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lundi 14 février 2022

REVUE D'ACTU #49 : Gloson, Watain, Killing Joke, Monuments, Kreator...

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Février déjà : les jours rallongent, les perce-neiges apparaissent, et accalmie épidémique oblige, les annonces de festivals font leur grand retour. On évitera l'excès d'enthousiasme si tôt dans l'année, mais en attendant, on pourra toujours suivre une actualité plutôt dense sur les futures sorties.

 

Gloson

S.A.D.E : Gloson m'avait impressioné avec Grimen, son premier album, sorti il y a déjà cinq ans. C'est donc en 2022 que les Suédois reviennent au format long (un EP était paru en 2019) et signent au passage chez Indie Recordings. Une premier extrait de The Rift, qui sortira le 18 mars prochain, a été dévoilé et on peut déjà entendre que Gloson a encore des choses à dire. Si l'ombre de Neurosis entourait leur premier album, le son sonne ici nettement plus metal : moins dans le tumulte du feu hardcore, l'atmosphère se fait plus clinique. Le quatuor sait néanmoins toujours fait trembler les murs, en témoigne l'énorme éruption en milieu de morceau. Les parties plus aérés intègrent des arrangements plus variés, plus éléctroniques. Quand à la production elle semble tenir la route pour autoriser ces diverses formes musicales, tout au moins pour ce titre. L'avenir nous dira ce qu'il en est des autres.

 

Watain

Varulven : Watain ressort de son antre infernal pour nous cracher au visage tout son dégoût spirituel pour notre monde. C’est sous la forme d’un « The Howling » ravageur que la meute suédoise nous donne un aperçu de son septième méfait, The Agony and Ecstasy of Watain. Un titre assez évocateur, qui renvoie peut-être à cette idée d’accomplissement artistique total, avant de définitivement tirer sa révérence ? Car si Watain a déjà inscrit ses derniers albums dans cette dimension autobiographique presque testamentaire, elle ne m’avait jamais complètement convaincue, à cause notamment d’un Trident Wolf Eclipse trop ramassé et trop focalisé sur l’aspect punk et low fi de leur musique. Au détriment de l’emphase et de la dimension épique d’un Lawless Darkness, mise au placard sur la majeure partie du disque. Heureusement, ce nouveau single remet les pendules à l’heure, et cela à tous les niveaux. La production est à nouveau puissante et claire, les mélodies sentent le souffre, la violence BM redevient implacable et les breaks parviennent à garantir cet équilibre entre chaos bouillonant et atmosphère enlevée. Après un The Wild Hunt correct mais trop disperssé et un TWE trop limité, pourrait-il enfin s'agir du retour du grand Watain d'il y a dix ans ? Nous l'espérons...

 

Killing Joke

ZSK : Alors ok ils sont vieux, mais quand même… Pylon est sorti il y a presque 6 ans et demi, on attendait du neuf ! Je taquine, surtout que Killing Joke, malgré l’âge, ne faiblit pas, et arrive même à se bonifier sur certains points, voire à se donner un coup de jeune. Quoi qu’il en soit, la Blague qui Tue va (enfin) se remontrer en bacs, avec un EP prévu pour le 25 mars. Qui malgré tout ne présentera que… deux nouveaux morceaux… m’enfin, quand même. On en a déjà ici la moitié intéressante, avec son morceau-titre, "Lord of Chaos". Plus de 6 ans après Pylon donc, Killing Joke approche-t-il de la fin ? Non ! C’est toujours aussi délicieux. Il n’y a certes aucune surprise, mais ce n’est pas 42 (!!) ans après son premier album que Killing Joke va se réinventer. Dans la lignée de Pylon, et dans la lignée de tout ce qui est sorti depuis Absolute Dissent (2010) d’ailleurs, Killing Joke nous balance son Post-Punk fortement metallisé, un brin mélancolique, et toujours avec ces compos qui tournoient efficacement. On se remue et on plane, comme à l’accoutumée, et Jaz Coleman lui aussi malgré le poids des ans ne faiblit nullement vocalement, même si le registre demeure quasi-exclusivement clair. Killing Joke est toujours là, toujours en forme, et c’est quelque peu incroyable. Après cet « EP », espérons donc un nouvel album très bientôt ! Avant la troisième guerre mondiale, la fin du monde, ou autre apocalypse…

Monuments

ZSK : Celui qui est un des derniers piliers du Djent « classique » aime bien se faire désirer car encore une fois, c’est près de 4 ans après son précédent méfait (Phronesis) que Monuments va ressortir quelque chose. Enfin, comme d’habitude chez les groupes de Djent, il y a des remous de line-up, et qui touchent souvent le poste de chanteur. Monuments ne va pas déroger à la règle, car hélas hélas hélas, Chris Barretto a pris la poudre d’escampette en 2019. La formation anglaise, existant depuis 2007, va donc nous présenter son sixième (!!!!!!) vocaliste. Il s’agit d’Andy Cizek, américain plutôt inconnu qui a participé à des groupes pas forcément Metal (Makari, Wvnder), à l’exception récemment de Termina, projet d’un membre de I, The Breather. "Cardinal Red" ne va pas nous le présenter vu que c’est le 3ème single proposé par Monuments où il apparaît, après "Deadnest" et "Lavos". Mais qu’importe, après des chanteurs pas forcément très doués (…), Andy fait parfaitement le taf, avec des voix gueulées très efficaces et un chant clair très maîtrisé, pas si éloigné de celui de Barretto d’ailleurs. Et "Cardinal Red" d’être un très bon single, encore une fois très classique pour du Monuments, toujours avec le toucher particulier de John Browne, même si étonnamment pour le coup ça sonne parfois un peu plus… Metalcore que Djent. On attendra la suite de In Stasis, prévu pour le 15 avril prochain, pour savoir si Monuments fera mieux que le plutôt anecdotique Phronesis.

 

Kreator

Varulven : 2022. C’est l’année choisie par Kreator pour nous délivrer le successeur d’un Gods of Violence déjà varié et très abouti. Le hasard faisant bien les choses, c’est dans un contexte actuel sensible, où le dialogue et la concorde laissent place à un autoritarisme violent et haineux, que les Teutons reviendront avec un Hate Uber Alles toujours plus corrosif à l’égard des dérives totalitaires. Si Kreator s’est toujours montré critique sur ce genre de sujets, il y a ici une certaine congruence entre visuel, paroles et musique, une chose rarement atteinte par le groupe sur ses travaux passés. Refrains scandés vindicatifs, intensité Thrash de rigueur et mélodies accrocheuses, tout ce qui fait le sel des Allemands depuis Violent Revolution figure sur ce premier extrait, annonciateur du déferlement à venir en juin prochain. 

 

 

 

Deficiency

ZSK : Le quatrième album de Deficiency à venir s’est fait un peu désirer, mais maintenant que la promo est lancée, ça y va ! Alors que le premier single "A Fire Asleep" est encore tout chaud, le groupe remet déjà le couvert avec un second extrait. On retrouve sur "I Am the Misfortune Herald" la facette la plus efficace de la formation, même si les compos mélodiques sont toujours bien présentes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les musiciens mosellans sont inspirés avec des riffs Thrash remuants qui font mouche. Mais ce n’est pas tout vu que Deficiency s’est offert un guest de taille pour épauler Laurent. Ce n’est nul autre que Björn « Speed » Strid qui vient poser quelques vocaux ici, et ne se contente pas de juste passer la tête d’ailleurs. Pour un groupe fan de Soilwork et qui est d’ailleurs aussi influencé par le son des Suédois, c’est du pain béni. Le tout nous donne un excellent single qui met encore plus l’eau à la bouche pour Warenta, le successeur de The Dawn Of Consciousness, toujours attendu pour le 11 mars prochain via le jeune label Metal East Productions.

Crossfaith

Michaël : Avec Crossfaith, pas vraiment de surprise depuis le début de leur carrière. C'est toujours ce mélange de metalcore/deathcore avec des sons électroniques dans tous les sens. Pas aussi putaclik que The Browning, mais suffisamment pour faire souvent l'objet de railleries par les puristes du genre. Il y a de quoi sourire, parfois, il est vrai, mais il n'en demeure pas moins que la musique des Japonais est un concentré d'énergie. Ce nouveau titre, Gimme Danger, ne déroge pas à la règle avec quelques passages bien funs, notamment grace à la participation du rappeur Ralph. Pas le titre de l'année, mais de quoi vous dynamiser votre dimanche sans aucun doute.

 

Abbie Falls

Michaël : Vous reprendrez bien un bon shoot d'énergie en ce dimanche ? Abbie Falls devrait vous aider. Les Tchèques ont mis en ligne le titre Parasite, premier extrait de leur EP à venir intitulé Hell is Other People, qui sortira au printemps via Seek And Strike Records. Ca ne vole pas très haut, mais ça nous plait beaucoup. Le groupe continue à osciller entre hardcore et deathcore, en enchainant les breakdowns et le matraquage de première corde. Rien de très original, mais sans aucun doute de quoi vous faire bouger frénétiquement.

 

The Gathering

Storyteller : The Gathering et sa chanteuse Anneke revient avec un single "We Rise". Second extrait de leur futur album Beautiful Distortion, les Néérlandais nous proposent une chanson plutôt électrique, au tempo doux et à l’ambiance mélancolique. Si le clip est flou, comme un vieux souvenir qui a du mal à remonter à la surface, un super 8 mal rangé dans un grenier qui ne donne que des images quasi illisibles mais pourtant porteuses de moments passés, le style est limpide. On est proche de ce que l’on aime chez The Gathering, son côté aérien, poussé par des cordes, simple mais dans lequel on se plonge avec un total relâchement. L’album sortira au mois d’avril, si on est remonté à la surface d’ici là.

[ERRATUM : la chanteuse de The Gathering est bien sûr Silje Wergeland !]