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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

The Gathering

The West Pole

LabelPsychonaut Records
styleRock Mélancolique et atmosphérique
formatAlbum
paysPays-Bas
sortiemai 2009
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Après le départ d’Anneke Van Giersbergen en 2007, on voyait mal The Gathering ressortir un nouvel album tant c’était elle qui portait le groupe par sa voix si touchante et hors du commun. Pourtant, trois ans plus tard et pour fêter comme il se doit leur vingt ans de carrière, The Gathering a retrouvé une chanteuse en la personne de Silje Wergeland et va pouvoir enfin sortir le tant attendu The West Pole.

Il va sans dire que le groupe n’a pas recruté n’importe qui au poste de chanteuse. Silje est une belle pépite venant de Norvège, ayant un chant se rapprochant pas mal de celui d’Anneke, c’est-à-dire magnifique tout en ayant ce grain d’identité. Même si je préfère le chant de cette dernière (sans doute la plus belle voix féminine que j’ai entendu à ce jour), la petite nouvelle a également du charme. Il suffit d’écouter « The West Pole » et « You Promised Me A Symphony » (dont les premières notes au clavier me rappellent « Parisiennes Moonlight » d’Anathema)  si poignantes pour se rendre compte du potentiel de la demoiselle. De plus, elle est suppléée par des chanteuses invitées telles que Anne Van Den Hoogen et Marcela Bovio de Stream Of Passion. Sur « Capital Of Nowhere », le jeu entre les voix des différentes chanteuses fait pas mal penser à du Ayreon.

Malheureusement, ce changement de chanteuse aurait très bien pu passé plus inaperçu si je n’avais pas à reprocher à la musique du groupe d’être un peu trop simple, facile d’accès et de manquer de relief. Celle-ci au début semble être du même topo que les précédents albums de la formation avec Anneke, frais, aérien et touchant même si sans trop de surprises quand on connait un peu le groupe. La production et le mixage effectué par René Rutten et Zlaya Hadzich (qui a produit le sublime Souvenirs) sont de haut vol si je puis dire et donne l’impression que chacun des instruments nous souffle à la figure un air bien chaud.

Cependant au fil des écoutes, on commence à s’ennuyer ferme devant cet album à l’ambiance homogène et très belle mais auquel il manque de grands moments de grâce et des passages plus marquants. Les deux seuls morceaux me touchant vraiment sont ceux des extrémités.« When Trust Becomes Sound », une instrumentale assez courte pour ouvrir l’album qui nous propulse littéralement dans les nuages. L’autre étant donc « A Constant Run » dont le break avec cette omniprésence du clavier est également magnifiquement planant. C’est-à-dire en fait, les morceaux les plus Rock où les guitares se font davantage remarquer. Le reste est globalement bon mais pas assez fouillé pour que ce disque s’impose sur le long terme comme un Souvenirs (Même si un « Pale Traces » n’en est pas si éloigné) ou un How To Measure A Planet ?.

La fête d’anniversaire est donc sympathique avec une bonne musique, une bonne ambiance mais à laquelle il manque de l’animation, de l’innovation et de l’inspiration qui auraient su la rendre aussi mémorable qu’un album de la période avec Anneke. Une petite déception car j’aurais pensé que les frères Rutten nous en auraient mis plein la gueule pour justement montrer que The Gathering pouvait encore être divin (« vin ») sans elle.

1. When Trust Becomes Sound
2. Treasure
3. All You Are
4. The West Pole
5. No Bird Call
6. Capital of Nowhere
7. You Promised Me a Symphony
8. Pale Traces
9. No One Spoke
10. Constant Run

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