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dimanche 8 mai 2016

Besatt + Deathcode Society + The Oath + Treacherous

Brin de Zinc - Chambéry

S.

Une semaine après la claque donnée par Himinbjorg & co, me voilà de nouveau au Brin de Zinc pour un autre événement metal extrême, organisé par la jeune asso’ Razorback Productions. En quelques jours, on est d’ailleurs passés de conditions hivernales à un agréable avant-goût d’été (ce point météo fut gracieusement offert par Horns Up).
Les portes devant s’ouvrir à vingt heures et le premier groupe jouer une demi-heure après, je me pointe à 20h20, vu que la patience n’est pas mon point fort. Raté. Le dernier groupe règle encore ses balances, tandis que sont installés les différents backdrops… Il aura bien fallu vingt minutes pour tout attacher. C’est finalement sur les coups de vingt-et-une heures que les hostilités sont lancées.

Treacherous

Ce sont donc les Lyonnais de Treacherous qui ouvrent le bal. La formation, officiant dans un Sympho Black/Death (notez tout de suite l’ordre des mots), est composée de trois musiciens : un guitariste/chanteur, un bassiste et un claviériste. Tout le reste de l’instrumentation est samplé sur ordinateur, à commencer par la batterie (qui de facto a une sonorité très mécanique), mais surtout une seconde nappe de synthé, dont la présence va très rapidement noyer toutes les compositions, à part la partie vocale avec laquelle elle a fait jeu égal. J’ignore si c’est un problème de balances ou une volonté du groupe, mais personnellement je n’entendais que ça, surtout qu’il s’agissait souvent d’accords de cuivres analogiques, assez redondants. Rajoutez à cela le fait que mis à part les Limbonic Art, Anorexia Nervosa et autres Summoning, je ne suis pas friand de Black Sympho, c’est finalement par très convaincu que j’en suis ressorti, à l’image du public, ayant applaudi assez timidement.

 

Setlist :
?

 

The Oath

On reste dans le registre symphonique, avec la montée sur scène de The Oath. Nous avons cette fois quatre musiciens, dont une batterie organique, et des compositions beaucoup plus techniques et abouties que le groupe précédent. C’est un peu une séance nostalgie puisque j’avais vu les Lyonnais en… 2003 (!), lors de mon tout premier concert, à Millery (69), il ne reste aujourd’hui plus que le chanteur, le line-up ayant complétement changé, de même que leurs compositions. Le quatuor distille un Black/Death Sympho énergique et varié, avec un vocaliste très communicatif, n’hésitant pas à remercier environ mille fois les acteurs de l’événement, et un bassiste qui va tranquillement se frotter à la fosse en plein morceau, manche à la main. Comme évoqué précédemment, bien que ce style ne me parle pas, leurs titres font mouche, à en croire la bonne réactivité de l’assemblée (cela dit il semblerait que The Oath ait rameuté pas mal de leurs copains, vu le petit fan-club présent). Des morceaux construits et cohérents, leur performance fut dynamique et intéressante.

 

Setlist :
Intro
Never to be seen again
Consequences
End of the lines
Question of faith
Crimson flesh
This day
Deconstruction
The final sleep

 

Deathcode Society

On monte encore d’un cran sur le plan technique avec Deathcode Society, que j’avais pu voir le 12 décembre dernier ici-même, lors de leur premier essai dans le monde du live. On peut dire qu’ils ont acquis entre temps une plus grande confiance tout en rôdant leur jeu de scène, en envoyant un set carré, qu’il aura fallu mériter vu la longueur de leur mise en place (c’est ça, d’être exigeant). Les cinq individus encapuchonnés et masqués, presque à l’étroit sur les planches du Brin de Zinc, ont délivré des morceaux puissants et intenses grâce aux deux guitares, à la basse, à la batterie et au discret clavier samplé (on remarquera d’ailleurs que plus on avance dans la soirée, plus celui-ci va decrescendo, ce n’est pas un mal). Leur Black Metal se veut violent et épileptique, tout en restant mélodique, très proche d’un Emperor, dont on les compare souvent, à juste titre. Comparaison assumée puisqu’une reprise des Norvégiens vient clôturer leur cérémonie, sur With Strength I Burn. Par contre, deux mots sur le public qui a été bien casse-couilles avec leurs pogos incessants, genre pour eux Deathcode Society c’est comme Slipknot ou Lofofora ? Qu’est-ce que je ne supporte pas ça (hashtag misanthrope). Mis à part cela, très bon set des Annéciens.

 

Setlist :
The Mark of Cain
NooS
The Inner Vortex
Pandaemonium 1.1
Seraphic Requiem
Nails
With strength I burn (Emperor cover)

 

Besatt

Bon, on met le clavier à la poubelle et on sort les bottes à clous, les corpsepaints et tout l’attirail qui va bien, Besatt entre sur scène. Manifestement leur accoutrement a dû faire peur aux kékés présents dans la fosse pendant Deathcode Society, puisqu’on "respire" de nouveau (sur le plan psychologique tout du moins, car en vrai il doit faire environ quarante degrés là-dedans). Pire, en me retournant, je m’aperçois que la salle s’est vidée de moitié alors que les premières notes retentissent. Le public ce soir n’avait-il donc aucun goût ? Tant pis pour eux. Si les Polonais n’ont pas la même renommée que leurs compatriotes de Behemoth, Mgla ou Graveland, ils font clairement partie de l’histoire du Black Metal de leur pays, par leur honorable longévité, avec une vingtaine d’années d’existence ! C’est d’ailleurs pour eux que je suis venu ce soir. Le quatuor va asséner une série de morceaux d’une violence belle et pure, dans la droite tradition du Brutal Black Metal à la Tsjuder ou Marduk, avec un rythme effréné, des riffs simples mais ô combien assassins et des musiciens possédés par leur jeu, sans toutefois tomber dans le registre théâtral. Les titres sont envoûtants de haine, sans fioriture, et s’enchaînent sacrément bien. Une mention spéciale pour Baphomet, qui a écrasé le set par son statut d’hymne au Grand Cornu. Tout allait pour le mieux, quand soudain l’organisateur s’approcha du groupe, faisant le geste de s’arrêter. Il est 1h15 et probablement pour des questions d’ordre administratif, la prestation doit s’achever tout de suite, alors qu’il reste deux morceaux d’après la setlist. Le vocaliste se fend d’un laconique « Finish. » et de lever les voiles aussitôt avec ses trois acolytes (au sens propre du terme, ils sont retournés en Pologne en voiture directement après le concert). Quelle triste fin !!
En tout cas, Besatt a fait ma soirée.

 

Setlist :
Seals of Hate
Vengeance
Final war
Blood of my enemies
Ninth Spirit
Idolatry
Hatred
Baphomet
Ave master Lucifer
Mad minds
Suicidal Rituals

 

Merci à tous les acteurs de cet événement.

Revivez la soirée avec quelques vidéos des différents groupes :

Photos