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vendredi 26 mars 2021

REVUE D'ACTU #31 : Gojira, Code, Esoctrilihum, Kataklysm, AtomA...

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Revue d'actu décalée d'une petite semaine par rapport à notre rythme habituel, mais non nous ne l'avions pas oubliée ! Et en plus, le programme est copieux : du beau monde et des nouveautés pour tous les goûts. Des musiques sophistiquées avec Code et Esoctrilihum, du gros calibre avec Lamb of God ou Gojira, un rattrapage de début mars avec Cross Vault, injustement passé sous les radars de beaucoup... Et d'autres que nous vous laissons le soin de découvrir. Encore une fois, pandémie ne signifie pas arrêt d'activité studio pour beaucoup de groupes !


Code

S.A.D.E : Depuis le départ de Kvohst (a.k.a Mat McNerney) et le virage résolument rock prog' qu'avait pris Code, leurs sorties me semblaient plus anecdotiques. Pas mauvaises, plutôt bien composées et intelligentes même, mais terriblement passe-partout et facilement oubliables. En revanche, le premier extrait proposé pour le retour des Anglais, un nouvel album intitulé Flyblown Prince et prévu pour le 4 juin chez Dark Essence Records, relance totalement ma curiosité. Avec un titre de plus de onze minutes, le quintuor remet un peu de Black Metal dans son rock prog. Pas de la manière hybride dont ils le faisaient période McNerney, mais plutôt par touches discrètes, dans le son ou dans l'intention. Le chant demeure très majoritairement clair, mais avec des envolées criardes proches de la folie qui donnent au titre ce qu'il manquait aux sorties précédentes : une personnalité. Mut, dernier album en date, sonnait très convenu, peu identifiable ; Code renoue ici avec quelque chose de plus vivant, mais sans retrouver pour autant son style de la première période. Retour gagnant, alors ? On verra le 4 juin.  


Esoctrilihum

Circé : Au cas où on en doutait encore, Esoctrilihum est infatigable. En mai prochain, un an tout pile après la sortie d'Eternity of Shaog sortira donc son successeur, Dy'th requiem for the serpent telepath, nouveau paté de black/death avant-gardiste de plus d'une heure. Tout ça, sans compter l'EP sorti en octobre dernier. Etre aussi productif tout en proposant une musique toujours aussi riche, complexe et qualitative relève de l'exploit. L'entité mystérieuse française continue donc son bout de chemin, toujours tenu par un seul homme. Et si la cover de ce prochain opus (que je défendrai corps et âme) semble déjà diviser, la musique, elle, est rien déjà à la hauteur de toutes les attentes possibles malgré un seul petit titre dévoilé. L'accent est ici mis sur l'atmosphère mystique et les éléments symphoniques, la recherche des textures des différents claviers et synthés donnant une nouvelle grandeur à la musique. On passe peut être par moins de changements brutaux au sein de la compo elle même, mais on se laisse au contraire porter par une belle évolution progressive, harmonieuse et riches d'idées.

 

AtomA

ZSK : Enfin. C’est le retour d’un grand maestro, pas moins de 9 ans après la sortie du chef-d’œuvre qu’était Skylight. Après moult incertitudes et rebondissements, AtomA ressort de terre, ou plutôt est revenu dessus. La formidable épopée de Skylight aura donc bien une suite, même s’il faudra probablement être patient, le groupe des ex-Slumber aura mis son temps pour accoucher d’un simple single qui aura fait l’objet de nombreux statuts sur les réseaux. Mais quel single ! On retrouve bien ici du pur AtomA, avec son Post-Rock agrémenté de l’héritage du Doom/Death mélodique et du touché de leur camarade Jari Lindholm, mais bien sûr résolument stellaire. "Then Came the Wave" joue même la carte d’une lente mais sensationnelle montée en puissance, avec une première partie de morceau très ambiante mais déjà ultra cosmique ; avant une explosion épique qui nous emmène dans un tourbillon d’émotions, avec un chant toujours aussi particulier, très sincère et touchant. Le paysage mélodique est également toujours aussi lumineux et prenant, et nous tenons donc une magnifique pièce d’AtomA, tout simplement. On pouvait s’attendre à tout, mais ce retour n’est nullement décevant et l’on retrouve un AtomA qui nous fait voyager loin, très loin. Il ne reste plus qu’à espérer qu’un deuxième album prenne forme assez vite, mais en attendant, on sait que AtomA est bel et bien revenu et il est en grande forme !


Gojira

Malice : Si Another World m'a plutôt laissé froid, le second single tiré du futur album de Gojira, Born for One Thing, avait un peu réveillé mon intérêt, sans non plus réellement me faire grimper au plafond. Après un Magma très expérimental et bourré de bonnes idées, les Landais semblent revenir à une formule un peu plus efficace et j'attendrai l'intégralité de l'album pour juger du bien-fondé de cette décision. Une chose est sûre : tout ça n'évoque plus du tout le death metal des débuts, et cet Amazonia le prouve avec éclat : on est là en plein hommage à Sepultura plutôt qu'à Morbid Angel. Riff bondissant qu'on imagine devenir un moment fort des futurs concerts de Gojira, instruments chamaniques, clip rendant hommage à l'Amazonie et à ses tribus ... Le tout est plutôt réussi, même si à ce stade, j'attends surtout le 30 avril et la sortie de Fortitude, curieux de voir si le groupe nous réserve quand même quelques titres plus élaborés. 


Spectral Wound

Circé : Pour les distrait.e.s du fond de la classe qui ont raté notre revue d'actu #29 ou pour celles et ceux qui n'étaient pas assez convaincus par le premier extrait, Spectral Wound revient à la charge avec un second extrait de leur prochain album. Et sur celui ci, les Québécois poussent toujours plus leurs style typiquement finlandais - ils le font presque mieux que les natifs actuellement, c'est dire. C'est brutal, ça ne prend pas de pause, ça blast (quasiment) tout du long sur un lead mélodique dense, hargneux et conquérant. Certains diraient même que c'est froid. Fair lucifer, sad relic fait en tout cas partie des titres les plus compacts et frontaux que le groupe ait su fournir à l'heure actuelle, s'affranchissant des mid-tempo, relents de Mgla et petits interludes que se permettait l'extrait précédent. On entrevoit donc un album assez équilibré mais sans compromis, qui s'appellera donc Diabolic Thirst et sortira le 16 avril prochain chez Profound Lore Records.


Hacktivist

Malice : Blast from the past ! S'il y a bien une carrière que je qualifierais d'un peu gâchée, c'est celle d'Hacktivist, qui avait tout pour prendre une place confortable sur le devant de la scène avec son rap/djent qui alliait franchement bien les deux faces de la pièce, avec tube sur tube et une vraie traction de la part du public à l'époque. Incapables de profiter de leur momentum, ils avaient sorti Outside the Box en 2016 alors que le soufflé d'un EP réussi et de tournées prestigieuses était un peu retombé. Plusieurs changements de line-up et quelques singles épars plus tard, les revoilà avec un second album pour 2021 : Hyperdialect sortira en juin prochain et Planet Zero en est un premier extrait franchement plus énervé que ce qu'ils faisaient à l'époque. Jermaine Hurley se charge toujours du chant rappé, mais sa synergie avec Timfy James (chant clair) et Ben Marvin (chant rappé), tous deux partis entre 2017 et 2018, manque franchement au groupe, Jot Maxi arrivé il y a quelques années peinant toujours autant à me convaincre. Planet Zero n'est pas un mauvais titre, mais Hyperdialect devra faire mieux pour relancer une carrière qui mérite mieux.  


Thyrfing

ZSK : Outre AtomA et toujours du côté de la Suède, voilà un autre retour que l’on attendait. Celui de Thyrfing, qui n’avait plus donné de signe de vie discographique depuis 8 ans et la sortie de De Ödeslösa. Le groupe à la tête d’une solide discographie (citons Valdr Galga (1999) ou encore Farsotstider (2005)) a toujours convaincu grâce à son style de Viking-Metal très personnel. Vanagandr, qui sera leur huitième full-length, n’est pas prévu avant août prochain. Mais ce retour se manifeste dès à présent avec ce single tout neuf répondant au nom de "Döp Dem I Eld". On y retrouve les caractéristiques du groupe, un Viking-Metal moderne à sa manière, aux compos efficaces, avec des touches sympho voire folk à belle allure et des mélodies entraînantes. Cela fonctionne toujours et montre que Thyrfing est un groupe qui a su évoluer et vivre avec son temps, même si on se situe ici dans la lignée des albums précédents du début des 2010’s. On retrouve aussi avec plaisir les vocaux de Jens Rydén (ex-Naglfar), que l’on avait pas entendu depuis huit ans également vu que Thyrfing est le seul groupe où il officie actuellement. Là aussi, c’est un retour qui ne déçoit pas, même s’il s’adresse surtout à sa fanbase existante, quoique attirer du Jean-Viking qui s’évade dans Valheim est facile en ce moment… Bref, Thyrfing est de nouveau là, et va tenter de continuer à agrémenter sa belle discographie.


Cross Vault

Dolorès : Il arrive qu'on passe à côté de l'annonce d'un nouveau morceau, même lorsqu'on suit assidûment l'actualité d'une scène ou d'un groupe qui nous fascine. Mieux vaut tard que jamais, le proverbe justifie la présence des Allemands de Cross Vault dans cette Revue d'actu, car début mars sortait un premier titre pour annoncer leur nouvel album à venir chez Iron Bonehead Productions !

« Gods Left Unsung » a tous les atouts d'un tube de Doom épique et mélancolique, à mi-chemin entre le caractère solennel et lourd du premier album (Spectres of Revocable Loss) et le son lisse et rassurant du second (The All-Consuming). On retrouve bien évidemment le chant clair de Nerrath (Horn, Latitude Egress), poignant et éraillé, sur une composition pesante mais mélodieuse menée par les guitares. Ces caractéristiques ne sont pas sans rappeler leur influence principale Warning, dont ils ne se cachent pas, ainsi que d'autres plus ou moins grands noms de cette scène, de Procession à Pallbearer en passant par The Temple.

Cross Vault étant pour moi l'un des projets les plus intéressants de cette veine dans ce qui se fait actuellement, ce n'est pas sans hâte que j'attends le 28 mai 2021 pour entendre l'album complet qui risque de bien plomber le moral comme il faut à l'arrivée des beaux jours. A noter le superbe artwork de WÆIK, dont je découvre le travail enchanteur et qui pourrait justifier à lui seul l'achat du LP.


Kataklysm

Michaël : J'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour le groupe. Leur bonhommie sur scène, leur simplicité y étant pour beaucoup. Cela tient également au fait que j'ai été bercé avec leurs excellents albums du début des années 2000, quand je découvrais le Metal (Shadows and Dust ; Serenity in Fire). Depuis lors, le chemin n'a pas été linéraire pour un groupe qui a alterné les bons albums et les albums un peu insipides. Insipide le mot est peut-être fort ; mais disons que le groupe n'a jamais été réputé pour prendre des risques et tenter de nouvelles choses. Du coup, une simple baisse de régime dans les riffs et les compositions et l'on se retrouve avec des titres qui ne sont qu'une version moins bonne de ce qu'ils ont fait avant. Leur dernier album, Unconquered, m'a laissé sur ma faim. De très bons titres comme The Killshot ou Defiant viennent clairement faire bouger la tête. Et c'est justement ce dernier titre que le groupe a décidé de mettre en clip. Rien de révolutionnaire, mais de quoi vous faire passer un bon dimanche.


Lamb of God

Michaël : Le dernier album - éponyme - de Lamb of God a fait débat. Certains, comme moi, l'ont bien aimé ; même si l'on peut tout à fait convenir du fait qu'il était assez linéaire et peu novateur. D'autres l'ont vertement critiqué comme manifestant un groupe en roue libre, a fortiori depuis le départ de Chris Adler derrière les fûts. Quoi qu'il en soit, l'album contenait quelques titres très puissants (Memento Mori ; Gears) et intéressants. Pour ceux qui en voudraient plus, le groupe sortira une version Deluxe de son dernier album à la fin du mois chez Epic Records, contenant notamment le livestream effectué depuis Richmond, en Virginie (leur hometown!) mais également un titre bonus : Hyperthermic/Accelerate dont vous pouvez retrouver la lyric vidéo ci-dessous !