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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Necropsy

Kariotype

LabelUnderclass
styleBrutal Death
formatAlbum
paysFrance
sortiejuin 2010
La note de
U-Zine
7/10


U-Zine

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Necropsy est un groupe de Brutal Death survitaminé qui nous vient de France, plus précisément de Tours. Le groupe existe depuis des années maintenant et n’en est donc pas à son coup d’essai. Leur précédent album « Bestial Anatomy » avait d’ailleurs été bien reçu par la presse spécialisée et votre chroniqueur ici présent doit admettre qu’il s’agissait là d’une pièce maîtresse du Brutal Death Metal hexagonale. La barre ayant été mise très haute, on ne pouvait que s’attendre à se prendre une grosse baffe dans la tronche. Confirmation ?

Ce nouvel album de Necropsy intitulé « Kariotype » à la pochette intéressante et dont la signification coule de source fait passer le groupe dans un registre totalement différent. Fini le rural Death Metal comme ils disent et on passe à un champ lexical biomol. Pas besoin d’aller chercher plus loin, les paroles sont totalement indéchiffrables tellement le chant est gerbé dans tous les sens. Très varié, celui-ci n’en reste pas moins résumable à l’onomatopée « gruik ». Le chanteur de Necropsy est de toutes façons connu pour son coffre monumentale et son répertoire de voix plus gutturales et à la fois plus yellsées (superbe néologisme n’est-il pas ?) qu’avant offre une nouvelle profondeur au groupe. Rassurez-vous, vous pourrez entendre sa douce voix lorsqu’il vous mettra du lounge en intro de piste, moment décalé par rapport à la galette mais poilant.

Outre le chant plus travaillé que sur Bestial Anatomy, les compositions ont elles aussi pris une autre direction. Moins taillé Brutal Death US rentre dedans et sans fioriure, le groupe excelle aujourd’hui dans des riffs plus mélodieux et rajoute une touche plus européenne, bref plus branlette de manche qu’avant. Le jeu de la battouze c’est lui aussi assagi. Les blast sont encore heureux toujours présents mais posés de façon bien plus parcimonieuse qu’avant. On ne retrouve plus la brutalité propre à Bestial Anatomy qui nous découpait d’une traite en l’espace des 25 minutes environ qui composait le skeud. Non, dans Kariotype, c’est minutieusement que vous vous dévoilez de l’intérieur pour un travail plus affiné, plus en profondeur.

La prod’ a donc aussi changé en conséquence et laisse une meilleure place à la compréhension des guitares / basses. Cette dernière est d’ailleurs assez bien mise en avant, il faut le noter ! Le gros point noir de cette nouvelle production est la batterie. Son son passe très mal à mon sens. C’est sans doute un choix des zicos pour coller plus au Necropsy qu’ils voulaient voir, mais l’ensemble de la galette perd la puissance ressortie dans l’album précédent. C’est principalement une histoire de caisse claire mais ça a son effet.

Sur le plan personnel je tiens à dire que la première écoute m’a été très douloureuse. Fan avant l’heure de la progression du groupe, au premier rang à tous leurs concerts où j’étais, Kariotype m’a d’abord déçu. Le groupe s’éloigne avec cette galette de la voie que je croyais conquise, celle d’un BDM sans concession, puissant et méchant. On ne se prend pas le train en pleine face mais on le suit derrière en logeant ses railles. A force des écoutes on arrive à le voir à l’horizon mais je ne l’ai jamais attrapé. Trop propre, trop délicat, ce nouvel album de Necropsy répond plus aux attentes d’un public typiquement français mais beaucoup moins bas du front que moi. Les rythmiques bien trop catchy à mon sens et les riffs moins « épiques » m’éloignent de ce qui faisait jadis mon amour pour le groupe. Le point fort de ce nouvel album étant vraiment la voix, très travaillée et plus variée qu’avant.

Necropsy étant un très bon groupe de live, c’est avec plaisir et engouement que j’attends de les voir sur scène pour défendre ces nouveaux titres. Sont-ils taillés pour le live ? Je ne doute pas une seule seconde que le talent des zicos surmontera sur scène les manques dus à la prod’.


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2. Boyjoy Cells
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7. Chupa mi grasa
8. Kariotype
9. DNA666