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samedi 3 octobre 2020

REVUE D'ACTU #20 : Opium Warlords, Fear Factory, Human Impact, Vanden Plas, etc.

Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Comme toute les quinzaines, Horns Up vous propose un condensé de l'actualité récente. Entre la conclusion de la série "Ego, Fric et Pognon" de Fear Factory, l'annonce d'un nouvel album d'Opium Warlords, l'entrée en scène de Somnus Throne ou le nouveau single de Human Impact, il y a en a pour tous les goûts !

Romasa

Trio américain déjà auteur d'un premier LP sorti en 2019, Romasa est de retour cette année avec un EP. Prévu pour le 30 octobre chez Hand of Death Records, Insufferable Cave of Rotting Aspiration sera limité à 50 exemplaires au format cassette. Côté musique, on a à faire un hybride entre death, black et crust bien opaque et dense, qui suinte la colère bien recuite. La prod' est bien cradingue sans être illisible, tout à fait adaptée à l'ambiance asphyxiante qui se dégage du riffing : le morceau est construit autour d'un mid-tempo pesant et balourd qui régalera tout amateur de brutalité.

 

 

Somnus Throne

Si vous trouvez Monolord trop répétitif et monolithique, vous pouvez d'ors et déjà stopper votre lecture de cette petite rescension. Dans la cas contraire, je vous invite plus que chaudement à découvrir ce titre de Somnus Throne, extrait de son premier album éponyme. À grand renfort de riffs massifs et de disto fuzzée qui tâche, le trio américain débarque avec de belles promesses en terme puissance de frappe : doom oblige, le tempo est lent, ce qui n'empêche pas de se trouver, à l'écoute du titre, face un blindé bien lourdaud que l'on sait, tout lent soit-il, inarrêtable. Clairement, Somnus Throne n'invente rien mais exécute à merveille. Et c'est pas donné à tout le monde.

 

Human Impact

S.A.D.E. : Super-groupe de la scène New-Yorkaise (avec des membres de Swans, Unsane et Cop Shoot Cop), Human Impact avait sorti en ce début d'année un premier album solide. Si Genetic, dernier single du groupe, ne semble pour l'instant pas annoncer la suite du premier album, il est clair que Spencer et consort en ont encore sous le pied. Torturé et saturé à souhait, le morceau (et le clip) confirment le potentiel de ce projet aux influences variées mais cohérente : noise rock avec un soupçon d'indus, servi par un chant toujours aussi prenant, la musique d'Human Impact ne se laisse pas facilement étiquetter. Pour ce qui de l'écouter en revanche, ça se fait sans forcer et de manière répétée.

 

Opium Warlords

S.A.D.E. : Lorsque l'on connaît un peu la carrière d'Albert Witchfinder, le fait qu'il sorte comme single pour la promo d'un nouvel album un morceau de presque vingt minutes n'est presque pas surprenant. Ce qui est plus étonnant en revanche, c'est qu'il sorte un morceau de Reverend Bizarre sous le nom d'Opium Warlods. Avec ses trois premiers albums, le projet solo de Witchfinder explorait des terres d'expérimentations entre drone et doom avant-gardistes, mâtinés d'une bonne dose de la folie qui habite leur géniteur. Avec ce premier extrait de Nembutal, prévu pour le 4 décembre chez Svart Records, Opium Warlords propose un doom beaucoup plus classique et proche de l'ultime album de Reverend Bizarre, tant dans le son que dans la composition. Quoique nous réserve le reste de l'album, ce premier titre démontre que le Finlandais n'a rien perdu de son talent pour faire briller le blason du doom traditionnel.

 

Fear Factory 

Malice : On ne va pas dire que la carrière de Fear Factory est un exemple à la fois de régularité et d'intégrité, mais là, on touche probablement le fond - et la fin du groupe. Après une brève guéguerre interne, le chanteur historique Burton C. Bell a en effet annoncé sa décision de quitter le gang californien, quelques semaines après que FF ait lancé un financement participatif pour son futur album (pratique qui, il n'y a rien à faire, n'aura jamais mes faveurs).

Sans C. Bell, il y a fort à parier qu'un Fear Factory déjà bien affaibli au fil des années perde totalement sa force de frappe et sa cohésion. Un groupe en pleine santé y survivrait, pas celui-là, dont le dernier opus Genexus avait constitué une très bonne surprise mais dont les prestations live étaient déjà en chute libre. Certes, Burton C. Bell n'était pas étranger à ces errances, le vocaliste étant une plaie en concert, mais en son absence, Fear Factory risque de ne sonner que comme un mauvais tribute-band. 

 

Vanden Plas

Storyteller : à l’époque dorée du Metal Progressif, les Allemands de Vanden Plas ont laissé une marque et une identité avec des albums dont les fans du genre se souviennent comme The God Thing. Avec leurs potes de Superior, ils ont apporté une touche très technique, très musicale. Puis le genre s’est épuisé, les grosses boites comme NTS ont disparu et, sans pour autant lâcher la barre, ils se sont faits plus discrets avec un dernier album en date de 2017. Jusqu’au 4 décembre 2020, date à laquelle ils nous offrent leur neuvième album The Ghost Xperiment – Illumination. On sent encore que les Allemands veulent construire un concept album, le storytelling étant une de leurs spécialités.

En ce début du mois d’octobre, ils proposent aux curieux d’écouter "Under The Horizon", premier titre de l’album. Et aucun problème pour reconnaitre la touche Vanden Plas, le chant de Andy Kuntz et les choeurs magnifient les mélodies délicatement progressives portées par les riffs de Stephan Lill. Le temps n’a eu aucune prise sur la qualité de leur musique et on ne va pas s’en plaindre car elle est constante et tellement plaisante. On attend avec plaisir le nouvel album.

 

Deeds of Flesh

Storyteller : Sept ans qu’on attendait cette bonne nouvelle. Et enfin les Américains de Deeds of Flesh sortent de leur grotte pour ravir nos oreilles d’un titre "Alyen Scourge", tiré de l’album Nucleus, à venir le 11 décembre. Ce sera leur neuvième album, et il aura des liens thématiques et conceptuels avec leurs réalisations précédentes Of What’s to Come et Portals to Canaan.

Le groupe a été fortement touché par la mort de Erik Lindmark, guitariste, chanteur et fondateur du groupe des suites d’une sclérose en plaque en 2018. Pour rendre hommage et aussi pour appuyer le chanteur, ils ont fait appel à une myriade de chanteurs Death Metal de renom comme Luc Lemay de Gorguts ou encore Corpsegrinder. Les parties principales sont chantées par Jacoby Kingston, ancien membre du groupe qui est sorti de sa retraite pour enregistrer l’album.

Ce nouvel album sonne comme une revanche sur le sort et une envie de plaire aux fans, en proposant un Death Metal toujours dans la veine du groupe, avec ce son bien gras et ces compositions qui font l’équilibre entre passages techniques, soli et des blasts rageurs. On est impatients d’entendre la suite, mais ce premier morceau n’augure que du bon.

 

Idle Hands (Unto Others) 

Malice : Après Fear Factory, me voilà encore forcé de parler extra-musical : vous savez l'amour que porte cette rédaction à la nouvelle sensation du heavy américain Idle Hands, dont le premier album Mana s'est offert une place coup de coeur dans notre sélection de la décennie, rien que ça. Hé bien, le groupe étant tout jeune, vous n'aurez peut-être pas trop de mal à vous faire ... à un nouveau : Idle Hands est désormais Unto Others, la faute à une histoire de copyrights typiquement américaine (on se rappelle de Ghost qui a longtemps dû évoluer aux USA sous le nom Ghost BC).

Le merchandising, les réseaux sociaux et la discographie digitale du groupe ont déjà été adaptés ; reste désormais à espérer que le public suive pour que la carrière prometteuse de désormais feu Idle Hands ne soit pas tristement ralentie par une histoire aussi bête ...