’a été joué…

Setlist : 1) The Sadist Nation - 2) Sound the Surrender – 3) ??? - 4) No God – 5) This Will Outlive Us – 6) Convalescence – 7) Deliver Us – 8) Doomsayer (The Beginning of the End)
 

Changement de style encore : le black / death de Belphegor, dont la réputation n’est plus à faire. C’est après un début poussif durant les deux premiers morceaux, qu’Helmuth et le public se sont "réveillés". J’ai mis des guillemets, car on avait vraiment l’impression que d’un côté, Helmuth s’ennuyait, et d’un autre, les spectateurs attendaient son réveil. D’ailleurs, à plusieurs reprises, Helmuth a signalé qu’il trouvait la réaction du public maigrichonne. Cela n’a pas empêché les autrichiens de jouer 7 morceaux, avec le même constat que pour Darkest Hour : avec un seul titre joué, Belphegor n’a que très peu mis en avant son nouvel album Walpurgis Rites - Hexenwahn. Au niveau du son, ce fut un peu bizarre : il s’est amélioré au fil du show, débutant de manière très faible, pour devenir correct au final. Scéniquement, Belphegor a été le groupe le plus statique de la soirée. On en venait même à oublier les autres musiciens Serpenth, Morluch et surtout le très scolaire Robert Kovačić à la batterie. Son jeu était… ennuyeux au possible. Alors quand la linéarité Belphegorienne s’y mettait, ça pouvait en devenir insoutenable. Pour terminer, Helmuth est allé chercher un masque à pics et se l’est mis sur la tête. Ce fut divertissant dans un premier temps, mais même ça n’a pas eu l’effet escompté auprès du public. Bref, Belphegor est venu, a joué, mais n’a pas donné son dû. On a pu voir bien mieux de leur part par le passé.

Setlist : 1) Bleeding Salvation – 2) Stigma Diabolicum – 3) Belphegor – Hells Ambassador – 4) Veneratio Diaboli – I Am Sin – 5) Lucifer Incestus – 6) Justine : Soaked In Blood – 7) Bondage Goat Zombie
 

Place maintenant à la tête d’affiche de la soirée : Kataklysm. Ce fut le seul groupe à bénéficier de toute la place sur la scène du Nouveau Casino, et ils en ont bien profité. En effet, outre Maurizio Iacono, le guitariste Jean-François Dagenais et le bassiste Stéphane Barbe n’arrêtaient pas d’inter changer leurs places. Comme Belphegor, Kataklysm a connu quelques ennuis techniques, mais ces derniers furent plus pénalisant pour les canadiens : l'ampli de la guitare sortait un bourdonnement continu en fond sonore, si bien que le groupe a arrêté de jouer pendant plusieurs minutes pour résoudre ce souci. Une fois passée cette contrariété, Kataklysm a pu s’adonner pleinement à son concert. C’est avec de l’envie et un désir de partager un bon moment avec le public que Maurizio a emmené Kataklysm. Le leader du groupe a ce côté chaleureux qui place tout de suite le public avec lui. Il a formulé à plusieurs reprises des excuses pour les ennuis techniques, ou encore, lorsqu'il s'est trompé dans le nom d'un titre de morceau à jouer, il a avoué être un peu ivre... Leur show a été bien efficace, s’appuyant sur une setlist bien choisie, avec pas moins de 17 morceaux. Les québécois ont même joué deux morceaux qu’ils n’avaient jamais présentés au public européen jusqu’alors : "It Turns To Rust" et "Centuries (Beneath The Dark Waters)". On a pu voir un Max Duhamel en bonne forme, insistant même un peu moins sur les gravity blasts, qui peuvent fatiguer le public. Celui-ci a été un plus accueillant que pour Belphegor, mais ce ne fut pas non plus la grande déclaration d’amour, comme on a pu le voir il y a quelques mois avec Pestilence par exemple. Pour terminer, Kataklysm nous a fait passer une bonne soirée avec 2 titres en rappel, même si comme pour Belphegor, j’ai déjà vu mieux d’eux par le passé.

Setlist : 1) Like Angels Weeping – 2) Manipulator Of Souls – 3) Prevail – 4) As I Slither – 5) It Turns To Rust – 6) Il Diavolo In Me – 7) Centuries (Beneath The Dark Waters) – 8) Ambassador Of Pain – 9) Vultures Are Watching – 10) Blood Of The Swans – 11) Crippled & Broken – 12) Bound In Chains – 13) Let Them Burn – 14) The Resurrected – 15) Blood In Heaven – RAPPEL – 16) Shadows & Dust – 17) The Road To Devastation
 

Une nouvelle fois, bravo à l'organisation, qui, en dépit des incidents techniques de Kataklysm, a terminé à l'heure.