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jeudi 11 décembre 2014

Gronibard - Benighted - Blood For Blood - The Haunted - Hatebreed - Testament - Soulfly

Parc des Expositions - Le Mans

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Vendredi 25 Juin - Samedi 26 Juin - Dimanche 27 Juin

Après des années de disettes de festivals français dignes de ce nom, le Fury Fest, pour sa quatrième édition, fait enfin parler de lui au niveau européen voire mondiale ! 70 groupes, deux scènes, trois journées de musique extrême… Voilà en chiffre le résumé de cette formidable aventure, qui pour les 25 000 chevelus venus à ce festival ne dura que trois jours pour les plus chanceux.

Après deux heures de route, nous voilà arrivé aux abords du parking du Fury Fest ou il nous fallut prendre notre mal en patience pour enfin pouvoir se garer. S’en suit alors, l’épreuve de l’attente pour aller chercher son pass camping afin de pouvoir dormir sur le site réservé aux furyeux. Première surprise, il faudra payer 5€, afin de rentabiliser le festival, malgré nos pass trois jours pour un camping qui ne sera à aucun moment réellement surveillé, mais nous y reviendrons tout à l’heure…

GRONIBARD
Après avoir fait une rapide reconnaissance des lieux et des scènes : la Main Stage, d’une contenance de 9000 personnes et la Velvet Stage, petite salle étriquée sans ouverture d’une capacité de 1500 personnes. Nous voilà en route pour notre premier concert de la journée, les grindeux de Gronibard !
Hélas, du fait des nombreuses queues faites toute au long de la matinée / journée, nous n’assisterons qu’aux trois derniers titres des français. Fidèle à ses habitudes, notre fier quintet français jouent travestis voir nus et enchaînent les titres comme la reprise de Johny On est Champion, sans même se prendre la tête, achevant leur set sur un Proot provoquant les premiers émois dans le pit !

BENIGHTED
Quand on se prend l’une des plus grosses baffes lors des premiers groupe d’un festival, ça laisse toujours des traces pour les jours suivants. Et c’est le cas pour Benighted ! Leur dernier album sorti il y a quelques mois, ils allaient enfin pouvoir le mettre en pratique pour une destruction auditive de masse, j’ai choisi la Velvet Stage. Le groupe nous a exécuté un show de toute beauté… enfin, le terme le plus approprié serait plutôt brutalité ! C’est donc dans une boucherie, autant sur scène que dans le pit, que les 5 membres du groupe se lancent à la conquête d’un public qu’elle ne mettra pas longtemps à mettre dans sa poche. Le rendu live se fait de façon impeccable et spectaculaire. Ainsi, Fœtus, Stay Brutal, Self-Proclaimed God, Banished défilent pour le plus grand plaisir de nos esgourdes. Julien (chant) et Liem (guitare) sont pied nus, pour une meilleure adhérence à la « piste » ; forcément, quand on se retrouve sur le circuit des 24h du Mans, ça inspire... Ils achèvent leur set ( et le public par la même occasion ) par une reprise phénoménale de Napalm Death, « Suffer the Children ». Un pur moment de bonheur et un des meilleurs souvenirs de ce festival.

BLOOD FOR BLOOD
A peine mon entrevue avec le frontman d’Hatebreed achevé que le set des Américains de Blood for Blood a débuté sur la Main Stage. Le groupe ne fait pas dans la dentelle et nous balance dans les oreilles du bon gros hardcore new-yorkais engraissé aux mosh-pits durant 40 minutes. Le groupe a le mérite de chauffer pour de bon la Main Stage grâce à l’efficacité de leur imposant chanteur !

THE HAUNTED
Il est 19H40 lorsque le premier des groupes que je voulais absolument voir durant ce festival monte sur scène ! Et oui, je veux parler des tharsheurs de The Haunted avec le retour de Peter Dolving au chant ! Et il faut dire que le bougre a fait de nombreux progrès depuis la sortie de l’album éponyme et remplace parfaitement Marco, même s’il manque un peu d’entraînement sur les compos de Ano ! Leur set fut véritablement carré, malgré un son quelque peu aléatoire par moment. A noter, que les Suédois nous ont offert un de leur nouveau morceau 99, véritable hymne à la boucherie en live… A l’instar des premiers riffs de Reign In Blood entonné par le groupe composé d’ex-At The Gates ou encore d’un DOA et d’un Undead anthologiques !

HATEBREED
Puis vient le tour d'Hatebreed de mettre le feu à la Main Stage. Surtout que les américains en veulent, Jamey Jesta ayant déclaré avoir reçu le plus grand nombre de mails de sa vie pour savoir s'ils n'allaient pas à nouveau annuler leur tournée en France après avoir annulé leur venue à l'édition précédente du Fury Fest, entre autres.
C'est donc dans une salle acquis à sa cause que le groupe entame son set avec un Proven qui déclenche la furie dans le pit suivi par des titres non moins intenses comme Tear It Down ou Straight To Your Face, extrait de leur nouvel album The Rise Of Brutality.
Jamey est en forme malgré le cumul de son rôle de père de famille, de présentateur pour une chaîne musicale ou tout simplement de musicien parcourant les routes jour après jour.
Puis le groupe décide de se faire plaisir en interprétant, comme l’avait fait un peu auparavant The Haunted, l'intro de Raining Blood (Slayer) laissant de nombreuses traces dans le pit...
Disposant d'un des meilleurs sons de la journée, le groupe peut laisser libre court à leur jeu de scène tout en interprétant leur morceau les plus ravageurs tels que This Is Now, Smash Your Ennemies, Perseverance avant de conclure ces 45 minutes de brutalité par un I Will Be Heard anthologique.
Hatebreed quitte donc la scène à 22h45 en remerciant une dernière fois le public.
Pas de doute, Hatebreed fut LE groupe de la première journée sachant conciliée hardcore et metal à merveilles, à l'image de ce festival… Et ce n'est pas le pit qui dira le contraire...

TESTAMENT
Puis vient le tour des cultissimes Testament avec Paul Bostaph, tout droit venu de Slayer, derrière les fûts ! La pression était à son paroxyme pour les thrasheux après l’énorme show délivré par Hatebreed. Hélas, dès les premiers riffs, on ne peut constater que leur set ne sera pas à la heuteur des espérances mises en eux… En effet, le son est tout simplement atroce et gâche chacune des compos du combo. De plus, la bande de Chuck Billy est loin d’être au sommet de sa forme et déçoit de par leur prestation scénique. Bref, un concert qui sera très vite oublié grâce à la masse d’excellent set vu pendant les trois jours !

SOULFLY
Arrive enfin la première tête d’affiche de ce festival, Soulfly. L’invitation était risquée car ce Fury Fest 2004 était tout de même sévèrement orienté extrême. Une petite crainte me heurta l'esprit quant à l'accueil qu'allait recevoir le groupe. Aux premières secondes du sampler d'intro, toutes les oreilles se dressent, puis après la distorsion du début du titre « Prophecy », tout le pit est pris de folie. Le groupe est des plus convainquants, et je suis étonné que la fosse réagisse aussi bien ! Après quelques titres de Soulfly, quand Max Cavalera décide alors de s’attaquer à la discographie de Sepultura… l’euphorie redouble d’intensité. Ainsi Roots Bloody Roots, Refuse/Resist, Mass Hypnosis, Inner Self, s’insèrent entre les différents morceaux de Soulfly, en rappelant au public le Max de la « grande époque ». Mais les tubes du groupe actuel de Max, sont bien sûr aussi mis à l’honneur avec entre autre : Bleed (en duo avec son beau-fils Ritchie), Mars, Fire, Tribe, Execution Style, Back To the Primitive, etc… Et pour les connaisseurs, le groupe nous gratifia d’un titre de Nailbomb, Sum Of Your Achievements. Max ne bouge plus autant qu’avant, mais a toujours ce certain charisme qui a fait de lui l’un des plus grands chanteurs du métal. Le nouveau line-up du groupe est lui, bien présent sur scène ; Marc Rizzo reste une vraie pile électrique adepte du karaté ! Après 1h15 de show, Max balance son micro d’un coup, puis part en backstages. La fosse qui n’en a toujours pas assez, réclame un autre morceau. La tribe revient alors pour un rappel de un titre, Eye For An Eye. Vu que ce titre est LE titre du groupe, on peut se dire que ce rappel était (trop) programmé.
Ce soir, il y en avait pour tout le monde et pour tous les goûts. Tous les groupes de Max étaient bien représentés et bien répartis ; Sepultura, Nailbomb, Soulfly… tout y est. Certains crachent sur ce que fait actuellement le monsieur, mais il faut reconnaître que Papa Cavalera sait mettre tout le monde d’accord en live. On pourra regretter l’absence de Marcelo D. Rapp qui était lui aussi une bête de live. Pour ma part, l’une des meilleures performances de cette journée.