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jeudi 11 décembre 2014

Cynic + Pitbulls In The Nursery

Nouveau Casino - Paris

U-Zine

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Alors qu’ils vont nous proposer prochainement un nouvel album et après une tournée de reformation en 2007 ponctuée de succès, mais avec un sentiment qu’il manquait quelque chose, Cynic a refoulé le sol français le mois dernier pour 2 dates (Paris et Luynes). C’est avec un grand plaisir que le groupe est revenu au Nouveau Casino. Auréolés par une récente signature chez notre label français Season Of Mist, les pionniers du death progressif technique ont choisi l’un de nos groupes français maîtres du genre pour introduire leur venue : Pitbulls In The Nursery (PITN).


C’est un Nouveau Casino avec une bonne affluence qui a accueilli les hommes de Rambouillet, qui nous ont joué une intro sans chanteur, avec une cithare du plus bel effet. Passé ce moment qui nous a transporté (comme si notre esprit s’en allait du corps pour partir dans un voyage lointain), le nouveau chanteur de PITN a fait son apparition : c’était Cédric de Supertanker ! Très rapidement, mais après une transition houleuse, les français ont donné le ton à cette soirée : la technicité et la par belle aux instruments. Le duo de guitariste Simon et Mat a commis un sans faute, étonnant même les premiers rangs par leur dextérité à changer d’effets sur leurs pédales (l’utilisation de la wah Dunlop Cry Baby m’a bien fait tripper entre autre) tout en headbanguant bien.
Steven à la basse est très beau à voir jouer. On voit qu’il prend beaucoup de plaisir à jouer et par moment nous sort une grimace signifiant bien la difficulté de son jeu. Lui aussi bien headbanguait à l’unisson avec ses collègues à 6 cordes. Au niveau du frappeur, ce fut pareil. Jerry a ce côté calme qui est bluffant. Il respire la tranquillité alors que son jeu est assez complexe (progressif en veux-tu en voilà).
Donc, au niveau instrumental, PITN a réalisé une très bonne prestation. Le public a semblé bien apprécier, en témoigne les 2 demoiselles montées sur scène qui ont slammé ensuite, ainsi que le petit pogo qui a été lancé au milieu du concert.

Reste à examiner le cas de Ced au chant. Remplacer Panda n’était pas une mince affaire. Dès les premiers cris, on constate que les 2 ne jouent pas dans le même registre. Le premier nous lance des grognements de Pitbull (toute comparaison avec le nom du groupe est fortuite ^^) tandis que le second semblait plutôt émettre une voix plus rauque, façon bulldog.
Personnellement, je préfère celle de Panda, car Ced, en dépit de son jeu de scène très dynamique et sa souplesse (il se tord dans tous les sens, voir photos), a une voix que je trouve linéaire et qui manque de coffre. Enfin, tout est une question d’opinion personnelle. Je suis sûr que pas mal de gens dans le public l’ont préfèré. Toujours est-il que Ced est parvenu à bien remplacer Panda, et que sa collaboration avec PITN s’annonce comme très prometteuse.
Globalement, PITN a été une excellente première partie, bénéficiant d’un son bon pour les guitares (mais qui aurait pu être meilleur), et de lumières de très bonne qualité. De plus, ils ont bénéficié d’un temps de jeu conséquent. Il nous tarde de les revoir rapidement sur scène.

Le temps d’une courte pause, voyant l’apparition de Sean Reinert pour régler son kit de batterie, des 2 hollandais Tymon Kruidenier et Robin Zielhorst, l’ambiance au Nouveau Casino est montée d’un cran. Kruidenier, le nouveau guitariste officiel de Cynic, est là aussi pour apporter quelque chose qui avait fait beaucoup défaut durant la tournée 2007 : une voix death ! Il a évolué au Nouveau Casino avec le même matériel que Masvidal, délaissant ainsi sa splendide guitare 7 cordes.
Zielhorst fait partie de Cynic en tant que bassiste pour les concerts, Sean Malone ne pouvant pas être présent.
C’est sur les 4 premiers morceaux de Focus que le groupe a choisi de débuter son concert. Après quelques ennuis de son (les vocaux étaient inaudibles au début), tout a très vite été résolu, pour notre plus grand bonheur. Pour ma part, j’ai davantage porté mon attention sur les 2 nouveaux venus au départ, et j’ai très vite constaté qu’ils assuraient parfaitement leurs parties. Un Zielhorst d’une quiétude affolante (quand on voit les lignes de basses qu’il doit exécuter…), qui respirait la sérénité et un Kruidenier qui était très efficace à son instrument et dans ses interventions en voix death. C’était même assez ahurissant de constater à quel point sa voix semblait très proche de celle de Tony Teegarden (clavier, voix death sur l’album Focus en 1993) !

Après une brève tentative d’introduction en français du prochain album de groupe (Traced In Air), Masvidal a lancé un titre que l’on connaissait déjà (joué en concert lors de la tournée 2007) : « Evolutionary Sleepers ». Le public a commencé à montrer sa satisfaction à ce moment là, et comme par magie, le groupe s’est transcendé. Aussi, par rapport à l’année dernière, on s’est bien rendu compte à quel point Cynic (Masvidal) était beaucoup moins timide. Les multiples concerts donnés y sont pour quelque chose.
Sean Reinert est l’artiste qui, pour moi, nous éblouit le plus par son talent (à défaut de se cacher derrière sa batterie). Ce batteur est sans contestation possible à classer parmi les plus grands. Il bénéficiait ce soir là d’un son correct (même si sa caisse claire et sa grosse caisse étaient un peu trop en avant) et, même si la totalité du public connaissait par cœur Focus, Reinert a une nouvelle fois écoeuré tout le monde. Quelle fluidité, quelle technique et quelle force de frappe !

La suite du show fut un mix entre des morceaux de Focus, et des nouveaux morceaux. Au total, Cynic nous en aura joué 4 (« Evolutionary Sleepers », « Adam’s Murmur », « Integral Birth », et « The Unknown Guest » en rappel) et ceux-ci sont très bien passés en live.
J’ai particulièrement apprécié les lumières, avec par exemple des jeux avec le logo en toile de fond pendant les transitions de morceaux, et une belle mise en valeur de chaque musicien aux moments cruciaux, par exemple pendant les solos exquis des guitaristes. Il y a juste eu une coupure bizarre à un moment (pendant 5 secondes, la scène était dans le noir complet), mais rien d’alarmant, tout est rentré dans l’ordre.

Reste que j’ai eu mon lot d’insatisfactions à l’occasion de leur prestation :
Tout d’abord, j’ai regretté le manque de soutien du public (il y avait des cris, des applaudissements à la fin des morceaux, mais pas de communion pendant les morceaux). D’après ce que j’ai pu lire sur le net, le public de Luynes le lendemain a été autrement plus communicatif.
Ensuite, en dépit des forts moments planants du concert, malgré le point culminant (enchaînement « Uroboric Forms » - « Textures »), il y a eu des hauts et des bas au niveau de notre voyage céleste. Les enchaînements longuets entre les morceaux (Masvidal mettant une plombe à sélectionner le bon effet pour sa guitare) y sont pour quelque chose.
Enfin, j’ai trouvé que l’unique rappel joué au Nouveau Casino The Unknown Guest ») était trop court. Un morceau de plus aurait été bien sympatique (je pense notamment à la reprise du Mahavishnu Orchestra qu’ils nous avaient joué l’année dernière).
Ah, et puis Masvidal avait un petit papier avec quelques mots en français pour parler entre les morceaux, mais éprouvant quelques difficultés, il s’est « contenté » de parler en anglais ensuite, ce qui est tout de suite passé mieux. Cet homme est humble, souriant, charmant, et n’avait pas besoin de parler en français pour faire mouche auprès des fans.

Cynic a délivré au Nouveau Casino sa meilleure prestation sur le sol français depuis que le groupe existe (le lendemain à Luynes, elle fut meilleure encore apparemment). Ils peuvent faire encore mieux et on sent qu’ils vont encore s’améliorer pour la suite. Vivement le nouvel album, et la tournée d’automne en compagnie de 2 autres groupes sublimes : Opeth et The Ocean.

Setlist :1) Veil Of Maya - 2) Celestial Voyage - 3) The Eagle Nature - 4) Sentiment - 5) Evolutionary Sleepers ("nouveau titre") - 6) I'm But A Wave To ... - 7) Adam's Murmur (nouveau titre) - 8) Uroboric Forms - 9) Textures - 10) Integral Birth (nouveau titre) - 11) How Could I - 12) The Unknown Guest (nouveau titre - rappel)

Pour ceux et celles qui désirent mes photos (sans copyright sur demande), vu que quelques uns (unes) me les ont demandées à l'issue du concert, il suffit de m'envoyer un mail à :
hendrickmotorsport@hotmail.com